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Del Bosque, le dernier riche d’Espagne

Par Robin Delorme, à Madrid
Del Bosque, le dernier riche d’Espagne

2608 ans après Crésus, Vicente Del Bosque connaît lui aussi des problèmes de riche. Avec un effectif pléthorique et ses choix cornéliens, le sélectionneur de la Roja se joue des dilemmes. Avec une facilité déconcertante.

L’Espagne se cherche des poux. Et en a rencontré. Vendredi, pour la deuxième fois de son histoire, le Monsieur Tout-Le-Monde espagnol n’a pu regarder à la télé la promenade de santé de la Roja en Biélorussie. La faute à un imbroglio rocambolesque entre la société détentrice des droits du match, Sportfive, et les diffuseurs, Telecinco et TVE. Faute de budget disponible, aucune chaîne de télévision n’a pu débourser les 800 000 euros demandés pour acquérir les droits de diffusion. Dans un anonymat insolite, la Roja de Vicente Del Bosque ne s’est pourtant pas fait prier. Bilan, une victoire expéditive 4-0, trois points dans la musette et un bon bol d’air frais, cinq degrés seulement au-dessus de zéro. Vincent du Bois s’est, lui, permis quelques expérimentations déjà testées durant son mandat. Au point d’en avoir fait sa marque de fabrique. Car depuis bientôt plus de huit coups d’envoi, les chemises rouges ont enchaîné que des onze différents. Avec à chaque fois, une victoire au bout. Alors, pourquoi ne pas changer une équipe qui gagne ? L’alternance du caméléon « Pour moi, Victor Valdès est le numéro un. Je le vois tous les jours s’entraîner. Réaliser ce qu’il a accompli, c’est vraiment extraordinaire » . Don Andres a beau jeter un pavé dans la mare, ce dernier ne fait que ricocher. Car San Iker Casillas, capitaine du navire espagnol, est bien l’une des rares, si ce n’est la seule pièce indéboulonnable de la Roja. Dans un système qui allie l’adaptation et son contraire, nul n’est inamovible. La force de Vicente Del Bosque est d’avoir su marier l’élégance culé – ce fameux toque – à la rationalité madrilène. La beauté et la gagne en caricature. Ainsi donc, la Roja opte pour la tactique du caméléon. Elle peut se permettre d’enchaîner les temps de jeu, quitte à endormir l’adversaire – pour ne pas dire le spectateur – pour lui donner le tournis et ensuite le piquer au vif : la méthode guardiolesque. A l’inverse, elle peut évoluer sans pointe, avec un milieu à cinq, une défense à trois – pas encore testée – peu importe… Vicente est un romantique à la rationalité exacerbée. Cette recette magique – deux Euro, une Coupe du monde tout de même – est la marque de fabrique de cette génération dorée. Et à ce niveau, la comparaison avec le voisin pyrénéen fait flipper. Alors que dans l’Hexagone, tout un chacun se fait dessus après le forfait d’un Abou Diaby ou d’un Karim Benzema, le Royaume ne se pose pas vraiment ces questions. Pour ce rendez-vous pré-Mondial, le staff espagnol doit composer sans son axe campeon del mundo. Pas de tracas, Sergio Ramos et Sergio Busquets vont assurer. Sergio Ramos connaît des soucis musculaires ? Raul Albiol est dans les starting-blocks. Mais au fond c’est bien le milieu de terrain rouge qui attire toutes les jalousies. Xabi Alonso, Busquets, Xavi, Iniesta, Fabregas, Cazorla et Beñat – le plus inconnu mais non le moins talentueux – offrent le plus beau midfield de la planète foot. N’en déplaise au grand oublié Mata, laissé sur les bords de la Tamise. Un putain de luxe. Du neuf sans neuf Mais la plus belle trouvaille technico-tactique de Vicente se situe un cran plus haut. Enfin pas trop. Car depuis le road-trip ukraino-polonais, la Roja s’est fendue d’un habit new-look : le onze sans attaquant. Utilisé avec parcimonie, ce système sans pointe de métier a pourtant fait des remous. En deux temps, José Mourinho – « L’Espagne est stérile sans numéro neuf. Le jeu de Xavi et Iniesta au milieu est moins dangereux si personne ne fait pression sur la défense devant. (…) Il aurait dû aligner Torres dès le début. » – et Luis Aragones – « Le choix de Del Bosque n’était pas bon à mes yeux. Fabregas est plus utile derrière un vrai attaquant. » – ont exprimé leur perplexité après le premier essai face à l’Italie. Sourd comme une mule, Vicente ne bronche pas. Face à cette même Squadra Azzurra, deux semaines plus tard, il renvoie Cesc en pointe, seul comme un grand. Le débat n’a plus lieu d’être, l’Espagne renvoie l’Italie à ses études et boucle une boucle de quatre ans. Le trophée entre les mains. Face à la Dèche, le Marquis devrait renouveler la manœuvre. Devant quelques millions de téléspectateurs.

Par Robin Delorme, à Madrid

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