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A Bordeaux, l’Union fait la force

Par Laurent Brun, à Bègles
A Bordeaux, l’Union fait la force

Mardi soir, dans la banlieue proche bordelaise, se tramait un truc louche et inhabituel sur les bords de Garonne. Une réunion fraternelle entre deux entités représentatives du sport professionnel à Bordeaux. Nous, on y était.

Il a tenté un pari et l’a réussi. Sans bruit mais avec efficacité, Lassina Diabaté, ex-milieu de terrain des Girondins, a monté, via sa société d’évènementiel, une opération quasi inédite. Un challenge que lui seul a su vendre aux intéressés : rapprocher les footballeurs du club au scapulaire et les rugbymen de l’Union Bordeaux-Bègles. Soit les manchots avec les pousses-citrouilles. Tout un programme. Dernière initiative en date : 1969 ! Et pourtant, en dépit d’un certain scepticisme ambiant, l’Ivoirien a frappé un grand coup. Un coup amical et médiatique, qui fera date dans l’histoire du sport de haut niveau, dans la cité. Il a dépoussiéré le fantôme.

Car la passion, bien présente en ville, coule au rythme des flots de la Garonne. C’est-à-dire lentement. Mais réunir de façon conviviale plus d’une cinquantaine de professionnels, dans un restaurant de Bègles, quartier populaire des Terres Neuves, fallait y penser. L’oser, même. Et au pays de la morue, également terre d’ovalie, « Lass » l’a fait. Et bien fait. La Trattoria « Fellini » , cantine habituelle des représentants du damier, à deux pas du Stade Moga, et à quelques encablures de Chaban-Delmas, a accueilli les stars comme il se devait. Simplement, chaleureusement. Ici, en cette soirée de fête, point de présidents, point de staff technique, point d’huiles ; politicards et profiteurs interdits. Seuls quelques journalistes étaient conviés pour couvrir l’évènement.

Apéro collectif

D’un côté, au prix d’une arrivée timide, une partie des cadres bordelais. De l’autre, plus nombreux, les golgoths de l’U.B.B. Contraste saisissant entre des footeux dans leur coin impressionnés, et des voisins rubypèdes décontractés. Mais respect, salutations distinguées et litres de houblon à volonté fusent, sous les regards figés des acteurs italiens : Mastroianni-Lauren, Cassel-Bellucci ou encore Di Caprio-Brando. Bref, ambiance cinéma. Le cadre, c’est celui-là et Basta ! Et si l’inquiétude quantitative était bel et bien présente côté Girondins, dès l’entrée dans le vestibule, les Chalmé, Plasil, Trémoulinas et Ben Khalfallah se sont rapidement rassurés à la vue du contingent africano-bordelais bientôt débarqué. Exit le « On n’est pas très nombreux, c’est dommage, on va encore passer pour des nases ! » , lancé par l’un des plus anciens de la maison marine. Place à l’apéro collectif.

Diabaté (Cheick), Traoré (Abdou), Saivet, Ciani, Nguemo, Keita et Olimpa sont là. Dans les 22 mètres adverses, Rofes, Avei, Davies, Treloar, Adams et Clarkin. Plus tous les autres. Ça sent la testostérone. Les seules nanas présentes sont au service, en salle. Lassina Diabaté prend la parole, remercie l’assemblée et fait dédicacer un maillot de l’Union pour l’association « Neuf de cœur » de J.P.P, parti à l’étranger. Puis passage à table, et l’on s’assoie chacun à côté d’un type inconnu. Lol. Bonne bouffe et vin de choix au menu. C’est cool, c’est bon, c’est tranquille. Carrasso et Bellion arrivent et observent le duo de capitaines Clarkin-Plasil présider et échanger en français. Les places de Marange et Obraniak restent inoccupées. Tant pis pour eux.

Trémoulinas : « C’est bien de pouvoir échanger »

Écrans géants au mur, discussions sur fond de Ligue des Champions, le Bayern coiffe le Real et ça soupire. Ça savoure, aussi. Mais au fait, tous ces types, là, ils en pensent quoi de cette petite réunion entre amis ? « C’est plaisant, et mieux vaut tard que jamais,lance un Benoît Trémoulinas heureux d’être convié. Il faut remercier les rugbymen de nous accueillir dans leurs murs. C’est bien de pouvoir échanger, entre deux mondes professionnels complètement différents. C’est plutôt sympa. » Pour Matthieu Chalmé, même chose. « Comme j’adore ce sport, c’est bien de pouvoir les rencontrer, parce que je n’ai pas trop l’occasion de les voir jouer. C’est une bonne initiative que l’on pourrait renouveler plus souvent dans la saison. » A sa gauche, idem. « Je suis un peu le rugby, mais on est dans la même ville et, quelque part, on défend les mêmes couleurs, explique Fahid Ben Khalfallah. Ça permet d’apprendre à se connaitre et de partager des valeurs différentes. Bon, on voit qu’au niveau musculation, on a quelques efforts à faire ! C’est impressionnant, parce que ce n’est pas le même gabarit… Disons que moi, je suis surtout mal placé pour en parler ! Mais sinon, c’est vraiment cool. » Matthew Clarkin, troisième ligne de l’UB.B : « C’est super de passer ce très bon moment ensemble. C’est agréable. On a bien parlé et on a partagé des histoires. J’espère juste que l’on refera ce genre de soirée et, pourquoi pas, fêter prochainement un titre, soit chez les Girondins, soit chez nous. » Deux clubs de haut niveau dans la même ville, ça se fête honorablement. Et les retrouvailles ont été dignes, sobres et sincères. Pleines d’espoir et historiques, même. Reste plus qu’à organiser le match retour. Mais ça, c’est déjà prévu.

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