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Fuyons en Amérique Latine

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Fuyons en Amérique Latine

America Latina 2010, épisode 1. Que sont devenus les cafés serrés, Asprilla et Rincon ? Zidane aurait-il pu préparer la Coupe du Monde à Brest ? Et le plus charmant club du monde se trouverait-il au Mexique ? Voici les réponses à ses interrogations majeures.

Asprilla et Rincon

Depuis que ces deux-là ont franchi la trentaine, la Colombie s’est perdue. Et eux aussi. Un petit peu. Faustino Asprilla pour commencer. « La Pieuvre » vient de s’engager en politique aux côtés de Carlos Moreno de Caro, homme sulfureux, ex-ambassadeur en Afrique du Sud, et spécialisé dans la récupération de politiciens mouillés jusqu’aux épaules avec les paramilitaires. La tête de liste aux sénatoriales et appui d’Alvaro Uribe a vu son nom traîner avec récurrence dans la poudre blanche et les cartouches. Pas non plus une anomalie en Colombie …. Si Asprilla n’a toutefois pas officiellement confirmé sa présence sur la liste, Faustino semble bien avoir conclu un pacte avec le diable.

Plus disert, Freddy Rincon s’est pavané samedi après avoir été débauché des Corinthians, où il formait de jeunes auriverde, pour devenir adjoint de Vanderlei Luxemburgo à l’Atletico Mineiro. « Pour moi Luxemburgo est le meilleur entraîneur du Brésil » . Moins concerné par le futur de son pays que son ex-binôme de sélection, Rincon s’est tellement bien inséré au Brésil qu’il y a même fait un séjour derrière les barreaux. Un mandat d’Interpol courait contre lui, suspecté de s’être offert comme paravent pour des opérations de blanchiment d’argent un brin stupéfiantes. Au fait, il devient quoi Valderama ?

Quand la Colombie était high, Rincon et Asprilla humiliaient l’Argentine :

Et pendant ce temps-là à Veracruz

Le lien n’est pas formellement établi, mais quand la Colombie garnissait les narines américaines, sa sélection planait à des altitudes jamais retrouvées. Aujourd’hui, les cartels mexicains ont pris la main dans le secteur, mais son football ne suit pas l’expansion de ses organisations mafieuses et du cortège de cercueils qui accompagne leur lutte sanguinaire. L’idole de la sélection aztèque se nomme Cuauhtémoc Blanco, l’auteur du fameux « saut du crapaud » à la Coupe du Monde 1998, 37 ans ce mois-ci. Intouchable depuis qu’il s’est mué en sauveur de la nation lors des éliminatoires de la Coupe du Monde 2010, le vraisemblable meneur de jeu de la sélection en Afrique du Sud a choisi de préparer son troisième mondial en rendant service à l’un de ses anciens clubs, les Tiburones (requins) de Veracruz, englués en D2 mexicaine (la Primera A). Mal entouré, son génie n’a pas permis d’éviter une défaite pour le premier match de la saison disputé samedi face au Necaxa (1-2). Le requin blanc semble donc parti pour ramer à contre-courant toute la saison. Où quand un grand chef d’orchestre dirige des instrumentistes mal accordés … Ronaldinho aurait-il ressenti la même disharmonie quand il tentait de combiner avec Martin Cardetti et Laurent Leroy au PSG ?

Ce que Cuauhtémoc sait faire :

Le plus mauvais club du monde ?

Samedi, l’Atlas et les Chivas, les deux clubs ennemis de Guadalajara, la deuxième ville du Mexique, s’étaient donnés rendez-vous au stade Jalisco ( « vas-y mon petit Luis » ), pour disputer leur ultime match de préparation. Un peu comme si la Lazio et la Roma ferraillaient une semaine avant l’ouverture de la Série A. Pas de cadeau donc, et une rencontre amicale rythmée par deux amorces de bagarre générale et deux cartons rouges. En tribune, les insultes pleuvaient sec, mais dans une ambiance bon enfant, loin des vendetta italiennes. Affirmation identitaire, les partisans des Chivas revendiquaient leur mexicanité -l’équipe n’accepte aucun joueur étranger- ceux de l’Atlas leur romantisme loser. Car les Rojinegros ont beau avoir produit trois des joueurs les plus importants du Mexique contemporain (Rafa Marquez, Pavel Pardo et Andres Guardado), ils n’ont pas remporté un championnat depuis 1951. Cela n’a pas empêché l’Atlas de se gagner le parti des esthètes, par la qualité de son jeu et son ADN semble t-il incompatible avec la notion d’efficacité. Quelques slogans des supporters rojinegros (attention, ça sonne moins bien en version française qu’en V.O.) : « Je sais que je ne t’ai jamais vu champion, mais cela ne change pas mon coeur » . « Allez l’Atlas même si tu gagnes » . Le résultat ? 1-0 pour l’Atlas. Comme quoi. Peut-être l’effet de Carlos Ischia, champion d’Argentine 2008 avec Boca Juniors et venu prendre la succession de son compatriote Ricardo Lavolpe. Un nom recruté alors que le club ne parvenait plus à honorer les salaires des joueurs. Losers de tous les pays, unissez-vous.

Bonus : Landon Donovan fait le malin au Mexique :

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