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Bordeaux, matraquage dans une parenthèse

Par Maxime Brigand, au Parc des Princes
4 minutes
Bordeaux, matraquage dans une parenthèse

Venus au Parc avec l’objectif de faire un coup et de conserver leur invincibilité en Ligue 1, les Girondins se sont fait écarteler (2-6) dans un match que Jocelyn Gourvennec avait rationnellement dessiné comme « une parenthèse » dans son début de saison. Tout sauf une surprise.

Guingamp, un jour de septembre 2015. Une conférence de presse d’avant-déplacement au Parc et un clin d’œil à Salvador Dalí : quatre mois plus tôt, Jocelyn Gourvennec y a connu la plus grosse défaite de sa carrière d’entraîneur (0-6). « Le PSG est injouable quand il est au top. Il n’y a pas à cogiter. C’est comme quand vous allez chez le dentiste. Vous savez qu’il y a de grandes chances que vous ayez un peu mal, peut-être très mal, et peu de chances pour que vous n’ayez pas mal du tout. On ne sait pas trop à quoi s’attendre, pose l’ancien élève de la Jonelière. On pense souffrir un peu, mais en même temps on a envie de croire qu’à un moment donné, peut-être que le dentiste sera cool ! » Le lendemain, Guingamp s’inclinera de nouveau (0-3).

Retour à Paris, ce samedi, pour un entraîneur qui incarne la nouvelle génération de techniciens à la française, salué par tous et qui se balade aujourd’hui avec le costume des Girondins de Bordeaux. Avant ce déplacement au Parc, Gourvennec n’avait pas connu la défaite en Ligue 1 cette saison, alors pourquoi pas rêver, cette fois ? Face à la presse, le Breton avait avancé son ambition de « faire un coup au Parc » , dégageant dans le même temps les étoiles éventuellement présentes dans les yeux de ses joueurs : « Si vous ne pensez qu’au PSG ou que vous vous en faites une montagne, vous allez au lit et vous prenez des cachets. » Samedi après-midi, les anxiolytiques sont restés dans leur plaquette, mais Bordeaux s’est quand même fait retourner avec violence (2-6). Jocelyn Gourvennec, digne dans la défaite, souffle : « On n’a pas réussi notre défi. On a limité la casse, on ne rentre qu’avec un -4 au goal average, mais lorsque vous êtes aussi passifs défensivement, vous ne pouvez prétendre à rien. Ce n’est pas un match révélateur de ce qu’on est capables de faire dans ce championnat, surtout la première mi-temps. »

« Ça fait mal au crâne »

La rencontre de deux mondes dans un match d’exhibition, six buts encaissés sur onze tirs concédés, la triste impression qu’en face tout va trop vite, que tout est trop simple. « On démarre bien la rencontre et le but extraordinaire de Neymar nous assomme, détaille Gourvennec. On n’a pas été actifs défensivement, on était trop loin d’eux, pas assez disciplinés dans les efforts. Quand tu te comportes comme ça face à des joueurs qui se trompent très peu, ça devient rapidement compliqué. Ce n’est pas le match que l’on voulait faire et c’est frustrant, car les joueurs étaient bien cette semaine, vraiment, et qu’on a fait un plutôt bon match dans l’utilisation du ballon. » Impossible de donner tort au boss des Girondins. Samedi, Bordeaux a eu des occasions – une belle frappe de Kamano, quelques cartouches pour Préville, des inspirations de Malcom –, a marqué un but au bout d’une belle combinaison lancée par Théo Pellenard, conclu par Sankharé, un autre sur penalty, mais a défendu en reculant, la paire Toulalan-Jovanović souffrant à chaque accélération parisienne et la copie globale confirmant une impression continue depuis le changement de système opéré par Gourvennec la saison dernière : une fois le milieu bordelais franchi, le danger devient instantané. Ce match était une parenthèse, il ne faut pas en tirer de conclusions. « Ça fait mal au crâne » , conclut Jocelyn Gourvennec. Au moins autant que la séance karaoké improvisée dans les tribunes du Parc sur le Ô Ville Lumière mythique à un moment où le match était déjà plié, les rencontres basculant « toujours quand il y a un score de deux buts d’écart » . Seul vrai perdant de cette histoire : Youssouf Sabaly, victime d’une lésion à l’ischio gauche, et qui ne pourra pas fêter sa première sélection avec le Sénégal. Le reste n’est qu’une parenthèse qui se referme.

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