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Celtic Glasgow : la vie sans les Rangers

Eric Maggiori
Celtic Glasgow : la vie sans les Rangers

Ils se sont détestés pendant des années et des années. Depuis plus de 100 ans, les rendez-vous entre le Celtic et les Rangers rythmaient la saison en Ecosse. Mais désormais, l’un des deux n’existe plus. Et l’autre se retrouve seul.

En fait, perdre un ennemi, c’est un peu comme perdre un ami. Cela créé inévitablement un vide. Le Celtic Glasgow et ses supporters peuvent aujourd’hui en témoigner. Le 4 juillet dernier, l’annonce officielle tombe. Les Glasgow Rangers sont définitivement exclus du championnat écossais, placés en liquidation et rétrogradés directement en quatrième division. Dans les rues de Glasgow, c’est la vie d’un côté, la mort de l’autre. Pendant que les supporters des Rangers pleurent la disparation du club qui détient le record du nombre de championnats remportés dans son propre pays (54), ceux du Celtic font la teuf. « Enfin débarrassés des ignobles Rangers » pensent-ils alors. Oui, sauf que maintenant, quoi ? La lutte entre les deux clubs de Glasgow était un véritable rendez-vous pour tous les adeptes du football écossais. Dire qu’ils étaient seuls au monde dans leur championnat serait presque trop évident. La preuve en chiffres : sur les 104 championnats d’Écosse disputés depuis 1908, les Rangers et le Celtic en ont remporté 97. 54 pour les Bleus, 43 pour les Vert et Blanc. La dernière fois qu’un autre club est parvenu à s’adjuger le titre de champion, c’était en 1985, et le sacre d’Aberdeen, alors entraîné par un certain Alex Ferguson. Le Celtic est désormais seul. Pour régner, ou pour s’emmerder à mourir ?

Old Firm is gone

La saison dernière, le Celtic a été sacré champion, avec 18 points d’avance sur les Rangers. Un classement faussé par les dix points de pénalité des Rangers, et par le fait que pendant une grande partie de la saison, les Light Blues ont, mine de rien, été sacrément tracassés par tous leurs problèmes avec la justice. Le Celtic a ainsi mis fin à une disette de trois saisons, au cours desquelles les Rangers avaient toujours décroché le titre de champion au terme de la saison. On l’aura compris : si ce n’était pas l’un, c’était l’autre, et bien souvent, le titre était décidé par les résultats des quatre Old Firm disputés au cours de la saison. L’an dernier, le bilan était pourtant en parfaite égalité : deux victoires pour les Rangers, et deux pour le Celtic. Mais alors, maintenant que les Rangers vont se dépatouiller en quatrième division, quel va être l’intérêt sportif pour les Hoops ? Qui va bien pouvoir se dresser face à eux, sachant que, sur les dix dernières saisons écossaises, un seul club, Hearts of Midlothian, est parvenu à se hisser sur la deuxième place du podium, avec tout de même 20 points de retard sur le champion ?

Oui, c’est une certitude, le Celtic va dominer le championnat sans forcer, et risque fort de glaner sacre sur sacre lors de toutes les années à venir, à l’instar d’un Dynamo Kiev en Ukraine à l’époque où le Shakhtar n’avait pas encore son mot à dire. Mais en plus de la mort de l’intérêt sportif, il ne faut pas non plus occulter la fin de l’intérêt socio-politique. La rivalité entre le Celtic et les Rangers est bien plus qu’une rivalité sportive, puisqu’elle oppose un club protestant, attaché à la couronne britannique, à un club pro-catholique, résolument implanté dans les quartiers irlandais de la ville. L’histoire du colis piégé, reçu l’an dernier par le coach du Celtic, Neil Lennon, prouve que les tensions, qui s’étaient légèrement estompées lors des dernières saisons, sont toujours bien réelles. S’il y aura toujours des supporters des Rangers pour clamer haut et fort l’amour de leur club, la disparition du Old Firm est évidemment un énorme coup de massue pour les amateurs d’adrénaline et de passion. Pas sûrs que les supporters du Celtic vibrent et s’époumonent pendant un Celtic-Hibernian.

18e au classement UEFA

S’ils vont, dans un premier temps, profiter de la vie sans leurs éternels rivaux, les supporters du Celtic vont très rapidement se lasser de gagner tout le temps, sans avoir un véritable concurrent à devoir abattre pour se hisser vers le titre. « A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire » dit un célèbre proverbe, qui va bientôt prendre tout son sens pour les Celts. De plus, c’est tout le football écossais qui va en prendre un sacré coup, car aucun autre club n’est actuellement en mesure d’aller concourir sur la scène européenne. Suite à l’exclusion des Rangers, c’est Motherwell qui a été qualifié pour le tour préliminaire de la Ligue des Champions. Les gentils Écossais ont été balayés 2-0 par le Panathinaikos mardi soir (en Écosse, qui plus est) et sont donc déjà éliminés à 99%. Le seul espoir d’avoir un représentant écossais en C1 repose donc, inévitablement, sur le Celtic, vainqueur 2-1 de l’HJK mercredi. Mais ce n’est pas le seul Celtic qui pourra permettre au foot écossais de prospérer.

En 2012, l’Écosse a en effet perdu trois places au classement UEFA, qui prend en compte les résultats des clubs de chaque pays entre la saison 2007-2008 et la saison 2011-2012. Elle se trouve désormais derrière des nations comme Israël, Chypre (merci l’APOEL Nicosie) ou la Suisse (merci le FC Bâle). Et c’est là que le comportement des clubs écossais est d’autant plus étrange. Au moment de décider du sort des Glasgow Rangers, 25 des 30 clubs appartenant à la Scottish Football League ont voté pour la rétrogradation des Gers en D4. « Tenez, les mecs, notre football est déjà un peu faible, mais on n’a qu’à le rendre encore plus faible, d’accord ? » Ça s’apparenterait presque à cela. Demain, à 13h45, comme un drôle de symbole, le Celtic inaugurera la saison 2012-13 en recevant Aberdeen, le dernier club non-Glaswegien à avoir remporté le titre de champion. Le premier rendez-vous d’une saison qui pourrait ressembler à un long fleuve tranquille. Très long. Et très, très tranquille.

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Eric Maggiori

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