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Affaire Gómez-Gasperini : c’est le bordel à l’Atalanta

Par Andrea Chazy
Affaire Gómez-Gasperini : c’est le bordel à l’Atalanta

Avant de défier la Juventus à l'Allianz Stadium ce mercredi soir, où elle n'a plus gagné depuis 1989, l'Atalanta est plongée dans la tourmente. En cause : un clash qui dure depuis des semaines entre Gian Piero Gasperini et son capitaine historique Alejandro "Papu" Gómez, qui pourrait aller voir ailleurs dès le mois de janvier. Décryptage.

Depuis qu’il a posé les pieds à Bergame, un jour de septembre 2014, Papu Gómez n’a jamais réussi à s’habituer au banc de touche. Et pour preuve : sans compter sa première saison chez les Nerazzurri, il n’avait fait banquette qu’à trois reprises en cinq ans de Serie A avant ce mois de décembre 2020. C’était face à Sassuolo et la Roma en 2018, puis cet été contre la lanterne rouge Brescia au cœur d’un calendrier démentiel et d’un championnat chamboulé par la Covid. Pas étonnant lorsqu’on connaît l’homme, habitué à enchaîner, capitaine et figure indéboulonnable du onze de Gian Piero Gasperini décisif cent trente fois (59 buts et 71 passes décisifs) en 251 matchs sous le maillot bergamasque.

Mais voilà, l’histoire d’amour entre Gómez et l’Atalanta pourrait prendre fin prochainement comme l’a laissé entendre l’intéressé, ce lundi, via un message révélateur des tensions du moment publié sur Instagram : « Chers tifosi de l’Atalanta, je vous écris car je n’ai aucun mode pour me défendre et parler avec vous. Je voulais seulement vous dire que, lorsque je partirai, tout le monde saura toute la vérité. Vous me connaissez et savez la personne que je suis. Je vous veux du bien, votre capitaine. »

Midtjylland, le clash

Pour comprendre l’origine du mal, il faut remonter au début de saison. Selon La Gazzetta dello Sport, c’est le retour en sélection argentine de Papu Gómez qui serait à la base des tensions. Trois ans après sa dernière convocation, à 32 ans, le meneur de jeu argentin a en ligne de mire la Copa América 2021 qui se disputera en juin prochain en Colombie et…en Argentine. Avec seulement un mois de coupure entre la fin de l’aventure bergamasca lors du Final 8 et la reprise d’une nouvelle saison riche entre la C1 et des objectifs élevés en championnat, Gómez ne peut également plus profiter des coupures internationales pour faire « le plein d’énergie » à Zingonia, le centre d’entraînement de l’Atalanta comme explique le quotidien. Et sur le terrain, cela se ressent : après trois premières journées exceptionnelles où le « Papu » signe quatre buts et délivre deux caviars, c’est le coup de la panne qui arrive après son retour de sélection.

Pour économiser son énergie, Gasperini veut alors le replacer plus haut sur le pré, pour qu’il ait plus de gaz dans la zone de vérité mais donc moins de liberté sur le terrain. Son Atalanta prend trop de buts (onze en six matches) et en marque peu (quatre sur la même période), il doit trouver une solution. Et puis arrive l’embrasement, le 1er décembre lors de ce match à domicile face à Midtjylland. En première période, Gasperini demande donc à Gómez de se retrouver plus haut sur le terrain et de moins redescendre. À deux reprises, l’Argentin refuse. A la pause, une altercation physique aurait même eu lieu entre les deux hommes, Gómez étant logiquement remplacé à la mi-temps. Alors que la qualification en huitièmes de C1 est toujours possible, une « trêve » est décrétée entre les deux hommes en vue du déplacement à Amsterdam face à l’Ajax huit jours plus tard, où la Dea triomphera (0-1). Mais la quête du bien commun s’arrêtera là.

Un départ dès janvier ?

Car c’est tout le paradoxe de cette histoire brûlante : dans les moments importants, Gasperini a besoin de Gómez, tout comme Gómez a besoin de Gasperini pour atteindre le niveau auquel il évolue aujourd’hui. C’est d’ailleurs en partie ce qu’expliquait Antonio Cassano, invité sur « Bobo TV » la chaîne Twitch de Christian Vieri : même si pour lui, il ne fait aucun doute que l’Argentin a beaucoup plus besoin de Gasperini que l’inverse. « Si Gómez joue aussi bien aujourd’hui, il ne le doit qu’à son coach actuel (…) Depuis que Gasperini a intégré Pessina dans le onze, la Dea prend moins de buts. Gomez devrait seulement le remercier, s’excuser et continuer à jouer. » Face à la Fiorentina le week-end dernier, Gómez est resté sur le banc pour la quatrième fois en cinq ans mais est bien présent dans le groupe qui affronte la Juventus ce mercredi soir. De là à le voir titulaire, c’est une autre histoire.

Alors que la Dea sait désormais qu’elle affrontera le Real Madrid en huitièmes de Ligue des champions, une question reste en suspend : cela sera t-il avec ou sans lui ? Après la rencontre face à l’équipe de Franck Ribéry, Gasperini expliquait que Gómez : « avait besoin de se reposer. Il reste un joueur très important pour nous, confiait Gasperini après la rencontre. Je ne sais pas comment on va surmonter cette situation, mais je dois penser au bien de l’équipe. C’est au club de prendre de fortes décisions. Lors des derniers matchs, on a subi moins de buts. En 200 matchs sur le banc ici, j’ai dû le titulariser 195 fois. Mais au fil des années, son rôle de joueur tout-terrain devient difficile à proposer (…) Il faut penser à l’avenir, trouver des nouvelles motivations et penser à de nouvelles solutions. » En conférence de presse ce mardi, un jour après la publication du message de Gómez, le technicien a botté en touche en ce qui concerne les questions relatives à son joueur. Après celle-ci, une réunion entre les deux hommes et le président Antonio Percarssi a eu lieu, mais n’aurait rien donné. Et forcément, à l’approche du mercato hivernal, plusieurs clubs seraient déjà intéressés pour l’accueillir gratuitement cet hiver : l’Inter, Milan, la Roma ou encore le PSG via Angel Di Maria selon la Gazzetta dello Sport lundi. Nul doute qu’Alejandro Gómez lui-même ne s’imaginait pas tourner la page Atalanta comme cela. Et son club, qui vit la meilleure période sportive de sa carrière, non plus.

Par Andrea Chazy

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