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C’est quoi ce bordel autour de la Copa América ?

Par Fabien Gelinat
C’est quoi ce bordel autour de la Copa América ?

Alors que la 47e édition de la Copa América doit commencer le 13 juin prochain, l'organisation de cette dernière est un véritable calvaire pour le continent. Changement de pays hôte, crise sanitaire et sociale, manque d’intérêt pour le tournoi... Rien ne va plus, et la CONMEBOL semble complètement dépassée, alors que l'Argentine s'est vu retirer l'organisation à deux semaines du coup d'envoi du tournoi, qui se disputera finalement au Brésil, comme en 2019. Comment a-t-on pu en arriver là ? Explications.

« Confirmé : la Copa América aura lieu au Brésil. » Par ces quelques mots, le secrétaire du gouvernement brésilien Luiz Eduardo Ramos a confirmé ce mardi soir la tenue sur le sol brésilien de l’édition 2021 de la Copa América, dont le coup d’envoi sera donné dans onze jours. Messi, Neymar, Suárez ou encore Cavani, pour ne citer qu’eux, sont donc fixés et devraient pouvoir s’affronter pour tenter de remporter le trophée continental. Oui, devraient, car ces dernières semaines, le scénario digne d’un mauvais drama n’incite pas à l’optimisme tant que le match d’ouverture entre l’Argentine et le Chili n’aura pas débuté.

Qui veut de la patate chaude ?

À l’origine, ce cru 2021 de la compétition sud-américaine devait être organisé conjointement par la Colombie et l’Argentine. Mais le premier pays traverse une grave crise sociale depuis plus d’un mois, initiée par le projet de réforme fiscale – vite avorté – du président colombien Iván Duque. Une réforme qui a attisé les flammes du peuple colombien, sorti dans les rues pour manifester et hurler sa rage face à son gouvernement, parfois même aux abords des stades. Des heurts violents qui ont officiellement entraîné la mort d’au moins 59 personnes, dont deux policiers au 30 mai dernier selon les autorités colombiennes. Suffisant pour mettre la Colombie sur la touche, alors que cette dernière fait face à une situation sanitaire déplorable.

Reste alors l’Argentine, qui semblait capable sur le papier de tenir cette édition du tournoi sud-américain. Mais une fois de plus, le coronavirus a décidé de jouer les trouble-fête, et la nouvelle vague qui frappe le pays de l’Albiceleste (33 000 cas quotidien en moyenne sur les sept derniers jours) a forcé la CONMEBOL à trouver rapidement une solution de repli : le Brésil. Une initiative soutenue par le controversé président Jair Bolsonaro, alors que son pays est l’un des plus touchés au monde par la pandémie avec plus de 465 000 morts cette dernière année. Pas un problème pour l’instance sud-américaine, qui semble déterminée à maintenir sa compétition coûte que coûte. « Le gouvernement brésilien a fait preuve de réactivité dans un moment clé pour le football sud-américain, s’est même réjoui ce lundi Alejandro Domínguez, le président de la CONMEBOL. Le Brésil est actuellement dans une période stable, possède les infrastructures ainsi que l’expérience et a récemment organisé une compétition d’envergure similaire. » Une hérésie fustigée par de nombreux citoyens brésiliens à propos de la période « stable » que traverse le plus grand pays d’Amérique latine, qui comptabilise 60 000 cas quotidien en moyenne sur les sept derniers jours.

Si Luiz Eduardo Ramos a d’abord tempéré les ardeurs des uns et des autres ce lundi en précisant à l’AFP que « rien n’était arrêté pour le moment », ce dernier, de concert avec le président Bolsnoraro, a donc confirmé que le Brésil sera le pays hôte d’une compétition qui débute dans quasiment dix jours, en s’appuyant sur quatre États : celui de Rio de Janeiro, de Goias, du Mato Grosso et du District fédéral.

Renoncer pour mieux relancer

Et bien que la décision du pays hôte semble arrêtée, celle-ci est encore très bancale. Car si quatre États ont donné leur feu vert pour accueillir des rencontres avec un huis clos total et l’intégralité des sélections vaccinées, cinq gouverneurs ont quant à eux refusé la proposition, alors que les experts scientifiques redoutent une troisième vague de la Covid-19 pendant le tournoi. « C’est une folie d’organiser un tel évènement ici, s’est même emporté José David Urbaez, épidémiologiste au Centre d’infectiologie de Brasilia, à l’AFP. Nous avons cette fausse impression que les choses vont mieux alors qu’en réalité, nous sommes toujours dans une terrible phase de propagation très rapide. » Une inquiétude partagée par la FIFPRO.

Alors, ne serait-ce finalement pas le moment d’appuyer temporairement sur le bouton stop et revoir sa copie ? Confrontée à une situation trop compliquée l’an dernier, la CONMEBOL avait pris la sage décision de repousser le tournoi à l’été 2021 face à une situation sanitaire incompatible avec une compétition de football internationale. Un report à l’année prochaine lors d’un été sans Coupe du monde (l’édition 2022 est programmée en novembre-décembre) serait-il envisageable ? C’est une option que la CONMEBOL semble vouloir à tout prix éviter, quitte à fermer les yeux sur des problèmes plus importants. Pourtant, en repoussant de quelques mois, voire un an la Copa América, l’instance sud-américaine s’offrirait un bol d’air et pourrait ainsi revoir son organisation désastreuse jusque-là. Un changement de date qui pourrait être doublement bénéfique, car cela lui éviterait également de se retrouver dans l’ombre de l’Euro, qui se tiendra pour une fois au même moment. En attendant, les dix sélections sud-américaines engagées pour cette 47e édition de la Copa América devront poser leurs valises au Brésil pour tenter d’aller décrocher le trophée. À moins que ce micmac ne soit pas encore terminé.

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