Champions League : Le résumé
En attendant le choc de ce mercredi soir entre Lyon et Manchester United (et cette question essentielle : Wes Brown peut-il à lui tout seul faire couler MU ?), retour sur le premier chapitre de mardi où ça sentait bon le retour de la Ligue des champions sur, au moins, deux pelouses sur quatre.
Liverpool – Inter Milan : 2-0
Marco Materazzi est un grand joueur. Le défenseur italien n’a pas son pareil pour poser sa griffe dans les grands rendez-vous. Enfin, on dit sa griffe mais l’éventail est quasi infini : le coude, le genou, les crampons et tutti quanti.
Mardi, à Anfield, Marco a donné dans le sobre. Une première poussette sur Torres : biscotte. Une seconde poussette sur le même Torres : re-biscotte. Les hommes de Mancini n’avaient vraiment pas besoin de ça.
Le plan était pourtant clair : une ligne de quatre, une de cinq et Ibrahimovic pour faire semblant en pointe. L’Inter était venu chercher son petit nul tranquillou et, au fond, la sortie de Materazzi n’a pas changé grand-chose à l’idée de départ. Elle a « juste » privé le double champion d’Italie de la possibilité de conserver un peu plus la balle, pour reprendre son souffle et faire perdre le sien aux Anglais. D’autant plus que ceux-ci s’étaient mis en mode Ligue des champions, particulièrement Steven Gerrard et Fernando Torres (deux tirs dangereux dont le premier dévié du bout du latex par Julio Cesar).
Et à force de balancer des centres, Liverpool trouva la cible dans le money-time : la reprise de Kuyt au second poteau suivie d’un nouveau morceau de bravoure de Gerrard (frappe croisée insensée).
L’affaire n’est pas pliée mais cet Inter, après le pétage de plomb à Valence l’an passé, a encore donné l’impression de ne pas prendre la mesure de l’Europe malgré une maestria domestique implacable. Un peu le contraire de Liverpool, en somme…
AS Roma – Real Madrid : 2-1
Un grand match de Coupe d’Europe et par instants, un très grand. Romains et Madrilènes se sont mis d’accord pour nous proposer, ensemble, ce qu’ils avaient de meilleur.
La surprise vint davantage des registres respectifs. On attendait une Louve joueuse ; elle donna dans l’hyper-réalisme. On imaginait des Merengues opportunistes : ils furent aussi dominateurs qu’inefficaces. Et si Madrid avait trop bien joué ? Sa qualité collective, sa capacité à défaire n’importe quel pressing par un jeu en triangle et sa supériorité physique lui donnèrent sans doute l’impression que ce serait une formalité. L’ouverture du score de Raul n’avait pas dit autre chose.
Mais voilà, Bernd Schuster aurait mieux fait de lire So Foot (numéro 45) et cette analyse pleine de bon sens de Stéphane Régy. « Spalletti a décidé de se passer de numéro neuf. Carrément. Et puis, comme Spalletti n’est pas loin d’être un génie, il a aussi décidé de se passer de numéro dix. Carrément. Pas de neuf, pas de dix, mais Totti » . Exact. Le dieu romain a encore donné dans les deux registres. À la réception du centre sur l’égalisation de Pizarro, à la manœuvre (contrôle orienté, ouverture de l’extérieur) sur le but de Mancini. Le Real a quinze jours pour lire le papier en question.
Olympiakos – Chelsea : 0-0
On avait annoncé une purge. De ce point de vue, Olympiakos et Chelsea ne nous ont pas déçus. Pas de but, peu d’occases franches. Les Grecs n’ont pas démérité, les Anglais repartent avec ce qu’ils étaient venus chercher, tout le monde est content.
Non, finalement, le vrai intérêt du match, vu d’une lorgnette un peu cocardière, réside dans l’excellente entrée en jeu de Nicolas Anelka. Jusque là, dans les pas d’un Drogba mué en premier défenseur et d’un Ballack fantomatique, les Blues s’étaient contentés du strict minimum.
Bon, avec Anelka aussi. Mais il y a ce on-ne-sait-quoi qui laisse penser qu’avec lui, Chelsea est plus créatif, a un plus grand pouvoir d’accélération, plus de variété de coups aussi. Plus de foot, tout simplement. Il faudra s’en souvenir lors du match retour. Mais Avram Grant lit-il Sofoot.com ?
Schalke 04 – Porto : 1-0
Le match a duré quatre minutes, pas une de plus. Schalke a tenté une attaque, pour voir. Bingo ! Sur une percussion à droite de Rafinha mal repoussée par Helton, Kuranyi, en verve ces dernières semaines, a trouvé la cible.
Le reste ? Une tentative de KO des locaux avec un Kuranyi déchaîné mais imprécis et un Rakitic donnant dans l’orfèvrerie. La vague révolte portugaise (Lisandro Lopez servi par Quaresma) en seconde période ne changeait rien à l’affaire et confirmait cette question d’avant-match : mais qu’a-t-il bien pu se passer dans la tête des mecs de Canal pour ne pas reléguer ce match sur Foot+ ? Peut-être qu’à force de programmer des Nancy – Le Mans, on y prend goût…
Par Dave Appadoo
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