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  • Coupe du monde 2014

Coups francs directs : le flop du spray !

Chérif Ghemmour
4 minutes
Coups francs directs : le flop du spray !

Censée faire mousser les tireurs de coups francs, la petite bombe magique à tracer des lignes blanches n'a eu aucune efficacité : zéro but sur coups francs directs depuis ce début de Mondial…

La barre de Pirlo…

Dans le foot moderne, 40% des buts sont inscrits sur coups de pied arrêtés. Ce n’est pas rien… 40%, c’est aussi l’augmentation de buts marqués sur coups francs au Brésil depuis l’usage de ce spray destiné à maintenir une bonne fois pour toutes les salopards à 9 mètres 15. En passant, la marque argentine qui commercialise le blanc mousseux s’appelle 915 fair-play… C’est en Amérique du Sud, notamment dans les championnats argentin et brésilien que les arbitres ont pu faire l’usage de cet accessoire répulsif à partir de 2008. Argentine et Brésil, deux pays de tireurs d’élite… Ce dispositif employé pour la première fois dans une compétition de l’envergure de ce Mondial 2014 avait déjà été mis en place sur le plan international lors de la Coupe du monde des moins de 20 ans en juin 2013 et lors du dernier Mondial des clubs. Des expériences concluantes et encouragées par Sepp Blatter. D’où l’introduction du spray au Brésil 2014, mais qui offre aux arbitres un usage purement facultatif. À la base, c’était plutôt une bonne initiative, tant l’indiscipline des joueurs annihilait les possibilités de marquer sur coup franc du fait de murs bâtis en moyenne à 5-6 mètres du ballon. On rêvait donc de copier cette fameuse stat brésilienne qui nous promettait un + 40% de buts marqués sur coup franc à cette Coupe du monde. Et alors ? Que dalle ! Zéro but marqué sur coup franc direct malgré un bon paquet d’opportunités offertes par les arbitres. En général, le ballon s’est envolé au-dessus des cages ou bien a été renvoyé par les murs ou par les gardiens… Sans compter que ça dégueulasse les jolies chaussures de clowns multicolores (le regard outré de Martins Indi à propos de ses pompes souillées !). Pour l’instant, un des maîtres absolus de l’exercice a un peu sauvé l’honneur des artificiers d’élite : Andrea Pirlo a été l’auteur d’une frappe magistrale qui a heurté la barre transversale de Joe Hart, tout heureux d’éviter le 3-1. Et voilà du coup une des explications de ces échecs répétés : la chance du gardien… Plus sérieusement, il est étonnant qu’après 16 matchs, aucun coup franc direct n’ait fait mouche. Car pour les autres coups de pied arrêtés, le bilan est plus conséquent : sur 49 buts inscrits, on a eu 5 pénos, 4 buts sur corner et 3 buts sur coup franc indirect.

Mais ils ont où les Brésiliens ?

Tenter d’expliquer ce zéro pointé sur coup franc direct (qui n’est pas non plus un drame) tient à pas mal de facteurs plus ou moins rationnels. D’abord, il faut rappeler que certains spécialistes de l’exercice sont absents du Mondial. Et pas des moindres ! Bale et Zlatan Ibrahimović… Se seraient-ils distingués dès leur premier match ? Peut-être… En tout cas, sur la distance, on aurait aimé les voir planter. On aurait aussi aimer voir le Danois Eriksen, pas maladroit du tout, et surtout les deux canonniers néerlandais Van der Vaart et le gaucher Strootman. Et puis n’oublions pas Juan Roman Riquelme, encore officiellement actif (voir son coup franc contre River lors du dernier Superclásico du 30 mars dernier) ! Parmi les gâchettes potentielles présentes au Mondial, mais qui ne sont pas encore entrées en jeu, on peut citer pêle-mêle Suárez, Schweinsteiger, Lampard. Pour les autres qui ont joué, on retiendra le zéro pointé de CR7 face à l’Allemagne malgré plusieurs tentatives. On souhaite donc à Cristiano de vider d’un coup la bouteille de ketchup face aux Ghana. On peut aussi attendre des merveilles de Van Persie, Robben, Sneijder, Yaya Touré, James Rodríguez, Honda, Messi, Gerrard… et même Pirlo, bien sûr ! En finesse ou en lourdeur, on est preneurs. Reste le cas particulier du Brésil. Les Auriverde ont eux joué deux matchs et ont bénéficié de quelques coups francs directs bien placés. Qui plus est, ils possèdent en Neymar, Hulk ou David Luiz, sans oublier Hernanes, des artificiers respectables… Problème : zéro pointé pour eux aussi. Et là, ça la fout mal pour ce grand pays de tireurs d’élite (Didi, Rivelino, Zico, Branco, R. Carlos, Juninho ou Rogerio Ceni). Fallait-il donc sélectionner Ronaldinho, encore crédible sur cet exercice ? Ben, ouais. Naaan, on plaisante ! Quoique… En tout cas, cette petite spécialité brazileira manque pour l’instant à une Seleção dont on peut dire qu’elle n’a pas eu à se plaindre de l’arbitrage (les attaquants brésiliens bénéficient de coups de pied arrêtés dès qu’on commet des fautes sur eux)… Allez, Neymar : refais-nous le coup de lucarne opposée contre l’Italie. C’était il y a un an, pratiquement jour pour jour, en Coupe des confédérations (4-2). Le mur italien n’était même pas à 9 mètres 15 ! Au fait… Et si les coups francs, c’était mieux avant, quand le mur n’était JAMAIS à distance réglementaire ?

PS : merci de tous vos commentaires à propos de la série d’articles sur les surnoms des footballeurs brésiliens (Pelé, Cafu, Hulk, Edu, Zizinho, Kaká… Noms et surnoms des footballeurs brésiliens). Mais sachez qu’il y a exactement 5 parties ! Vous verrez donc que ces 5 articles assez exhaustifs répondront à certaines de vos interrogations sur ce sujet sympa…

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Chérif Ghemmour

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