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Et à la fin, c’est Madrid qui gagne la Supercoupe

Par Mathieu Rollinger
Et à la fin, c’est Madrid qui gagne la Supercoupe

Chose étrange coincée entre deux campagnes européennes, la Supercoupe d'Europe met pour la première fois aux prises deux équipes de la même ville : le Real Madrid et l'Atlético de Madrid. Une originalité qui ne saurait cacher la monopolisation des clubs espagnols sur le trophée : 13 des 18 derniers clubs à y avoir participé étaient des pensionnaires de la Liga (dont neuf vainqueurs). Pourtant, ce derby de Madrid n'est pas dénué d'enjeu. En plus du fait que cela soit un derby, donc.

le 15/08/2018 à 20:45
Supercoupe de l’UEFA

Y aura-t-il des points bonus en fonction du nombre de champions du monde alignés sur terrain ?

La Supercoupe met le cap à l’est. Vers l’Estonie plus exactement. Le genre de contrées, frontalières de la Russie, qui devrait rappeler de bons souvenirs aux quatre Français du voyage, le Merengue Raphaël Varane et les Colchoneros Antoine Griezmann, Lucas Hernández et Thomas Lemar, qui étrennera ses nouvelles couleurs. Vous comptez bien : l’Atlético est le club étranger au plus gros contingent de champions du monde. Bien qu’avoir dans son effectif des joueurs à la confiance gonflée à bloc soit toujours flatteur, faut-il y voir pour autant un avantage sur ce match ? Pas si sûr. Revenus de vacances il y a dix jours, les Français n’ont pas la garantie d’être alignés d’entrée, question de préparation physique. Et de ce point de vue, c’est sûrement le Real qui pourra disposer de la majorité de ses titulaires en pleine forme. Navas, Carvajal, Ramos, Nacho, Kroos, Isco, Benzema et Bale étaient eux en vacances au plus tard le 1er juillet… Tout était donc calculé.

Le Real aura-t-il fait le deuil de Cristiano Ronaldo ?

En plus d’avoir perdu son talisman Zinédine Zidane, le Real entame surtout une saison sans Cristiano Ronaldo, parti à la Juve, pour la première depuis neuf ans. Et à l’heure de retrouver son rival madrilène, El Madrid va devoir faire sans le meilleur buteur de l’histoire du derby, avec 22 réalisations. Pour rappel, le dernier Real-Atlético disputé sans CR7 dans les parages remonte à mars 2009. Sergio Ramos et Marcelo étaient là, mais le futur champion d’Espagne avait dû concéder un nul (1-1, buts de Huntelaar et Forlán). L’ombre du Portugais devrait donc planer au-dessus de ce Real que Julen Lopetegui cherche, après le séisme provoqué en sélection espagnole, à reconstruire autour d’Isco. Mais un simple faux pas ne permettrait pas de rassurer les socios. Zidane et Ronaldo ont remporté toutes les Supercoupes qu’ils ont été amenés à jouer. Et il n’en faudrait pas plus pour parler de chat noir dans la Maison-Blanche.

La solution du carton ?

L’Atlético sera-t-il dans un an tout pile à la place du Real Madrid ?

Griezmann ayant annoncé sa « Décision » de rester à l’Atlético en grande pompe, Diego Godín n’ayant pas répondu aux sirènes de United, Jan Oblak n’ayant pas bougé de ses cages, Diego Simeone entamant sa septième saison consécutive, l’Atlético propose une stabilité impressionnante à laquelle peu de cadors européens peuvent prétendre. Car hormis les pré-retraites de Fernando Torres (Sagan Tosu) et de Gabi (Al-Sadd) et les départs de Kévin Gameiro (Valence) et Sime Vrsaljko (Inter), aucun joueur majeur n’a bougé alors que le secteur offensif s’est considérablement étoffé (Thomas Lemar, Nikola Kalinić et Gelson Martins). Résultat, l’Atlético semble avoir cette année les armes et le banc pour être compétitif en championnat, mais surtout en Europe. À force de tutoyer les sommets, le club peut cette saison espérer autre chose qu’une C3 et viser enfin une victoire en Ligue des champions. Et quoi de mieux que de s’offrir le scalp du champion en titre pour se jauger sur son potentiel ?


Thibaut Courtois pourra-t-il régler ses affaires de voisinage ?

Intégré au groupe élargi de 29 joueurs du Real Madrid, qui compte pas moins de 5 gardiens (!), le Belge sera du voyage à Tallinn. Si Keylor Navas devrait être sur le pré, en sa qualité de titulaire lors de la campagne victorieuse en C1, Thibaut Courtois aura tout de même l’occasion de croiser certains de ses anciens coéquipiers dans les couloirs. Et rien ne dit que les retrouvailles soient chaleureuses, une semaine après que le gardien a réalisé son « rêve » en signant au Real Madrid. Lors de sa présentation, il avait alors embrassé l’écusson merengue, balayant d’un revers de main son attachement au voisin colchonero. « J’ai été prêté à l’Atlético (trois saisons, N.D.L.R.), c’était différent, a-t-il justifié. Je n’ai jamais embrassé un blason auparavant, mais aujourd’hui je l’ai fait parce que je l’ai senti. »

Un geste qui est mal passé auprès de certains supporters rojiblancos, qui ont vandalisé la plaque de leur ancien joueur aux abords du Wanda Metropolitano. Mais le Belge peut tout de même être rassuré par Diego Simeone, qui ne tient pas plus rigueur de ses choix de carrière. « Je n’ai rien à dire sur quelqu’un qui a joué pour nous et qui l’a bien fait, a réagi le Cholo dans les colonnes de Marca. Dans la vie, il faut respecter tout le monde, nous ne pouvons pas juger quelqu’un. Nous avons une bonne mémoire et cela ne changera pas, au-delà de la rivalité. » Traduire : s’il faut mettre un tampon à Thibaut, l’Atlético le fera, mais comme face à n’importe quel joueur adversaire.


Depuis quand l’Estonie n’a pas pu voir du foot de haut niveau ?

Après quinze éditions disputées à Louis-II entre 1998 et 2012, l’UEFA a depuis entrepris un petit tour des métropoles européennes qui n’ont pas pour habitude de voir passer les meilleurs équipes du continent. Après Prague, Cardiff, Tbilissi, Trondheim et Skopje, c’est Tallinn qui a l’honneur d’accueillir la compétition. Sur les bords de la mer Baltique, les clubs madrilènes emprunteront le temps d’un soir les installations du FC Flora, un des quatre clubs de la capitale, champion en titre, et ce, pour la onzième fois de son histoire. Si sous l’URSS, les représentants de la République estonienne étaient globalement absents de la circulation, la Meistriliiga reste un championnat mineur, pour ne pas dire faible – considéré comme le 42e européen selon l’indice UEFA –, mais laisse poindre quelques progrès. Ainsi, le Nõmme Kalju avait disputé un troisième tour préliminaire de Ligue Europa en 2016, meilleure performance estonienne, tombant face aux turcs d’Osmanlıspor. Sûrement le dernier match dont l’enjeu dépassait ses propres frontières avant cette Supercoupe d’Europe.

Par Mathieu Rollinger

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