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Pourquoi partir ?
La question que tout le monde se pose est évidente : comment peut-on jouer avec le respect de la sorte ? Comment peut-on utiliser la notion d’adaptation comme justification pendant si longtemps ? Non José, pas toi. Tu sais que tu as raté ton coup et l’histoire semble avoir envie de te le rappeler de temps en temps malgré tes succès passés. C’est désormais définitif : Cuadrado n’aura fait qu’une erreur dans sa vie. Partir. Heureusement, il est revenu, en Italie, là où tout le monde le regarde comme il le mérite et là où tous ses potes colombiens ont décidé de foutre le bordel cette année, que ce soit Carlos Bacca à Milan, Carlos Sánchez à Florence ou Luis Muriel à Gênes. La Colombie s’amuse en Serie A et elle le fait bien. Juan Guillermo, lui, a même décidé de faire taire le Parc OL il y a quinze jours. Sur un missile. Oui, sur le coup, ça surprend, mais ça a quand même une sacrée gueule. Mais, au fond, c’est pas grand-chose. Simplement un truc de plus tant Cuadrado marche avec autorité sur son couloir droit depuis plusieurs semaines : un match magnifique contre la Sampdoria (4-1), un tacle modèle avec fesse à l’appui face à Naples et la preuve terminale que c’est en Italie qu’il doit être. Même Conte n’aura pas réussi à le faire rester en Angleterre où il n’aura passé sa tête sur un terrain qu’une quinzaine de fois. Et il se raconte même que le Barça aurait envie de lui filer son couloir droit. Parfait et dans la juste lignée de sa saison dernière. Munich n’a pas oublié.
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Le joueur de plage et le stakhanoviste
Et pourtant, le 25 août 2015, lorsque la Juve a annoncé avoir récupéré en prêt un mec qui joue avec ses tresses sur une banquette anglaise, tout le monde s’est demandé pourquoi. La réponse n’a pas tardé et, avec lui, c’est souvent le cas. Il gesticule et harcèle, il peut jouer partout et n’importe où, et voilà rapidement revenu le Cuadrado florentin, celui capable d’éliminer en créant. Peut-être aussi un peu celui qui a toujours dû prouver plus que les autres. Celui à qui on disait gosse qu’il n’était pas assez grand, ni assez gros. Celui qui a perdu son père, abattu dans une fusillade, à l’âge de cinq ans. Celui qui joue sur un terrain avec la facilité d’un joueur de plage. Celui qui aime le contact. Mais aussi celui qui a mangé du banc à l’Udinese avant de rebondir à Lecce. Celui que l’Italie a adopté pour vouloir le récupérer pour le meilleur. Et puis celui dont on se demande parfois si ce n’est pas un sacrifice de s’en priver autant par moments. Trente minutes est en ce moment un régal, quatre-vingt-dix minutes un plaisir pour tous les supporters de la Juve. Alors, il faut en profiter. Définitivement. Ce serait trop con.
Par Maxime Brigand
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