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Top 10 : les déclarations de Ian Holloway

Par Victor Le Grand, à Manchester
Top 10 : les déclarations de Ian Holloway

Cette après-midi 16 heures, Crystal Palace affronte Watford en finale des play-offs de Championship, la deuxième division anglaise. Entre suspense, gros tacles et ambiance folle, c’est aussi l’occasion de donner un ultime coup de projecteur sur la personnalité de Ian Holloway, tout juste 50 ans et actuel entraineur des Eagles. Méconnue en France, rencontre avec une figure incontournable du football britannique, entre bon sens et formules acerbes. Verbatim.

1 : « Si ma mère avait des couilles, ce serait mon père »

Kingswood. C’est dans cette ancienne mine de charbon du Sud de l’Angleterre, à la frontière orientale de Bristol, que Ian Scott Holloway est né le 12 mars 1963. Son enfance ? Plutôt paisible, sans grand confort, mais nourrit aux succès du club de Liverpool, dont le père de Ian est un fervent supporter. Dans la famille Holloway, et malgré son âge avancé, la mère Jean travaille aujourd’hui encore comme employée de pharmacie. « Elle prend plus de pilules que Moïse a escaladé de montagnes et je jure que je peux entendre son râle quand elle marche. Mais ma mère à 74 ans, et c’est une star absolue, se souvient Ian dans son autobiographie. Elle bosse toujours dans une pharmacie, ce qui est très pratique car elle est également leur meilleure cliente » .


2 : « Cristiano Ronaldo est grand, beau et fort, mais il doit forcément avoir un défaut. Peut-être qu’il est monté comme un hamster ? Cela dit, ma femme a un hamster à la maison, et il a une énorme queue »

Avec sa coupe mulet, Ian rencontre à l’âge de quatorze ans une dénommée Kim Bristolian dans un pub de Bristol, sa ville natale. Bonne pioche. « Belle maman, j’ai une question : Est-ce que les vaches ont un clitoris, lance-t-il la veille de son mariage au cours d’un repas familial, la télévision branchée sur une sériée mettant en scène un vétérinaire ? D’ailleurs, je n’ai toujours pas la réponse » . Ce jour-là, Kim s’est totalement rasée la tête, laissant en évidence une grosse boule sur son crâne. Plus qu’un effet de style, elle est en réalité atteinte d’un cancer du système lymphatique. « Dans la vie, la seule chose dont je suis accroc, c’est ma femme. En même temps, combien de fans de Batman n’ont jamais rêvé de vivre avec une chauve-souris ? » .

3 : « C’est très bien d’avoir un pianiste virtuose à l’affiche mais si vous n’avez personne pour amener le piano sur scène, ça ne sert pas à grand-chose. Vous vous retrouvez avec un pianiste debout au milieu de la scène, sans instrument »

Bristol Rovers, Wimbledon, Queens Park Rangers : en vingt ans de carrière, « Ollie » , comme le surnommait son père, dispute plus de six cents matches professionnels dont quatre cent avec les Pirates, son équipe de cœur. Son style ? Milieu polyvalent, tendance hargneuse et défensive. « En d’autres termes, chaque équipe a besoin d’un travailleur, et j’étais un de ces travailleurs, qui bossaient pour mon équipe » . Son leitmotiv ? Empoisonner la vie des arbitres de touches, par conviction. « Eux je les déteste, c’est physique. Dès qu’il passe devant moi, j’ai envie de les frapper avec un bâton pour savoir s’ils sont bien réveillés » .

4 : « Nous nous sommes donnés un mal de chien, mais aujourd’hui, nous avons notre os ! J’ai envie d’aboyer »

Prononcée un soir de promotion en 2004, cette réplique résume l’histoire du passage de Ian Holloway aux Queens Park Rangers. Arrivé en 2001 deux ans seulement après l’arrêt de sa carrière de joueur, il permettra au club de remonter en seconde division et de s’y stabiliser pour encore quelques années. Qu’importe la manière ? Lors d’une victoire imméritée face à Chesterfield, il répond d’une tirade devenue culte : « Pour décrire notre performance, c’est comme si tu sors, un soir, à la recherche d’une jeune femme, et que tu réussis à te la faire. Certaines fois elle sera vraiment belle, et d’autre fois la fille ne sera pas top… Notre performance aujourd’hui n’était pas top, mais au moins on a la fille dans le taxi » . Pour quelques rumeurs insistantes l’envoyant du côté de Leicester, Ian se fait finalement licencier en 2006 par Gianni Paladini, directeur général du club. En direct des sanitaires : « J’étais assis sur mes toilettes – en fait, je ne pouvais pas quitter les toilettes, j’avais la diarrhée. Et Paladini m’appelle : ‘Putain de bâtard, je vais te tuer… vous êtes viré. Et votre femme, elle est où ? Qu’elle aille baiser les loups de l’enfer avec vous’ » . Torride.


5 : « Mon attaquant Paul Furlong est une Rolls Royce de collection qui ne m’a rien coûté. On le fait briller, on s’occupe de lui et je demande à mes mécaniciens de le régler avec précision. Nous prenons soin de lui car nous le sortons tous les jours et pas seulement dans les grandes occasions »

Après Londres, Holloway file à Plymouth. Ici, à l’issue d’une victoire à Sunderland, son premier à l’extérieur de sa saison, il offre une tournée à chacun des 700 supporters qui ont fait le voyage pour l’occasion : environ 1296 km ! Un an plus tard, il démissionne répond aux sirènes que lui envoyait Leicester depuis de nombreux mois. Fausse bonne idée. Pour sa première et unique saison chez les Foxes, Ian est relégué en League One (D3). Nouvelle éviction. « Statistiquement, je suis le pire entraineur de l’histoire de Leicester, mais vous auriez dû voir la gueule de mes chèvres, riposte-t-il quelques années plus tard. Mes attaquants ne visaient pas le but mais les étoiles. Je peux vous dire qu’aucun d’entre eux n’a décroché la lune » .


6 : « Avoir trois enfants sourds sur quatre est si rare. D’après mes calculs, nous avons donc cinq fois plus de chance de gagner au Loto »

Deux canards, deux chiens, trois chevaux et trente-trois poulets. C’est le nombre exact d’animaux que Ian et Kim Holloway ont élevé durant leur année sabbatique, en 2008. Depuis, dans leur ferme située près de la colline de Pendle Hill, au nord du pays – lieu de pèlerinage pour les chausseurs de fantômes anglais depuis le 17ème siècle, le couple s’est lancé dans l’autosuffisance alimentaire. Une nouvelle vie qui lui permet de vivre au plus près de ses quatre enfants, dont trois sont atteints de surdité. La cause ? Un gène récessif présent chez chacun des deux parents. « Oui, nos enfants sont atteints d’un handicap, mais ils sont parfaits, et je les en remercie pour cela. Nous sommes de parents très chanceux… Chaque jour passé loin de ma famille est un jour gâché » .

7 : « Je suis tellement con en ce moment que si je tombais dans un tonneau rempli de nibards, je serais capable de sucer mon pouce » .

Aucun poste l’étranger, aucun contrat de longue durée. Oui, le handicap de ses filles a toujours bouleversé la carrière d’entraineur de Ian Holloway. Lorsqu’il entrainait QPR, il effectuait les 250 km qui séparent Londres et Bristol tous les jours, pour permettre à ses enfants d’être scolarisés dans un établissement spécialisé. En conséquence, il a développé une sévère sciatique. « Mais j’ai appris le langage des signes, ce qui est parfait pour donner des consignes à mes joueurs » . En 2004, proche du burnout, Ian participe au reportage télévisé britannique Stress Test ; lequel, avec l’aide de psychologues, tente de calmer ses crises de nerfs et d’angoisse. « Parfois, j’ai l’impression d’être dans le film Men in Black. Je me balade avec mon beau costume noir, ma chemise blanche et ma cravate. De temps en temps, j’utilise ma petite lumière pour effacer certains souvenirs. Maintenant, c’est bon, je crois que l’univers est sous contrôle » .


8 : « J’adore Blackpool. Ce club et moi, nous sommes pareils. Nous sommes plus à notre avantage loin de la lumière » .

Avec le bétail et sa petite famille, Ian débarque en mai 2009 du côté de Blackpool. « Tant qu’à faire, je préfère être là que de construire des poulaillers dont personne ne veut » , note-il lors de sa première conférence de presse. Visiblement requinqué, Holloway articule un dispositif en 4-3-3, offensif et inattendu, construit autour de la star locale, Charlie Adam, en provenance de la réserve des Glasgow Rangers. « Je ne laisserai jamais partir Charlie, ils peuvent rêver. Ceux qui veulent insulter mon intelligence en m’offrant 3,5 millions de livres font fausse route. S’ils me prennent pour un âne, ils devraient se méfier du coup de pied » . Ensemble, et à la surprise génale, ils s’envoleront en Premier League dès leur première saison. « C’est le plus beau jour de ma vie, mis à part la naissance de mes enfants, exulte Ian sur son banc de touche. Je suis heureux comme un blaireau au début de la saison des amours » .


9 : « Apparemment, je suis aussi responsable du naufrage du Titanic » .

Dans la carrière et la vie d’Holloway, les périodes d’euphorie ne durent jamais très longtemps. Le 27 janvier 2011, la Premier League inflige à Blackpool une amende de 25 000 livres (30 000 euros) pour avoir volontairement aligné une équipe « affaiblie » lors d’un match contre Aston Villa. Ian avait aligné dix joueurs de l’équipe réserve au coup d’envoi. « Vous aviez des problèmes de blessures? » , se demande alors un journaliste. Réponse de l’intéressé : « Non, je vous remercie, je vais très bien » . De nouveau relégué en seconde division, Holloway quitte finalement le club en 2012 pour Crystal Palace. De son passage chez les Tangerines, il souviendra aussi longtemps de son public féminin. « Je ne vois pas ce qui pose problème dans le fait que les footballeurs retirent leur maillot après un but. Ils sont contents et les jeunes femmes en profitent aussi. Cela dit, ça n’explique pas ce qu’elles font nous, car mes joueurs sont vraiment moches comme des poux » .


10 : « Tu n’es qu’un putain de nugget de poulet avec de la sauce barbecue dessus ! »

Les apparences sont parfois trompeuses. Nonobstant cette énième commentaire dingo lancé (en plein match) à l’encontre d’un défenseur adverse, Ian est cette saison un homme plus équilibré. Moins bavard, plus calme et reposé, il dit aimer désormais la sculpture, le golf, détester comme la peste l’équitation mais prendre un plaisir salvateur dans l’écriture. Oui, cela fait quelques années qu’ Ollie tient des chroniques et des billets d’humeur dans différents journaux anglais. Ses lubies ? L’arrêt Bosman, son épouse, la lutte contre le racisme et son engagement total pour la cause des enfants atteints de surdité. Son dernier papier ? Peut-être le match le plus important de sa carrière, programmé dans quelques heures. « Si je vais gagner cette finale ? Je ne suis qu’un entraîneur de football. Je ne peux pas voir dans le futur. L’année dernière, je pensais aller à Cornwall pour mes vacances, mais j’ai fini par me diriger vers Lyme Regis » . Absurde, comme toujours.

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