C1 – Bordeaux – Roma : un air de déja vu
Quand un Bordeaux pas mauvais perd contre une Roma plus que moyenne, il faut trouver des raisons. Les gens disent qu'hier, la raison s'appelait Henrique. Pourtant, Henrique, il n'a presque pas joué hier...
Une décennie que les clubs français n’avaient pas traversé deux journées de C1 sans cueillir la moindre victoire. Bordeaux a fait sa part du boulot, hier, en s’inclinant à domicile face à une équipe romaine à peu près aussi cohérente que le rose installé sur le scapulaire du maillot girondin.
Au coup d’envoi, l’objectif de la Roma était assez clair : laver l’affront de Cluj (1-2) en l’emportant en Gironde. Côté bordelais, l’enjeu contenait également un aspect hygiénique, à savoir nettoyer au maximum les traces du viol subi quinze jours plus tôt à Stamford Bridge (0-4). 90 minutes plus tard, Bordeaux est toujours un peu sale, Lorient pourrait bien finir la toilette au Moustoir dans deux jours.
Sur le terrain, Laurent Blanc – président de rien du tout – optait pour un dispositif affriolant.
Dans le 4-2-3-1 (Chamakh tout seul, pas de Bellion, pas de Cavenaghi) concocté par Blanc, évidemment, le numéro qui aurait pu être gagnant, c’est le 3. Le Trois, c’est Jussié à gauche, Gourcuff dans l’axe et Obertan à droite.
Mais la vie est parfois plus compliquée qu’un schéma tactique.
Tout avait pourtant bien commencé pour les Frenchies. Sourires et bave aux lèvres, les Girondins entamaient le premier round avec le cuir dans les pieds. Jussiê, chaud comme une couverture isothermique, s’illustrait dans la première demi-heure en baladant Cicinho et en trouvant de manière récurrente Chamakh et Gourcuff. L’ancien Ch’ti allait d’ailleurs glisser la fameuse passe décisive de la 18e minute, celle qui permettait à Gourcuff de faire mouche sur une jolie frappe enroulée (1-0).
Côté droit, Obertan, pour sa première titularisation de la saison, jouait en silence et laissait parler ses passements de jambes.
Mais la providence et monsieur Mallenco ont décidé de souiller les ambitions bordelaises.
35e minute, coup franc bien placé pour Bordeaux. Perrotta s’écroule et se tient la jugulaire. Henrique prend un carton rouge et se fait engueuler par Gourcuff. Fallait mettre les coudes dans tes poches !
Reste encore une heure, mais le match est déjà niqué. Dans la foulée, Jussiê se blesse et laisse sa place au fantôme Wendel (37e). Histoire d’enfoncer le clou, Lolo fait sortir le plus jeune, Obertan, et fait entrer Planus pour combler le trou laissé par Henrique (40e). Au final, le pansement Planus n’a pas été si adhésif que ça…
Bon anniversaire tout le monde !
1er octobre 1981, naissance de Júlio César Clement Pereira Baptista.
1er octobre 1983, une dame souffre le martyr, pousse, pousse et donne la vie à Mirko Vucinic.
1er octobre 2008, Baptista (27ans) et Vucinic (25ans) fêtent leur anniversaire dans l’appartement de Jacques Chaban-Delmas.
Sur un corner italien, Souleymane Diawara apporte le gâteau, Valverde éteint les lumières, Vucinic souffle les bougies avec le front (1-1, 64e).
La fête n’est pas finie, Bordeaux est décédé offensivement depuis la sortie de la doublette Jussiê-Obertan, et le seul Gourcuff, noyé dans la sécrétion de ses plaisirs solitaires, effectue une vilaine relance dans l’axe, qui se transforme une poignée de secondes plus tard en coup franc aux dix-huit. Valverde n’est pas un sous-homme, mais son mur étant en carton, le portier aquitain est contraint d’assister au but de Baptista sans broncher (1-2, 71e). Le même Baptista qui avait remplacé Jérémy Ménez en cours de match (51e), reçoit un dernier cadeau des pieds de Taddei (1-3, 83e).
Le match retour se disputera le 9 décembre prochain. Dans l’effectif bordelais, personne n’est né le 9 décembre.
Matthieu Pécot
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