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Fabrice Voné : « Le Racing sera le premier club français à remporter une C3 »

Propos recueillis par Nicolas Kssis-Martov
Fabrice Voné : « Le Racing sera le premier club français à remporter une C3 »

Le magazine alsacien Zut a sorti un riche hors-série, « Un seul amour et pour toujours », entièrement consacré au RCSA. Ce quasi-livre constitue une belle déclaration d’amour pour le Racing, qui en a bien besoin lors de cette saison atypique de Ligue 1, durant laquelle se profile de nouveau le spectre de la relégation. Entretien avec Fabrice Voné, rédacteur en chef du hors-série.

C’est une grande fierté d’avoir bossé avec tous ces talents, de les avoir conduit à travailler là-dessus, des gens de divers horizons, à propos du club, de ce qu’il engendre…

Pourquoi ce hors-série dédié au RCSA ?Je connais Bruno Chibane depuis longtemps. Je me suis retrouvé stagiaire à ZUT lorsqu’il a monté le magazine voici dix ans. Finalement, on a reparlé du Racing. C’était un projet déjà évoqué il y a longtemps entre nous, au début des années 2000. Le point de départ de ce hors-série, c’est de redécouvrir ce club que je suivais pourtant depuis toujours. J’étais bluffé par ce qui s’est passé depuis la chute en CFA 2, cet engouement derrière ses couleurs, que j’avais connu un peu lors des matchs de coupes d’Europe dans les années 1990, ou le barrage contre Rennes pour la montée en Ligue 2. J’avais raté un truc, puisque je n’habitais alors plus sur place, je résidais à Perpignan, et je ne voyais plus le Racing que lorsqu’il se déplaçait contre Toulouse ou Istres. Et je les voyais tout le temps perdre, comme contre Béziers en National. Or je me suis rendu compte de ce qui se passait autour du club, notamment depuis l’arrivé de Marc Keller à la présidence. Il y avait moyen de raconter quelque chose sur cette grande famille autour du Racing, tout en procédant avec le regard décalé de ZUT. Bref, de se dire que le foot ne se résume pas à des scores, de la data. Il y a avant tout des supporters, un environnement, une culture et de la culture autour du club. Il fallait réunir tout le monde, des artistes, avec une bande dessinée de huit pages de Grégoire Carlé, des photographes, et des graphistes… Certains d’entre eux n’éprouvaient pas de sensibilité particulière pour ce sujet. C’est donc une grande fierté d’avoir bossé avec tous ces talents, de les avoir conduits à travailler là-dessus, des gens de divers horizons, à propos du club, de ce qu’il engendre…

Justement, qu’apprend-on du Racing en réalisant un tel numéro sur place, à Strasbourg ?Je dirais déjà que le Racing, c’est l’Alsace. Y compris dans le Haut-Rhin. Au début de la crise sanitaire, le Racing devait recevoir le PSG, match annulé par le préfet, car notamment 25% des supporters arrivaient du Haut-Rhin, qui était un peu le cluster numéro un à l’époque. Le Racing incarne un mélange d’identités, le reflet d’une région avec un fort caractère, dans lequel tous les Alsaciens se retrouvent. Une symbiose assez similaire à ce que tu peux ressentir à Perpignan autour du club de rugby. L’histoire récente, avec cette image de miraculé, suscite encore davantage d’adhésion et de sympathie aujourd’hui. Philippe Wolff, président de la Fédération des supporters du RCS (FSRCS), en parle comme d’un parent qui a failli mourir, qui s’en sort finalement, donc tout le monde se montre plus précautionneux et attentif autour de lui.

Quelque part, l’épopée de la remontée depuis la CFA2 jusqu’en Ligue 1 constitue presque un second titre…

Quelle est la réalité du Racing désormais ?Il existe toujours une nostalgie pour le titre de 1979. Mais avec cette remontée, cette reconquête, on sent vraiment que l’histoire est en train de s’écrire. Tous les acteurs du Racing écrivent dorénavant leur propre histoire. Par exemple, pour les 40 ans du titre de champion de France, les anciens joueurs sont évidemment venus, ils ont été présentés à la Meinau. Toutefois, l’impatience se concentrait sur le match qui devait se jouer. Le Racing se vit surtout au présent, il propose un horizon. C’est un avenir pour les générations qui n’ont pas connu les grandes périodes. Quelque part, l’épopée de la remontée depuis la CFA2 jusqu’en Ligue 1 constitue presque un second titre… Nous avons des supporters qui ont connu un Racing montant chaque saison, des moments forts comme le maintien avec le but de Liénard à la dernière minute contre Lyon, la Coupe de la Ligue, les tours préliminaires en Ligue Europa, malgré le raté à la dernière marche contre Francfort. C’est quand même grisant de supporter le Racing.

Deux heures avant, les gens sont déjà là pour manger de la tarte flambée, un peu comme en Bundesliga, puis ils restent un peu après. Il se cimente une vie autour du match.

Il est impossible de parler du Racing sans évoquer le rôle des supporters et des ultras… C’est clair, le public et les supporters constituent l’atout n°1 du Racing. On le voit bien en ce moment avec les matchs à huis clos, sans eux, c’est dur. Les supporters sont l’ADN du club selon l’expression de Marc Keller lui-même. Les supporters ont toujours été là, même au pire moment quand il a fallu nettoyer le stade. L’actuelle direction ne l’a pas oublié. C’est ce que j’ai essayé de résumer dans mon papier sur les UB90. Avant un match contre Bordeaux, le président a défilé avec les ultras et les fumis dans la rue pour les 100 ans du nom Racing. Il y a aussi cette idée du mur bleu. Les UB90 sont dans une logique de syndicaliste à l’allemande, dans la co-gestion. Le reste du public s’avère aussi important. La tribune famille est une réussite, tout comme la féminisation du public. Deux heures avant, les gens sont déjà là pour manger de la tarte flambée, un peu comme en Bundesliga, puis ils restent un peu après. Il se cimente une vie autour du match. Toute le monde peut y aller, c’est un stade à dimension humaine. L’importance des abonnements aussi a développé une relation spéciale. C’est un stade acquis à 95% au Racing. Ce n’est pas comme dans quelques enceintes de l’Hexagone, ou beaucoup vont juste dans les gradins, peu importe la rencontre ou l’adversaire. La Meinau est pleine et dévouée. Des jeunes, des anciens, une véritable richesse humaine.

Aujourd’hui, qu’est-ce que l’on peut souhaiter au Racing ?Ce n’est pas évident de se projeter en ce moment, vu l’état du pays et du football. Il s’agit d’un club qui s’est construit sur son propre modèle, il ne faut pas qu’il change. Il ne se bâtit pas par exemple sur la vente des joueurs, ou de la plus-value au mercato sur des types ramenés d’Amérique du Sud. L’histoire du Racing, c’est quand même de bâtir du solide sur des ruines. Cela fonctionne. Et que le club demeure proche de ses supporters. Enfin espérer qu’il grimpe un peu dans la hiérarchie, dans le top 10, un peu de Coupe d’Europe… Il existe une vraie attente sur ce dernier point. Je reste convaincu que Strasbourg sera le premier club français à remporter une C3. Pour une capitale européenne, cela aurait du sens.

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