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Des Toffees qui brûlent à petit feu

Par Alexandre Ross
Des Toffees qui brûlent à petit feu

En l’espace de deux ans, Everton est passé d’un club aux ambitions européennes, avec Ancelotti aux commandes, à jouer sa survie dans l’élite. Dix-huitièmes de Premier League, les Toffees vont devoir cravacher pour éviter leur première descente depuis 1951.

14 janvier 2023. Everton, dix-huitième de Premier League, reçoit Southampton, bon dernier du championnat. Une rencontre capitale dans la lutte pour le maintien qui se joue au Goodison Park où tout le monde n’est pas le bienvenu, puisque les dirigeants des Toffees ont reçu l’ordre de ne pas venir au stade par souci de sécurité. Du jamais-vu dans l’histoire de ce club historique. « Nous ne pouvons plus tolérer que le propriétaire du club, Farhad Moshiri, ne remédie pas aux déficiences flagrantes de leadership au niveau du président, du conseil d’administration et de l’exécutif, » justifie le NSNOW, un groupe de supporters du club.

L’ère Ancelotti et une succession ratée

Pourtant, rien ne pouvait laisser présager cela trois ans auparavant. En décembre 2019, Carlo Ancelotti prend les rênes d’Everton, à la suite du limogeage du Portugais Marco Silva. À ses débuts, l’actuel entraîneur du Real Madrid avait des plans ambitieux pour le club. « La Ligue des champions est l’objectif à long terme, déclare alors Carlo Ancelotti lors de sa conférence de presse d’intronisation. Rien n’est impossible. » Après une demi-saison où le technicien italien parvient à éloigner le club anglais de la zone rouge, la bande de Dominic Calvert-Lewin termine douzième. L’exercice suivant commence sur les chapeaux de roues, et le club créé en 1878 prend même la tête de la Premier League pendant plusieurs journées avant de se retrouver second à l’aube de 2021. Malheureusement, Ancelotti et les siens connaissent une deuxième partie de saison plus difficile et avec seulement trois victoires lors des douze derniers matchs de championnat, leurs espoirs de qualification à une compétition européenne sont définitivement enterrés.

Dans la foulée du départ de l’entraîneur ayant remporté le plus de compétitions européennes, retourné au Real Madrid, Everton accueille un autre technicien au CV bien fourni sur le plan européen : Rafael Benítez. Célèbre pour son passage chez le grand rival Liverpool, l’Espagnol l’est aussi tristement pour avoir qualifié Everton de « petit club » lorsqu’il dirigeait les Reds. « Nommer un manager que les fans détestent déjà, qui fait ça ? C’est faire la sourde oreille, a déclaré l’écrivain Jim Keoghan, fan des Toffees et auteur de nombreux livres sur le football, à l’Associated Press. Parce qu’à Everton, même si nous sommes evertoniens, nous sommes aussi définis par notre haine de Liverpool. C’est une part importante de ce que nous sommes. » Le mandat de l’ancien libéro a finalement pris fin en janvier 2022. Son successeur, un certain Frank Lampard, n’a pas connu beaucoup plus de succès. Alors qu’il avait assuré le maintien de l’équipe la saison passée, l’ex-star des Blues a été débarquée de son rôle en janvier dernier. C’est désormais l’Anglais Sean Dyche, réputé pour son kick and rush, qui est en mission commando depuis plus d’un mois pour sauver le club.

Plus d’argent pour moins de résultats

Cependant, la situation actuelle ne tient pas qu’à de mauvais choix d’entraîneur à la suite du départ d’Ancelotti. Pour mieux comprendre où en est Everton, il faut remonter un peu plus en arrière. Peu avant le début du printemps 2016, le milliardaire anglo-iranien Farhad Moshiri rachète 49,9% des parts du club et promet de mettre à disposition des fonds supplémentaires pour la période des transferts. Un afflux d’argent qui contrastait avec le mode de fonctionnement d’antan des Toffees. « Avant son arrivée [celle de Farhad Moshiri], le club était connu pour faire les choses correctement. David Moyes (entraîneur d’Everton de 2002 à 2013, NDLR) faisait de très bons recrutements, trouvait de bonnes affaires, et Everton était le meilleur du reste, analyse Keoghan dans les colonnes de l’Associated Press. Nous pensions que l’argent manquait à Everton. Nous pensions que l’argent arriverait et transformerait le meilleur des autres en un club d’élite. Ça a été un désastre, vraiment. »

Mercato après mercato, de mauvaises stratégies de recrutement avec de nombreuses erreurs de casting vont peu à peu plomber le club. Les dépenses excessives, pour un rendement qui laissent à désirer, s’accumulent : 50 millions pour Gylfi Sigurdsson, 29 millions pour Yannick Bolasie, 27 pour Davy Klaassen, 25 pour Jean-Philippe Gbamin… « C’est comme quand quelqu’un gagne au loto et qu’on entend ces histoires des années plus tard et qu’ils ont juste claqué l’argent dans des maisons en or, explique Keoghan. On a l’impression qu’Everton a été submergé par l’argent et ne savait pas quoi en faire. » Depuis l’arrivée de Moshiri, il y a eu huit entraîneurs différents en sept ans, ce qui a aussi donné une instabilité au club.

À l’aube d’un nouveau stade, l’Everton Stadium, qui devrait voir le jour pour le début de la saison 2024-2025, une descente serait un drame considérable pour le club, présent en première division depuis 1954. Sur 124 saisons, les Toffees en ont joué 120 dans l’élite, ce qui constitue un record en Angleterre. À moins de trois mois de la fin de cet exercice, la pire attaque d’Angleterre (17 buts inscrits) est aujourd’hui dix-huitième. Avec un déplacement ce dimanche à Nottingham Forest, l’équipe de l’éternel Séamus Coleman serait bien inspirée d’y récolter des points. Histoire de sortir de la zone de relégation et de faire oublier aux fans, le temps d’une semaine, les choix ratés de la direction.

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Par Alexandre Ross

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