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Dortmund, retour vers le futur ?
Entre gloire et décadence, retour sur les 25 dernières années du seul club allemand qui a fait trembler le colosse aux pieds cramponnés Bayern München en Bundesliga. Première partie d'une saga en trois actes...
Le 28 mai 1997, à l’Olympiastadion de München, le coach Marcello Lippi et les stars Zidane, Deschamps, Del Piero et autres Vieri ne purent que constater l’évidence : l’avènement du club de la Ruhr, du BVB 09 Dortmund, passage de témoin entre la vieille Dame, finaliste pour la troisième fois d’affilée de la Champions League et son désormais « ex » souffre douleur européen. Doublé de Kalle Riedle et but final de Lars Ricken. Alors que la presse germanique signale, déjà, les problèmes financiers des pensionnaires du Westfalenstadion, les Schwarz-gelben d’Ottmar Hitzfeld triomphent dans l’antre de l’ennemi bavarois. Entre gloire et décadence, retour sur les 25 dernières années du seul club allemand qui fit trembler le colosse aux pieds cramponnés Bayern München en Bundesliga.
On l’oublie un peu trop souvent mais le BVB Dortmund a fini la saison de Bundesliga 1985-86 à la 16ème place, synonyme de match de barrage contre le Fortuna Köln, défaite 0-2 à l’aller puis victoire 3-1 au retour dont un but à 3 secondes du coup de sifflet final après avoir été mené au score. Match d’appui à Düsseldorf sur terrain neutre : 8-0 pour les Schwarzgelben…A quoi tient une légende en marche ? A trois petites secondes.
« L’assainissement à travers l’investissement »
L’arrivée de Gerd Niebaum à la présidence du BVB Dortmund lors de la saison suivante fut le déclencheur du projet Dortmund: « Le futur a besoin d’une origine, il nécessite des racines mais nous devons changer de dimension » . Dans cette région minière et en pleine idéologie monétariste Volckero-Thatchero-Reaganienne des 80s, le « Kohle » (Fric) remplace le « Kohle » (Charbon). Et tout cela sous l’égide du chancelier Helmut ! Comptabilité tenue à jour, et basta la peur du lendemain. Le sponsor maillot principal devient alors Continentale. C’est aussi la disparition des réclames systématiques pour l’industrie ou pour la bière de Westphalie. Bienvenue à l’advertising du secteur des services, Willkommen les assurances ! Avec Niebaum déboulent aussi la première prise en charge des joueurs, la planification des fins de carrières, les formations universitaires, entre autres. L’actuel directeur sportif et recordman du nombre de matchs disputés sous le maillot du BVB, le buteur Michael Zorc, déclarera: « Niebaum ? Un homme de grande qualité toujours à l’écoute des joueurs professionnels » .
La montée en puissance démarre. 1987 : surprenante 4ème place en Bundesliga, 1988 : transfert record de 2,4 millions de DM de la jeune superstar Andreas Möller en provenance de l’Eintracht Frankfurt. Un achat qui provoquera l’indignation du ministre fédéral Norbert Blüm et de la presse spécialisée de l’époque ; c’est le temps des « apprentis-managers » ! 1989 : pour la première fois un joueur munichois, Michael Rummenigge, le frère de l’autre, prend la direction de la Westphalie mais surtout c’est le triomphe devant 76 400 personnes présentes à l’Olympiastadion de Berlin en coupe d’Allemagne. Le BVB Dortmund étrille 4-1 le Werder Bremen. 1990 : rebelote ! 4ème place en championnat. 1991 : nouveau transfert record de 4,1 Million de DM avec l’achat du puissant attaquant Danois Povlsen, futur champion d’Europe 1992, et intégration d’un jeune gardien issu du centre de formation, Stefan Klos mais départ malheureux du « chouchou » Andreas Möller lequel retourne à l’Eintracht.
A la fin de la saison et par accord mutuel, la direction du BVB Dortmund et l’entraineur Horst Köppel, victorieux de la DFB-Pokal, se séparent. Un mathématicien, joueur d’échecs, le remplace : l’énigmatique Ottmar Hitzfeld. Jamais la politique de Niebaum, « l’assainissement par l’investissement » n’aura pris autant de sens que ce jour-là. A suivre…
Polo
A suivre : Episode 2 samedi, épisode 3 dimanche…
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