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Stéphane Dalmat : « Pour cette finale contre le PSG, l’Inter y croit à un milliard de pourcents »
Passé par le PSG pendant une demi-saison avant de s’envoler pour l’Italie et l’Inter, Stéphane Dalmat a vécu une belle semaine européenne, à l’heure de se projeter vers la prochaine finale de Ligue des champions. Sans cacher son amour pour le club italien.

Comment avez-vous vécu cette semaine ? Est-ce que vous avez regardé les deux matchs ?
Ah oui, bien sûr ! Déjà mercredi dernier, j’ai regardé le match de l’Inter à Barcelone, où j’ai pris un pied extraordinaire. Ça a été un match de folie. Le PSG, je n’ai vu que la première période du match aller. Après le match retour d’Inter-Barcelone… Ça a été un match qui restera dans les annales et dans l’histoire du foot. Ça a été un kif extraordinaire. Hier (mercredi), j’ai regardé le PSG. Que ce soit à l’aller, même en ne voyant qu’une période, et sur tout le match retour, ils méritent largement de passer ce tour et d’aller en finale.
Vous gardez quel attachement aux deux clubs ?
Aucun avec Paris, et avec l’Inter beaucoup. Je vais voir une dizaine de matchs dans la saison à peu près, plutôt sur la fin, quand il y a des matchs importants, pour le Scudetto, pour la Ligue des champions, donc j’y vais assez souvent. J’y vais bientôt pour Inter-Lazio (le 18 mai, pour la 37e journée). Le Parc je n’ai aucune attache, je n’y suis pas allé depuis que j’ai arrêté.
Je peux vous dire qu’à Milan, pendant trois semaines, ça va être le feu ! La ville va entrer en effervescence.
Comment voyez-vous cette finale ?
Ce sont deux styles différents. L’Inter, c’est une équipe solide défensivement, très forte en contre, qui, quand elle domine son sujet, est forte avec le ballon parce qu’elle a un milieu extraordinaire. Elle a deux attaquants extrêmement forts, qui à eux deux peuvent faire la différence et qui sont complémentaires. Contre le Barça à l’aller, j’étais parti pour voir un match où l’Inter allait se faire dominer, mais connaissant leur solidité défensive, je me disais que s’ils ramenaient un 0-0, un 1-1, voire perdre 1-0 et que le retour à Milan serait explosif. Mais quand j’ai vu qu’au bout de quelques minutes, il y avait 2-0, je me suis dit « Mais c’est quoi ça ? Ça va finir à combien ? » Après le Barça a été extraordinaire, en grande partie grâce à Lamine Yamal. Ça a été deux confrontations extraordinaires. Paris a un style de jeu plaisant, qui joue bien au ballon, où le danger peut venir de n’importe quel côté, que ce soit avec Dembélé, Doué, Barcola… Ça peut être une finale fermée comme une finale qui peut être vachement ouverte. Tout dépendra du début du match.
Stéphane Dalmat 😍🖤💙 pic.twitter.com/9Y5CZv2fZM
— Inter FR (@InterMilanFRA) May 1, 2021
Quels peuvent être les points clés de ce match ?
L’Inter doit surtout bloquer Ousmane Dembélé. Il est à un niveau où je ne l’ai jamais vu jouer. Il est dans une forme extraordinaire. Bradley Barcola peut être imprévisible, Désiré Doué pareil. Si l’Inter arrive à bloquer ces trois joueurs-là, ils ont de grandes chances de gagner cette finale. Après, défensivement, le PSG a trois joueurs que j’aime beaucoup. Hakimi, Pacho, Marquinhos, c’est du solide. Ils ont un gardien en état de grâce depuis quelques matchs. Il n’y a pas de favori, c’est sur un match sec, si les deux équipes sont là, c’est qu’elles ont tout fait et qu’elles ont les qualités pour gagner la Ligue des champions.
Khvicha Kvaratskhelia a évolué longtemps au Napoli, en Serie A. Ça peut être un atout face à l’Inter ?
C’est un super joueur. Je l’ai découvert à Naples, il est capable de faire des choses extraordinaires sur un terrain. Dribbler plusieurs joueurs, faire la différence. Ça peut et ça va être un atout pour le PSG. Les joueurs de l’Inter le connaissent, mais bon, quand vous avez du talent, même si les joueurs vous connaissent, ça restera toujours un danger pour la défense.
À l’Inter, je suis considéré, beaucoup plus qu’à Paris. C’est différent.
Vous avez connu la Ligue des champions avec l’Inter, dont une demie contre l’AC Milan. Comment cette compétition transporte la ville ?
Ah bah là ! Je peux vous dire qu’à Milan, pendant trois semaines, ça va être le feu ! Plus le match va se rapprocher, plus ça va commencer à parler, surtout dans les journaux, puis dans la ville, pendant les derniers matchs de championnat. Il reste l’espoir de le gagner (il reste trois journées à disputer, NDLR). La ville va entrer en effervescence. Tout dépendra du Napoli, on ne sait jamais, si Naples perd, ce ne sera que du bonus. Mais la finale, l’Inter y croit à un milliard de pourcents. Ça peut être une année extra avec un doublé, comme une très bonne année sans titre. Tout ce que j’espère, c’est que l’issue sera favorable. S’il n’y a que la C1, il n’y aura que la C1, s’il n’y a que le championnat, ça sera ainsi. En tout cas, l’Inter aura fait une très belle saison.
Les supporters du Milan se préparent déjà à pardonner à Donnarumma…
Ça, c’est la rivalité ! Le Milan ne veut surtout pas que l’Inter la gagne. En premier lieu, il y a le championnat, ils sont tous pour le Napoli. Si Paris était amené à gagner la Ligue des champions, oui, ils diraient merci à Donnarumma. Si, en plus, il fait des arrêts de fou et que ça finit aux pénos et que c’est le héros de la finale, les supporters du Milan lui pardonneront… tout !
On demande pour la forme, mais votre cœur penchera pour qui ?
L’Inter bien sûr ! C’est clair et net. Même si je suis français et que ça peut faire jaser, j’ai toujours clamé mon amour pour l’Inter et pour Lens. Paris, ça a été une étape de ma carrière, qui a été courte. Après, je n’ai pas eu de contact, de relation, d’affinités particulières. À l’Inter, je suis considéré, beaucoup plus qu’à Paris. C’est différent. Je ne vais jamais au Parc, à Milan, j’y vais souvent. Je vois d’anciens joueurs, des dirigeants. Mais quand vous retournez 20 ans après dans un stade, même dans la ville, et que les gens vous reconnaissent et vous remercient de ce que vous avez fait, même si je n’ai pas gagné de championnat ou de Ligue des champions… Les gens se souviennent de moi parce que j’ai procuré du plaisir sur des matchs avec l’Inter. Même mes potes quand ils viennent avec moi, ils ne comprennent pas que je sois reconnu comme ça.
Vous serez à Munich ?
Je suis en train de faire ce qu’il faut pour y aller !
Une finale de Ligue des champions sans clubs allemands, espagnols ou anglais : ça n’était plus arrivé depuis quand ?Propos recueillis par Julien Faure