Champion’s League : Lyon à quitte ou double
Petit Aulas face à grand Barça, les Italiens et les Anglais qui s'apprêtent à se mettre sur la gueule, et le Real très mal à Liverpool. Tout ce qu'il faut savoir sur le tirage des huitièmes de Ligue des Champions, ici et maintenant.
« C’est le tirage le plus difficile » . Au moins, on ne pourra pas reprocher à Claude Puel de manquer de lucidité. En tirant le FC Barcelone en huitièmes de finale de la Ligue des Champions, l’Olympique Lyonnais a fait fort. La logique des chiffres et des lettres voudrait d’ailleurs que la confrontation entre une équipe qui s’en prend trois à Bucarest et une autre qui tourne à quatre buts par match tire vers la boucherie. Messi contre Grosso, Eto’o contre Boumsong, faut-il vraiment continuer l’énumération ? Pas sûr.
Mais si c’était une chance ? Jusqu’ici, les huitièmes de finale n’ont jamais proposé de véritable Everest au club d’Aulas, hormis peut-être l’année dernière contre MU : Werder Brême, AS Roma, PSV Eindhoven, Real Sociedad. Bref, pas de quoi emballer les foules. Lyon gagnait, c’était normal. Il perdait, il passait pour un con. Le Barça en revanche, c’est autre chose. Si Lyon perd, personne ne lui en voudra. S’il gagne, il entrera dans l’histoire comme étant le club français à avoir arrêté l’équipe de Lionel Messi. Bref, la France n’aura qu’une seule exigence vis-à-vis de Lyon : se battre, et ne surtout pas la jouer bordelaise, façon « on a perdu, on n’a pas eu d’occasion ni de situation dangereuse, mais on était bien en place » . C’est la moindre des choses, certes, mais avec une équipe de Ligue 1, on ne sait jamais.
Le reste ? Trois belles oppositions anglo-italiennes. « Un tirage diabolique » , selon Fabio Capello, qui a tout gagné en Italie et entraîne actuellement l’équipe nationale d’Angleterre. Dans le détail, cela donne Arsenal-Roma, Chelsea-Juventus et surtout Inter-Manchester.
Le premier match fait saliver : deux équipes dont on sait qu’elles n’iront pas au bout mais qui devraient offrir un festival de passes dans l’espace et de jeu à trois. Les amateurs de ballon au sol sont sûrs d’aimer : si l’un des 22 joueurs fait une tête en 180 minutes, on sera surpris.
Chelsea-Juventus, les deux équipes que tout le monde aime détester sur le continent, c’est l’inverse : deux blocs physiques, deux scores serrés sans doute, et l’assurance de voir des mêlées ouvertes au milieu du terrain. Qui a dit que cela se jouerait aux tirs au but ?
Enfin, Inter-Manchester devrait régaler. En vrai, Inter-Manchester régale déjà. Mourinho s’est dit « satisfait » du tirage, et tout le monde voit déjà la baston générale partant d’une rixe Rooney/Materazzi. L’Europe a hâte.
Sinon, il y a aussi du match un peu triste en apparence. Ça s’appelle Villarreal – Panathinaikos, Sporting – Bayern Munich et Atletico Madrid – FC Porto. Mais rien ne garantit que VillaRreal, le Bayern, ou Porto ne seront pas en finale. Donc méfiance.
Pour finir, Real-Liverpool sent déjà le massacre : le Real est une équipe sans organisation et Liverpool, une équipe toute en schéma. C’est aussi un match qui dit beaucoup du football d’aujourd’hui : a priori, il devrait y avoir plus d’Espagnols côté Anglais que côté Real.
Ennio Gnocchi
Le tirage :
Chelsea – Juventus
Arsenal – AS Roma
Inter Milan – Manchester United
Villarreal – Panathinaikos
Real Madrid – Liverpool
Lyon – FC Barcelone
Sporting – Bayern Munich
Atletico Madrid – FC Porto
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