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C’est quoi cette Serie A à 34 buts par journée ?

Par Eric Maggiori
C’est quoi cette Serie A à 34 buts par journée ?

Souvent défini (à tort) comme un championnat fermé où règne le célèbre « catenaccio », la Serie A 2012/13 est en train de régaler. Depuis quelques semaines, plus de 30 buts sont marqués à chaque journée. Des explications ?

34 buts ce week-end. 34 la semaine précédente. 33, encore, la journée d’avant. Une moyenne de 33,6 buts inscrits sur les trois dernières journées : personne n’a fait mieux en Europe sur la même période, même pas la traditionnelle Bundesliga, qui en a marqué 26,3, ni la prolifique Liga (31,3) ou la « spectaculaire » Premier League (24). Bah, c’est bizarre, ça. L’Italie n’est pas censée être le pays du catenaccio, avec des équipes ultra-défensives qui préfèrent jouer le 0-0 plutôt que d’aller chercher les trois points au risque de perdre ? Visiblement, non. On marque des buts en Italie. Beaucoup de buts, même. Et le fait que la moyenne de buts se soit stabilisée à 34 buts depuis quelques semaines n’est pas le fruit du hasard. De fait, il y a de plus en plus de coachs portés vers l’offensive en Serie A, et le 3-5-2 est devenu le système de jeu en vogue de l’autre côté des Alpes. Autant dire que les apôtres du football défensif se comptent désormais sur les doigts d’une main. Et ce n’est pas plus mal pour le spectacle.

Des entraîneurs qui osent attaquer

Conte, Mazzarri, Stramaccioni, Zeman, Montella, Petković, Stroppa… Voilà des entraîneurs qui aiment voir des buts. On a pu le voir lors de la dernière journée, notamment, lors du Pescara-Juventus. Deux équipes qui se sont affrontées avec l’envie de marquer des buts. La Juve a rapidement mené au score, mais Pescara a continué d’attaquer. Du coup, le match a vite tourné à la démonstration. Pescara aurait pu verrouiller, et se dire que perdre 3-1 contre le champion d’Italie, ce n’est pas si mal. Mais non. Giovanni Stroppa, qui a peut-être appris de son prédécesseur Zeman, a continué à inciter ses troupes, qui se sont créés des occasions, certes, mais qui ont finalement perdu 6-1. Même discours pour Zeman, dont on ne présente plus les méthodes. Cette saison, la Roma a disputé 11 matchs, a marqué 25 buts et en a encaissé 23. Ce qui veut donc dire que les tifosi giallorossi ont eu droit à une moyenne de 4,3 buts par match. C’est évidemment la plus haute moyenne en Italie. Mais Zeman n’est pas le seul à vouloir oser sur le plan offensif. Andrea Stramaccioni, le coach de l’Inter, est parvenu à briser l’invincibilité de la Juve en allant jouer à Turin avec trois attaquants, là où la plupart des autres équipes auraient surtout tenté de barricader derrière. Joli.

Une philosophie retrouvée chez Vincenzo Montella ou encore chez Vladimir Petković, le nouveau coach de la Lazio, qui, en arrivant à Rome, a tout de suite affirmé ses intentions. « Je veux imposer un jeu offensif, pour que les supporters se divertissent. Mon credo, c’est que la meilleure défense, c’est l’attaque » , assurait-il. À croire que les mentalités ont bel et bien évolué. Autre preuve : les défenses, qui étaient autrefois le point fort des équipes italiennes, sont aujourd’hui pointées du doigt. En particulier, celle de la Roma (qui n’avait pas encaissé autant de buts depuis 62 ans) et du Milan AC. Les Rossoneri ont déjà encaissé 16 buts et ont parfois fait preuve d’absences incroyables, comme face à la Lazio (le but de Klose, seul dans la surface) ou la Fiorentina (Mexès qui laisse Borja Valero se balader dans les 16m50). Peut-être aussi qu’il n’y a plus d’immense défenseur à la Maldini ou Cannavaro dans les équipes italiennes… À l’inverse, de plus en plus de jeunes attaquants émergent des centres de formation (El Shaarawy, Insigne, Immobile, Caprari, De Luca). Forcément, cela peut avoir son influence.

La mort du 0-0

Est-ce dû au fait que les entraîneurs de Serie A sont de plus en plus jeunes ? Peut-être. Entre Strama, Montella, Ferrara, Donadoni et Stroppa, on tient là des techniciens qui étaient encore sur les pelouses il y a quelques années et qui ont forcément, en eux, une envie d’apporter une touche de fraîcheur au football italien. Un football italien en pleine mutation, toujours chamboulé par les histoires de Calcioscommesse, et qui, du coup, a envie de régaler sur les pelouses. Peut-être inconsciemment. Le discours du football porté vers l’offensive correspond aussi à la philosophie du sélectionneur national, Cesare Prandelli. Pendant l’Euro 2012, tous les observateurs se sont extasiés devant les prestations de la Squadra. Pas forcément une machine à empiler les buts (6 pions inscrits en 6 matchs), mais l’envie d’aller de l’avant et de ne jamais jouer le 0-0. Contrairement aux amis anglais, par exemple.

Le 0-0, tiens. L’an passé, lors de la 7e journée de Serie A, un record négatif avait été battu, avec cinq matchs nuls 0-0 en dix rencontres. À titre comparatif, au bout de 12 journées, le « score-nul-et-vierge » était sorti 18 fois du chapeau, contre 9 fois, seulement, cette saison. La moitié, donc. Même le Chievo, le roi du 0-0 emmerdant lors des dernières saisons, se met à marquer et à encaisser des buts (moyenne de 3 buts par match lors des rencontres du Chievo cette saison). C’est dire. Enfin, dernier facteur, certains buteurs sont en forme. Lors des dernières journées, Cavani, El Shaarawy, Milito, Klose, Di Natale, Palacio et Quagliarella ont tous scoré. La Serie A a peut-être perdu de sa superbe par rapport à ce qu’elle était il y a une dizaine d’années, mais cette saison, elle semble très bien partie pour offrir du spectacle, des buts et du suspense à chaque journée. Comme on dit : pourvu que ça dure, hein !

Par Eric Maggiori

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