- Mondial des clubs
- Billet d’humeur
Il faudra plus que des retrouvailles entre Messi et le PSG pour nous hyper
La Coupe du monde des clubs de la FIFA s’étire dans l’été, sous la canicule. On nous promettait une vraie compétition, une mondialisation heureuse du football, et même un réel niveau de jeu. Finalement, la Ligue 1 nous manque.

Soyons honnêtes : à nos yeux, cette Coupe du monde des clubs n’avait pas grand-chose pour séduire. Un gadget économique boursouflé, un outil au service de la mégalomanie de Gianni Infantino dans son bras de fer avec l’UEFA, et enfin, une compétition de trop dans un calendrier déjà bien fourni… Le constat se révélait suffisamment flagrant pour que personne ne l’ignore ou ne nie les preuves à charge contre ce cirque organisé chez Donald 1er. Entre la chasse aux migrants et la guerre Israël-Iran, le contexte a enfoncé un clou supplémentaire dans le cercueil de la crédibilité de l’affaire (sans parler de la météo sous la menace du réchauffement climatique).
Malgré la meilleure volonté du monde…
Il restait à tenter l’impossible : nous convaincre de l’intérêt sportif du « machin » (dédicace au général de Gaulle, qui parlait ainsi de l’ONU). En effet, à chaque fois, dans ce genre de circonstances ou de configuration, on a vite fait d’endosser le vilain costume du gauchiste du ballon ou du romantique de service, coincé entre la dénonciation de principe et une nostalgie un peu stérile. La hype de la Coupe du monde s’appuyait sur de solides arguments, déjà souvent utilisés, notamment pour le Mondial au Qatar : représentation du Sud global, sortir le foot de son centre de gravité éternellement situé sur le Vieux continent, mise en valeur de clubs ou de joueurs trop méconnus, rassembler le monde… Et pour la France, une petite touche patriotique autour du PSG, seul représentant de notre championnat, auréolé de son triomphe « Enrisquesque » en C1, qui peut encore rêver à une saison parfaite.
Il n’a été, par exemple, question que du vent de fraîcheur des équipes sud-américaines et de leurs supporters, qui avaient la gentillesse d’enflammer – eux, au moins – des stades plus ou moins garnis, avec, donc, l’incroyable surprise de la défaite parisienne face à Botafogo. Sauf que, contrairement aux précédentes revanches contre l’arrogance européenne, les Parisiens ne semblaient guère s’en soucier, et les vantardises de l’entraîneur de la formation brésilienne n’ont provoqué que de vagues sourires (et une petite fiesta sur les plages de Rio). Lorsque l’Allemagne avait perdu contre l’Algérie en 1982, le choc s’apparentait à un séisme, et la Mannschaft s’était sentie humiliée (en se vengeant de la plus médiocre des façons, ensuite). Nous sommes loin de ce genre de retournement dans la géopolitique du ballon rond.
Tous nos vieux de bonheur
Il faut bien l’admettre : pour ceux et celles qui s’imposent de regarder les « chocs » en question – en tout cas, les rencontres qui se déroulent sous une chaleur écrasante, pour essayer de séduire le spectateur de Paris ou de Londres (décalage horaire oblige) –, le niveau oscille (engagement, tactique, buts) entre le walking football et le jubilé de haut standing. D’ailleurs, l’extase est totale : Lionel Messi sait encore tirer les coups francs, malgré son âge et son exil en MLS.
Ce tournoi prend même, quasiment, des tournures de Copains d’avant. Le PSG va, de la sorte, croiser la route de l’Inter Miami en huitièmes. L’opportunité de se saluer entre anciens du Vieux Monde. « C’est fantastique pour nous et pour moi. Leo, c’est un grand ami, se réjouissait Gianluigi Donnarumma. J’ai vécu deux ans ici avec lui, deux années fantastiques où on a joué avec le plus grand joueur du monde. Mais maintenant, j’espère qu’on va gagner, parce que lui, il a déjà gagné beaucoup de titres. » Au moins, le Mondial des clubs aura rendu quelqu’un heureux. Une visio aurait peut-être suffi, non ?
Une nouvelle statistique flatteuse pour Lionel MessiPar Nicolas Kssis-Martov