Birdy Nam Nam : « Kezman, faut qu’il se jette !!! »
Birdy Nam Nam, c'est la référence en matière de live électro compulsif. Quatre Fantastiques aux manettes d'un show survolté. Idem en matière de foot, avec une interview au cours de laquelle ils répondent d'une seule et même voix. Si Mike est le monsieur foot, Crazy B, Need et Pone le suivent néanmoins de près.
Quand on compose une chanson intitulée “Trans-Boulogne Express”, on doit forcément être fan de Paris, non ? A la base, c’était un jeu de mots avec les trans du Bois de Boulogne. Mais on aime bien le foot, il y a des matchs qui nous ont fait chialer : la défaite du Milan AC contre l’OM en Ligue des Champions en 1993, la défaite de l’Italie contre le Brésil en 1994. Heureusement, l’Italie a battu la France en Coupe du Monde. La 4ème étoile, c’est le plus important.
Fan de la Squadra Mike, apparemment ? Mon père était italien donc c’est un relent de banlieusard comme j’aime à dire. Quand j’étais petit, je me croyais italien. Pendant longtemps, j’étais en mode racaille, survêt. J’ai gardé ma passion du foot.
Votre album s’appelle “Manual For Successful Rioting”. En football, la meilleure émeute, c’est quoi ? Nous ce qu’on aime, c’est les émeutes dans le bon esprit et l’on n’est pas sûrs qu’il y en ait dans le foot. Ah ben si, Cantona contre le supporter de Crystal Castles (sic). Merde non Crystal Palace. Ah le battle que ça aurait pu donner.
Crazy B, tu es passé du rap à l’électro, comme DJ Medhi ou Sebastian. Est-ce que tu penses que les footballeurs vont suivre le mouvement et se mettre à l’électro ? Attends, il y a déjà des tecktoniks chez les footballeurs, regarde Chamakh avec son iroquoise, Cissé, tecktonik pareil…
En 1996, avec la French Touch, les Français réalisaient qu’ils pouvaient être premiers dans un domaine. Deux ans après, ils sont champions du monde de foot, c’est lié ? La victoire de la France en coupe du monde, c’est rien de plus que politique, ça a été payé, truqué. C’est parce qu’on était le pays organisateur. Mais c’était bien, ça a permis de rassembler les gens, même si ça n’a pas duré très longtemps. Après ça reste que du foot. C’est comme ces histoires de sifflets, ce n’est pas politique. En foot, tu siffles l’adversaire, rien de plus.
Vous avez été produit par Justice, Yuksek. Si vous deviez être produit par un entraîneur de Ligue 1, ça serait qui ? Ligue 1 ? Ça vole bas… Pas Domenech, pas Guy Roux… Alex Ferguson ou Fabio Capello, si on a les moyens… Ils auraient la poigne dont on a besoin.
Vous êtes quatre, le musique se jouerait sur un terrain de foot, quels seraient vos postes ? On serait plus comme une défense regroupée. Il y en a un qui monte sur le porteur du ballon, souvent Mike, et derrière on récupère le ballon et on relance tranquille. Un bon travail d’équipe.
Vous avez gagné de nombreux matchs à l’extérieur. Notamment à Rennes, aux Transmusicales. A chaque concert, c’est le feu. Mais c’est arrivé que les gens ne soient pas à bloc dès le début. Il y a des publics qu’il faut conquérir. Un concert, c’est assez proche du foot : tu peux bien jouer et perdre un match. Alors on s’inquiète pas, on joue bien défensif, on fait le dos rond et à la fin, on plante un petit but en contre. A Rennes, c’est plutôt l’équipe adverse qui a marqué contre son camp, nous on a fait qu’assurer.
Mike, tu pourrais un jour te rapprocher du foot ? Déjà j’aimerais beaucoup faire un remix avec les chants d’Auteuil. Mais une fois qu’on sera blindés, j’aimerais bien qu’on prenne des parts dans le club. Comme Jay-Z chez lui. En même temps, sans nous, ils sont deuxièmes.
T’en penses quoi de la saison de Paris ? C’est bien, il y a des buts. Maintenant, Kezman, faut pas qu’y jette son maillot, faut qu’il se jette lui. Le mec, il n’a pas sa place. On a un bon petit Peguy, un Hoarau qui va bien, un Sessegnon qui est un grand tueur. D’ailleurs mon plus grand regret de l’année, c’est que je me suis abonné cette saison juste pour PSG-OM et on sera en concert à Angoulême ce soir-là. Il nous reste plus qu’à foutre la même ambiance qu’au Parc.
Propos recueillis par Romain Canuti
Birdy Nam Nam sera en concert à l’Olympia les 6 et 7 mai prochains. Aucun match au Parc des Princes n’est prévu à ce moment-là. L’album “Manual for Successful Rioting” est lui toujours dans les bacs. Et il n’est même pas interdit dans les stades.
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