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« Ce que je pourrais dire à Asensio, c’est de déstabiliser les Parisiens avant le match »
Prêté par Genk au Standard de Liège cette saison, Andi Zeqiri s’est distingué en marquant face à son équipe d’origine en décembre dernier lors d’un match de Coupe de Belgique. Sa préparation d’un rendez-vous pas comme les autres, ses émotions au moment de marquer ou encore les réactions engendrées : l’international suisse livre sa recette alors que Marco Asensio tentera de l’imiter ce mardi soir face au PSG.

Avais-tu préparé le dernier Genk-Standard différemment des autres matchs au vu du contexte ? Cette rencontre avait-elle un goût particulier pour toi, le joueur de Genk prêté au Standard ?
Il y a une adrénaline au début du match de savoir que tu joues contre tes anciens coéquipiers, ceux que tu as côtoyés pendant un an. Sachant que ma période à Genk a été bonne, mais j’aurais préféré qu’elle soit encore meilleure. J’étais excité, d’autant que c’était un match à élimination directe, mais je me suis préparé comme pour un match normal. Je connaissais tous les adversaires et il y avait un challenge entre nous, je voulais leur monter que j’étais présent. Amicalement, bien sûr. Une fois le coup d’envoi donné en revanche, tout redevient normal, il n’y a plus rien de différent avec les matchs que tu joues tout le temps. Le côté marrant, c’est qu’on s’envoyait des messages avant, on se chamaillait un petit peu. Je m’entends super bien avec le préparateur physique, donc on s’envoyait quelques messages. Ce sont de bons moments à vivre.
Justement, est-ce que dans la préparation du match tu avais donné des indications à ton entraîneur côté Standard ?
On analyse toujours l’adversaire en vidéo, mais là il y a des choses que je sais que Genk fait très bien. Par exemple, il fallait vraiment bloquer les centres vers leur attaquant, qui attaque souvent la deuxième zone… Dans le reste de l’équipe, je sais qu’il y a tel ou tel joueur qui n’aime pas être sous pression… Des petits détails qui peuvent influencer, mais qui ne peuvent pas décider du match non plus.
De ton côté, as-tu essayé de jouer différemment pour les surprendre ?
Je connaissais les points faibles individuels des joueurs contre lesquels j’allais jouer, j’ai pu me concentrer sur ça. On a un jeu assez défensif avec le Standard, ce n’est pas ce qui leur convient le mieux, ils préfèrent quand on va les presser. Je savais que je pouvais leur faire mal dans cet aspect-là, mais de manière générale, j’ai simplement joué mon jeu.
Il n’y a rien de méchant, simplement l’idée de défendre mes couleurs. C’est comme si tu jouais avec ta famille, tu as envie de montrer que tu es là.
Quelles émotions t’ont traversé pendant le match et en particulier quand tu as ouvert le score ? Vous étiez à l’extérieur, quelle a été la réaction de tes anciens supporters ?
Je joue pour marquer des buts, c’est ce qui me nourrit, donc j’étais content. Mais il y a un côté délicat, puisque tu sais que tu joues contre ton équipe aussi. Il y a une émotion un peu bizarre, mais c’est de la bonne fight, je ne sais pas très bien comment l’expliquer. Il n’y a rien contre eux, rien de méchant, simplement l’idée de défendre mes couleurs. Je l’ai fêté sans le fêter, je l’ai célébré avec les supporters du Standard, mais ça n’a jamais été une provocation ni rien. C’est comme si tu jouais avec ta famille, les uns contre les autres, tu as envie de montrer que tu es là. Il y a peut-être aussi des gens qui n’ont pas aimé que j’aille fêter avec mes supporters, ce qui est normal, mais j’ai vraiment apprécié d’être applaudi par tout le stade au moment d’être remplacé. Malgré le fait de jouer contre eux, il y a du respect, et ça restera gravé.
Selon de quoi sera fait ton avenir, penses-tu que cet épisode aura un impact si tu dois retourner à Genk la saison prochaine ?
Je ne pense pas, j’avais une très bonne entente avec tout le monde. C’est une famille avec laquelle j’ai partagé une belle année. Ça va se chamailler un peu au début, mais il n’y a jamais eu rien de méchant. La seule différence est avec les fans, mais j’ai beaucoup été soutenu par les supporters des deux clubs. (La qualification de Genk 2-1 après prolongation a sûrement aidé, NDLR.)
Pour évoquer un peu la situation de Marco Asensio, qui a retrouvé de la confiance depuis qu’il a quitté le PSG, penses-tu que la situation peut être une arme pour Aston Villa ?
Bien sûr ! Dans sa situation, le fait d’être ailleurs lui a fait du bien. Ça peut aider Aston Villa à faire la différence, mais le PSG reste très fort, et cela resterait un exploit de passer au tour suivant. Il n’a pas commencé à l’aller, cette fois je le verrais bien débuter.
Il faut essayer de rentrer dans la tête des Parisiens, leur dire : “Vous allez passer une sale soirée.” C’est amical, entre copains.
Quelle serait la meilleure préparation de ce match pour lui ?
Ce que je pourrais lui dire, c’est de les déstabiliser avant le match. (Rires.) Il faut essayer de rentrer dans leur tête, leur dire : « Vous allez passer une sale soirée. » C’est amical, entre copains. Plus sérieusement, son avantage est de connaître leurs faiblesses, et Aston Villa a aussi des stars pour essayer d’en profiter. Si j’étais lui, je jouerais principalement sur cet aspect.
Après une entrée dans une relative indifférence au Parc des Princes, penses-tu qu’il y ait une forme de revanche de son côté ?
Il y a toujours un peu de revanche. Quand ça ne passe pas comme on voudrait dans un club et qu’on rejoue contre cette même équipe, évidemment qu’en tant que joueur, il y a une petite revanche personnelle pour montrer de quoi tu es capable. On ne peut pas vraiment douter des qualités d’un joueur comme ça, simplement la concurrence est très rude au PSG. C’est à lui de voir ce qu’il est capable de faire durant ce match et dans ce contexte.
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