- C1
- J6
- PSG-Shakhtar Donetsk
Comment rendre ce PSG-Shakhtar excitant ?
Assuré de finir deuxième derrière le Real Madrid, et ce, peu importent le scénario du match ainsi que le sort du Real–Malmö, le PSG se retrouve à jouer un match de Ligue des champions à domicile sans enjeu. Pourtant, il faut jouer ce match. Mieux, il faut s’en servir comme d’un laboratoire. Comment ?
Tester un nouveau schéma tactique
Contre Troyes, Laurent Blanc s’était envoyé dans une folie : débuter le match en 4-4-2 façon Carlo Ancelotti. À la pause, les joueurs avaient préféré repasser en 4-3-3 pointant du doigt un souci dans le repli défensif et un embouteillage sur certaines zones offensives. Si le PSG veut aller loin en Ligue des champions, il doit être capable d’abandonner sa zone de confort tactique pour s’aventurer ailleurs. Josep Guardiola, adepte de la prise de risque tactique permanente, doit se marrer à voir évoluer le club de la capitale dans le même registre, match après match, et peu importe la nature de l’adversaire. Sans obligation de résultats, Blanc doit s’essayer à de la nouveauté : 4-4-2 à plat, 4-4-2 en losange avec Di María en meneur de jeu, 3-5-2 avec les trois Brésiliens dans l’axe, David Luiz en sentinelle, Di María en milieu relayeur, Ibrahimović en numéro 10, Lucas à la place de Matuidi. Bref, il n’y a qu’à se baisser pour tenter des choses. C’est le moment.
Donner du temps de jeu aux moins bien lotis
Ce genre de matchs sert aussi à récompenser les bons élèves. Et les dépressifs. Alors qu’il reste encore trois matchs à jouer en dix jours à la sortie de Donetsk (Lyon et Caen en Ligue 1, Saint-Étienne en Coupe de la Ligue), le PSG doit garder des forces jusqu’à Noël. Dès lors, comme sur Football Manager, on fait tourner. En premier lieu, donner du temps de jeu aux dépressifs. Sirigu, Van der Wiel, Stambouli dans le onze de départ. Ezequiel Lavezzi aussi, tiens. L’Argentin en fin de contrat dans six mois est irréprochable dans l’état d’esprit et plutôt adroit en C1 (7 buts avec le PSG depuis 2012). Pourquoi pas des jeunes ? Kimpembe, Ongenda ou le jeune Nkunku. Laurent Blanc l’avait fait en 2013 à Lisbonne face au Benfica. À l’époque, le PSG était déjà qualifié et certain de terminer premier.
Relancer Lucas
C’est actuellement le gros souci du PSG. Que faire de Lucas, acheté plus de 40 millions en 2012 et toujours dans la découverte de son métier. Après la réception de Troyes, où le Brésilien avait traversé le match tel un fantôme, Laurent Blanc avait prévenu. À un moment, il faut se sortir les doigts : « Tous les joueurs veulent jouer, c’est normal, c’est logique. On veut tous jouer. Mais quand tu es sur le terrain, il faut être bon. Ça arrive aussi de louper des matchs, mais si vous regardez les statistiques de Lucas, il a joué beaucoup de matchs. Vous dites qu’il ne joue pas. Je peux vous dire qu’il a joué beaucoup de matchs en tant que titulaire. C’est un garçon qu’il faut aider, on l’aidera comme je le fais avec tout le monde, mais il faut regarder la réalité en face, c’est notre rôle aussi. » Le garçon a besoin d’un déclic. D’un match référence. Il s’était révélé aux yeux du monde à Mestalla contre Valence en 2013. Peut-être que l’air de la C1 lui fera le plus grand bien. Enfin, alors, on comprendra où se situe son blocage (mental, physique, tactique ?).
Faire jouer Cavani latéral
Edinson Cavani est le meilleur défenseur du PSG. Ou presque. Souvent, on loue l’investissement défensif de l’Uruguayen pour compenser son déficit offensif. « Non, mais il fait une course de 80 mètres avant de se retrouver face au gardien, il n’est plus lucide. » Pour s’éviter ce genre de désagréments, Laurent Blanc peut se décider à replacer son joueur. Hop, latéral droit. Ainsi, plus de souci d’inefficacité offensive et son amour du pressing sera alors récompensé. Ça fait cher le latéral droit, mais c’est la vie.
Aller chercher un record
Dans une saison où le club de la capitale veut faire péter tous les records en Ligue 1, il n’est pas interdit de faire la même chose sur la scène européenne. À commencer par effacer le record de la plus large victoire à domicile qui date de 2001, c’était contre La Gantoise : 7-1. On voit mal comment le PSG arriverait à faire mieux face à Donetsk, une équipe qui mérite mieux que son 3-0 encaissé lors du match aller. Sinon, un miracle pourrait faire tomber le record d’affluence de Waterschei qui date de 1983 avec 49 575 spectateurs. Là encore, l’objectif semble infaisable. En revanche, Ibrahimović peut s’adjuger un nouveau record individuel après s’être débarrassé de Dahleb le week-end dernier. Actuellement, le Suédois est à égalité avec George Weah comme meilleur buteur du club en Coupes d’europe (16 buts). Un petit caramel et voilà le Z en haut de l’affiche, seul. Sinon, le but le plus rapide de l’histoire du club a été inscrit par Paul Le Guen contre Nicosie au bout de 13 secondes, et en Ligue des champions, c’est Cavani – toujours contre Nicosie – au bout de 57 secondes. On ne sait jamais.
Envoyer du lourd en corbeille VIP
C’est le truc à Nasser, ça. Bien garnir sa corbeille. Le président du PSG a déjà envoyé du Rihanna, du Beyoncé, du Jay-Z, du Woody Harrelson. Bref, que du lourd. Mais il peut faire mieux. Actuellement en concert sur Paris, U2 pourrait s’offrir l’hymne de la Ligue des champions en acoustique. Booba, qui s’est affiché avec Layvin Kurzawa à la sortie de son concert parisien, pourrait venir donner le coup d’envoi fictif. Récemment, la chanteuse M.I.A a sorti un clip avec un maillot de Paname relooké, elle serait la bienvenue en corbeille également.
Se mettre des challenges
– Faire marquer Cavani après un crochet.
– Demander à Lucas de déborder.- Laurent Blanc doit faire un changement avant la 60e et autre qu’un poste pour poste.
– Interdiction de faire de passes entre les deux centraux.- Demander à Sirigu de sortir sur les corners.
– Lavezzi ne doit pas avoir de point de côté avant la 20e.
– Chanter.- Demander à Ibrahimović de tirer un coup franc en finesse.
– Ne pas laisser Jean-Louis Gasset faire la causerie. – Interdire à David Luiz se faire sa « spéciale » pour obtenir une faute.
– Trouver un point d’équilibre permanent à Blaise Matuidi quand il court.- Attacher les cheveux d’Adrien Rabiot.
Par Mathieu Faure