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Alexandre Lafitte : « Les supporters étaient à l’aéroport d'Abidjan pour m’accueillir »

Propos recueillis par Alexis Billebault
Alexandre Lafitte : « Les supporters étaient à l’aéroport d’Abidjan pour m’accueillir »

À seulement 25 ans, le Français Alexandre Lafitte est depuis décembre l’entraîneur du Stade d’Abidjan, un des clubs les plus prestigieux de Côte d’Ivoire.

Expliquez-nous comment d’adjoint en National 3 à Gueugnon, on se retrouve entraîneur du Stade d’Abidjan, un club phare dans les années 1960 et 1970, cinq fois vainqueur du championnat et de la Coupe de Côte d’Ivoire, et de la Ligue des champions en 1966 ? Le Stade d’Abidjan recherchait un entraîneur. Et moi, comme j’étais à Gueugnon en tant qu’adjoint, je ne cherchais rien. Via des intermédiaires, on m’a demandé si entraîner en Afrique pourrait m’intéresser. On m’avait déjà parlé d’une opportunité d’aller au Ghana quelques mois plus tôt, lors de la saison 2021-2022, mais j’avais refusé. Cette fois-ci, j’ai discuté à plusieurs reprises avec le propriétaire du club, Monsieur Sidibé. Puis il y a eu une rencontre à Paris et on s’est mis d’accord. En fait, les choses se sont faites assez facilement. J’ai signé jusqu’à la fin de la saison, pour six mois, avec la possibilité de prolonger de deux ans. M. Sidibé m’a proposé six mois, car il y a un maintien à assurer (le Stade d’Abidjan occupe la 13e place, après 15 journées, NDLR), et cela me convenait.

Avez-vous ressenti, chez les supporters et les journalistes, une forme de méfiance ? Après tout, vous êtes jeune et n’avez jamais entraîné une équipe professionnelle… Sincèrement, non. J’ai reçu un excellent accueil des supporters. Certains étaient à l’aéroport lors de mon arrivée. Du côté de la presse, il y a un peu de curiosité, ce qui est normal. On ne me connaît pas, et j’ai été invité à des émissions à la télé. M. Sidibé, ainsi que Karim Camara, le président de la section football, me mettent dans les meilleures dispositions possibles. Je leur ai exposé ma façon de travailler, ma méthode. Ici, il y a une tradition de beau jeu, à laquelle les supporters sont attachés. Et moi aussi, j’aime le beau jeu. Je sais que les supporters, notamment les plus anciens, ceux qui ont connu les grandes années, ont envie de revoir leur club au plus haut niveau. On a déjà le maintien à assurer. Le Stade a passé quatre saisons en Ligue 2, il vient de remonter, c’est notre seul objectif. L’accueil est très bon, mais je sais très bien que je serai jugé sur les résultats.

Dans le management, je m’inspire de Claude Onesta, l’ancien sélectionneur de l’équipe de France de handball masculine, en m’appuyant sur des leaders que je commence à identifier.

Alexandre Lafitte

Et avec les joueurs ? Vous avez le même âge que certains, et d’autres sont vos aînés… Je n’ai pas ressenti de défiance, au contraire. Ce qui intéresse les joueurs, c’est ce que vous pouvez leur apporter. L’âge, ce n’est pas ce qui compte. On a eu le temps de faire connaissance. Comme le championnat est arrêté en raison de la participation de la sélection locale au Championnat d’Afrique des nations (CHAN) en Algérie, on a fait un stage de deux semaines à Yamoussoukro, on s’entraîne à Abidjan deux fois par jour, il y a des matchs amicaux. On a pu travailler sur le projet de jeu, le mercato, j’ai allégé l’effectif, et dans le management, je m’inspire de Claude Onesta, l’ancien sélectionneur de l’équipe de France de handball masculine (2001-2016), en m’appuyant sur des leaders que je commence à identifier. L’objectif, c’est d’être prêt pour la reprise du championnat, en théorie le 12 février, contre Bouaké.

Comment se passe la transition entre Gueugnon et Abidjan ? Tout change ! Gueugnon, c’est 9000 habitants, Abidjan c’est plus de 5,5 millions. Ce qui est impressionnant, ce sont les embouteillages. Mais le club a mis un chauffeur à ma disposition. Pour l’instant, je vis dans un appartement du quartier de Cocody, un endroit sympa. Mais je n’ai pas encore vu grand-chose d’Abidjan. Il y a eu le stage, il y a la préparation, le mercato à boucler. Il est évident que ça n’a rien à voir avec Gueugnon, une petite ville très tranquille. Ici, c’est un club professionnel, qui a un gros palmarès, les supporters sont présents, la presse également, c’est autre chose.

Vous entraînez depuis vos 18 ans, un âge auquel on pense davantage à jouer. Pourquoi avez-vous fait ce choix ?  Je suis originaire de Mont-de-Marsan, j’ai commencé à jouer là-bas, puis je suis passé à Tarbes pour mes études. J’ai pris une licence en tant que joueur, mais je suis très vite devenu éducateur. Et puis, soyons franc, je n’avais pas le niveau pour espérer faire carrière chez les professionnels. Être pro, j’y pensais surtout quand j’avais 14, 15 ans. À un moment, j’ai donc vraiment voulu entraîner. J’ai été adjoint à Tarbes, en National 2, N3, avec les U19 et des plus jeunes, j’ai suivi des formations en management, en préparation physique en France, en Espagne et en Belgique, tout en poursuivant mes études à la fac.

J’ai toujours eu, depuis que j’entraîne, une idée bien précise : apporter quelque chose, être acteur, et non pas subir et rester en retrait.

Alexandre Lafitte

Votre parcours indique aussi que vous êtes passé par le football féminin, en tant qu’adjoint au Paris FC… J’ai pu travailler avec des joueuses parfois internationales, comme Gaëtane Thiney. J’étais jeune, 21 ans, et pourtant, je n’ai jamais eu l’impression que mon âge posait un problème. J’étais adjoint, je venais du football amateur, mais j’ai toujours eu, depuis que j’entraîne, une idée bien précise : apporter quelque chose, être acteur, et non pas subir et rester en retrait. En tant qu’adjoint, je voulais montrer que j’étais utile, que je pouvais apporter quelque chose. Cette expérience au Paris FC a été bénéfique, dans un club professionnel. J’ai aussi pu remarquer que les joueuses étaient plus concentrées, qu’elles parlaient moins que les joueurs.

Lafitte, cru Paris FC

À 25 ans, a-t-on un plan de carrière bien défini ? Non. On vient de me donner la chance d’entraîner une équipe professionnelle, je vais d’abord me concentrer sur le Stade d’Abidjan et atteindre l’objectif qui a été fixé. J’ai encore des choses à apprendre. Si je vous dis que dans trois ou quatre ans, j’ai envie d’entraîner une équipe en France en Ligue 1 ou en Ligue 2, vous allez vous demander pour qui je me prends. Je pense que l’ambition d’un entraîneur, c’est de franchir des paliers, de progresser, et de parvenir à travailler dans des championnats d’un très bon niveau. Être en Côte d’Ivoire, dans un championnat africain d’un bon niveau, est une chance, cela me permet d’avoir plus de visibilité…

Propos recueillis par Alexis Billebault

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