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Deschamps-Benzema, le conflit sans fin

Par Clément Gavard
5 minutes
Deschamps-Benzema, le conflit sans fin

Le week-end aurait pu être tranquille à quelques jours de la première liste de l'année des Bleus, mais Didier Deschamps a parlé, et Karim Benzema lui a répondu. Le nouveau chapitre d'une histoire interminable et lassante.

À moins d’une semaine de la première liste de l’année et près de trois mois après la finale de la Coupe du monde perdue contre l’Argentine, l’histoire tumultueuse entre Didier Deschamps et Karim Benzema connaît un nouveau chapitre. Dans deux larges entretiens publiés dans la soirée de vendredi par Le Figaro et Le Parisien, le sélectionneur a raconté beaucoup de choses, parfois en restant évasif, comme il sait le faire, et d’autres fois en se montrant plus bavard, comme au sujet du forfait de Benzema à quelques jours du Mondial à Doha. Il n’en fallait pas plus pour remettre une pièce dans la machine, malheureusement. 

De nouvelles pièces dans la machine

Dans les deux interviews, Deschamps raconte donc la même histoire, sa version des faits, de cette nuit du 19 au 20 novembre à Doha, qui avait été fatale au Ballon d’or, très rapidement annoncé comme forfait pour la compétition en raison d’une blessure à la cuisse. C’était alors la porte ouverte aux rumeurs, aux interprétations, aux bruits de couloir, renforcés par le retour rapide de Benzema à l’entraînement à Madrid, mais aussi balayés par le parcours inattendu des Bleus jusqu’à la finale. « Il y a une seule vérité, et Karim le sait bien, pose DD auprès du Parisien. Quand Karim s’est blessé, notre médecin l’a accompagné à la clinique Aspetar pour passer une IRM. Karim a transmis les résultats à quelqu’un qui le suit à Madrid et qui lui a également donné un avis. Quand il est rentré à l’hôtel, il était déjà plus de minuit. J’ai rejoint Karim dans sa chambre avec notre médecin qui était venu me faire le compte rendu de l’IRM. » 

En le quittant je lui dis : “Karim, il n’y a pas d’urgence. Tu organises ton retour avec le team manager.” En me réveillant, j’apprends qu’il est parti. C’est sa décision, il ne vous dira pas le contraire, et je la respecte.

Didier Deschamps au Parisien

La suite, c’est le départ en catimini de KB9 très tôt le matin suivant, raconté là aussi par Deschamps : « Karim est meurtri car cette Coupe du monde représentait beaucoup pour lui. Il me dit : C’est mort.” Le diagnostic de notre médecin rejoint celui qu’on a donné à Madrid. Au mieux, son retour à l’entraînement ne pouvait pas intervenir avant le 10 décembre. Dans sa communication sur son réseau social, il fait part de sa déception de devoir renoncer, mais justifie ce choix par son souci de penser à l’équipe. On est restés ensemble une vingtaine de minutes. En le quittant je lui dis : Karim, il n’y a pas d’urgence. Tu organises ton retour avec le team manager.” En me réveillant, j’apprends qu’il est parti. C’est sa décision, il ne vous dira pas le contraire et je la respecte. »

Il aura fallu moins de deux heures à l’autre acteur de cette pièce, Benzema, pour répondre au sélectionneur à sa manière, en publiant deux stories explicites sur son compte Instagram. Peu avant minuit, le buteur aux 97 sélections a ainsi posté une capture d’écran d’une partie des propos de son ancien coach accompagnée de trois mots ( « Mais quelle audace ») et d’un émoji clown, avant de partager une vidéo d’un snapchatteur répétant le mot « menteur » avec la légende « Sacré Didier… Bonne nuit. »

Chacun sa com, chacun ses intérêts

Ces deux heures perdues dans une soirée rythmée par un beau match de Ligue 1 et le National sont un bon résumé du malaise persistant et permanent depuis près de dix ans entre Benzema, le meilleur joueur français de la dernière décennie, et Deschamps, l‘homme aux deux Coupes du monde. Pourtant, le technicien avait rarement été aussi précis dans des réponses concernant un potentiel conflit avec le joueur, lui qui avait volontairement balayé toutes les questions pendant plus de cinq ans durant sa mise au ban à la suite de son implication dans l’affaire de la sextape de Mathieu Valbuena. Depuis cette période et la fameuse interview donnée par le Madrilène au journal Marca (« Deschamps a cédé à une partie raciste de la France »), quelque chose s‘est cassé entre les deux, et le retour surprise de KB9 pour l’Euro 2021 n’a rien changé. Lui avait accepté de revenir pour gagner des titres avec les Bleus, Deschamps l’avait rappelé parce qu’il l’estimait désormais indispensable pour réaliser le doublé Mondial-Euro. Un commun accord pour gagner, leur obsession partagée, mais sans doute pas la fin des rancœurs. 

C’est un joueur important dans l’histoire de l’équipe de France qui s’en va. La Fédération l’a invité le 24 mars, pour France – Pays-Bas, tout comme Steve Mandanda, Hugo Lloris, Raphaël Varane et Blaise Matuidi. Un hommage leur sera rendu. C’est bien, je trouve. J’espère qu’ils pourront tous être là.

Deschamps

Il a souvent été question de mauvaise communication dans cette relation délicate, du silence pesant de Deschamps en conférences de presse, aux messages subliminaux de Benzema sur les réseaux sociaux, ce qui peut interroger quand on a 35 ans et une telle expérience. Ce vendredi soir ou même plus tard, l‘attaquant aurait pu livrer sa version, claire, nette, précise, sa vérité, mais il a encore une fois préféré entretenir le mystère plutôt que de l’éclaircir. C’est dommage, l’équipe de France n’a pas besoin de cette nouvelle guerre des mots et des silences ; d’une guerre d’égos non plus, d’ailleurs. Le 19 décembre, au lendemain de la finale contre l’Argentine et le jour de son anniversaire (un timing encore étrange), alors que la majorité des journalistes français étaient prêts à décoller de Doha, Benzema avait annoncé sa retraite internationale sur ses réseaux. «  Quand je lui ai parlé, début janvier, sa décision n’était pas définitive, assure Deschamps, toujours au Parisien. Elle l’est désormais, et je me dois de la respecter. C’est un joueur important dans l’histoire de l’équipe de France qui s’en va. La Fédération l’a invité le 24 mars, pour France – Pays-Bas, tout comme Steve Mandanda, Hugo Lloris, Raphaël Varane et Blaise Matuidi. Un hommage leur sera rendu. C’est bien, je trouve. J’espère qu’ils pourront tous être là. » Ce serait une belle manière de tourner la page, mais entre les deux hommes, comme entre Benzema et les Bleus, rien n’est jamais aussi simple.

Dans cet article :
Real, Bleus, Stockholm, dépression, PSG, Ballon d'or : ce qu’il faut retenir de l’interview de Mbappé chez Clique
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