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Argentine-France : On était au milieu des célébrations à Lusail Boulevard

Par Mathieu Rollinger, à Lusail
Argentine-France : On était au milieu des célébrations à Lusail Boulevard

Deux heures après le coup de sifflet final de cette Coupe du monde et le sacre de l'Argentine, une parade était organisée sur l'équivalent des Champs-Élysées de la ville nouvelle de Lusail. Ou quand le passage du bus à l'impériale des champions du monde s'inscrit dans un récit du sentiment national qatari.

Randal Kolo Muani ne sait pas ce qu’il a raté. Si la tête brûlée française avait pu glisser son ballon sous les jambes d’Emiliano Martinez et éviter aux Bleus une séance de tirs au but fatidique, c’est à une tout autre soirée qu’il aurait pu goûter. Oui, forcément, il aurait pu y avoir des sourires à se décrocher la mâchoire sur le podium, du Gala à fond dans le vestiaire, peut-être même Macron qui fait tomber la chemise ou Marcus Thuram jouant de l’extincteur. Mais il y aurait eu aussi ce défilé prévu sur le Lusail Boulevard pour refermer cette Coupe du monde qatarie et ces cinq semaines de démesure.

Je n’ai plus la force à rien, même pas rejoindre au centre-ville ceux qui sont allés prendre une dernière bière.

Il est minuit passé de quelques minutes quand le bus à impériale aux couleurs de l’Argentine se présente entre les deux rangées de bâtiments, tous plus neufs les uns que les autres. Les organisateurs ont démontré leur savoir-faire en gestion de flux pendant tout le mois, mais c’est cette fois une cohue générale qui précède le passage des nouveaux champions du monde. Peinture bleue effacée sur les joues, Clément, lui, va dans le sens inverse, vers le métro : « On est allé manger un bout, mais on va rentrer là. Je n’ai plus la force à rien, même pas rejoindre au centre-ville ceux qui sont allés prendre une dernière bière. » Il laisse donc dans son dos des silhouettes albiceleste qui, avant de hanter les nuits des Français, brandissent le trophée à la face de cette foule bigarrée. Il y a là toute une ribambelle de faux maillots, des familles locales qui hument une dernière fois l’odeur des grands soirs, des supporters argentins encore gonflés d’adrénaline qui entonnent leurs tubes en boucle, des groupes d’hommes qataris qui sirotent un dernier karak, des caméras de beIN qui effectuent leur millième duplex de la semaine, un cordon d’agents de sécurité qui se tiennent par les coudes pour contenir tout ça. Dans cette ambiance de passage à la nouvelle année sur Times Square, Lionel Messi et ses compagnons de fortune s’avancent en direction de la mer à une vitesse inférieure à celle du car des Bleus sur les Champs-Élysées en 2018. Au-dessus des têtes, un feu d’artifice embrase les toitures des immeubles, des drones volent comme des moustiques excités, et tous les yeux s’écarquillent quand, au milieu des Iconic Towers de Lusail, on sert le bouquet final.

« Personne ne pourra nous enlever cette réussite »

Mohamed a pris un peu de recul, mais semble empli de fierté. Ce Qatari était au stade, situé à une centaine de mètres de là, et veut se souvenir de « la meilleure finale de tous les temps ». Le seul truc qui chagrine ce fan du Real Madrid, c’est « que Messi ait réussi à remporter la Coupe du monde avant Ronaldo ou Benzema ». Pour le reste, il regarde cette effervescence comme le climax d’un mois où son pays a donné une leçon de Coupe du monde au reste de la planète. « Tout le monde était sceptique quant à notre capacité à accueillir cet événement, plusieurs voix avaient exprimé leur peur de venir ici, mais personne ne pourra nous enlever cette réussite », jubile-t-il, au point d’en avoir « la chair de poule ».

De fierté qatarie, il ne sera question presque que de cela ici. Hasard du calendrier ou pas, cette finale coïncidait avec la fête nationale – qui tombe, ironie du sort, sur la journée internationale des migrants. Il ne fallait donc pas s’étonner de voir dans le sillage du bus argentin débouler une parade militaire. D’habitude, celle-ci se déroule sur la Corniche, sur les rives de la baie de Doha, mais comme cette année n’est pas comme les autres, c’est au milieu de cette ville nouvelle sortie de terre il y a seulement quelques mois que les festivités ont été délocalisées. Oubliez la solennité du 14 juillet : des cavaliers en tenue traditionnelle précèdent alors une troupe de mascottes de la Coupe du monde, un essaim de pick-up, une fanfare marocaine, une farandole de drapeaux, les 21 sonneurs du bagad de Lann-Bihoué venus tout droit de Lorient, et une armée de volontaires, d’agents de la FIFA et même d’ouvriers. Un « thank you workers » surgira même de la foule, peut-être le premier remerciement (sincère) de la sorte entendu depuis l’ouverture. De cette cérémonie au propos diffus, où ces célébrations à la gloire de la Coupe du monde et du Qatar sont mis au même plan, que faut-il retenir ? Pendant que des gosses habillés en treillis jouent à chat avec d’autres avec un maillot de Messi sur le dos, certains comme Mohamed voient en cette kermesse de clôture une promesse : « C’est peut-être la fin du Mondial, mais ce n’est qu’un début pour le Qatar. »

Par Mathieu Rollinger, à Lusail

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