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Il était une fois dans l’Est, le « Tacle assassin »

Par Swann Borsellino et Martin Grimberghs

Eric Wurtlin est un footballeur amateur lambda à un détail près. « Caution technique » du FC Muespach, en Alsace, l'ingénieur mécanicien de 26 ans est devenu une star du web à son insu. Victime de la balayette la plus légendaire du web dont on peut se délecter sur YouTube dans une vidéo sobrement appelée « Tacle assassin », l'Alsacien revient, en compagnie de son président Serge Springinsfeld, sur ce 3 novembre 2007 qui a marqué à jamais l'histoire du football amateur de la Ligue d'Alsace.

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Il n’existe pas de « petit » derby. Même coincé entre la départementale 419 et la départementale 21. Même un samedi 3 novembre 2007, quelque part dans le Haut-Rhin. Même pour un match du groupe D – Division 1 A de la Ligue d’Alsace. Comme souvent, de nombreuses personnes sont venues s’accouder à la rambarde pour observer les héros locaux et siroter une bière. Ce jour-là, le FC Muespach d’Eric Wurtlin affronte le voisin Kappelen de Gilbert J. Deux footballeurs amateurs comme on en croise beaucoup sur les routes de France. Mais bientôt, les deux acteurs principaux d’un court métrage de 38 secondes qui fera le tour de la planète. Plus de six ans après le choc entre les Roses et les Blancs, 1 844 540 personnes ont regardé un bout de ce match sans rien en savoir. Ni le lieu, ni la date, ni l’identité des joueurs gambadant sur l’inégal pré alsacien. C’est en tapant « tacle assassin » sur Google que la plupart de ces personnes sont tombées sur l’action la plus chaude de ce match à enjeu. Auteur d’un grand pont maladroit sur Eric Wurtlin, Gilbert J est dépossédé du ballon et pète littéralement un plomb pendant que le ballon file tranquillement vers la touche. La suite ? Une balayette précédée d’un délicieux « oh putain, non non non » devenue légendaire. Ingénieur mécanicien dans une grosse boîte locale, Eric représente désormais le « football vrai » , bien malgré lui : « Je pense que cela fait de nous des ambassadeurs du football amateur. Et ça, ça me fait plaisir. C’est clairement ce qu’il restera de ma carrière. »

« Ça s’est fini sur une bonne bière »

« La personne qui a filmé ce match, c’était Jérôme, mon meilleur pote. Ce jour-là, il était suspendu et il s’était dit que ce serait bien de venir filmer le match. Évidemment, il a fallu que l’action se passe juste devant lui… » , rigole Eric. Il faut dire qu’à cette époque, les deux équipes se suivent au classement et Kappelen, mené 1 à 0 par le FC Muespach, est sous pression. « On mène quand je me fais sécher, mais plus tard, ils égalisent sur un csc. » S’il y en a bien un qui a été dégoûté par cette égalisation, c’est Serge Springinsfeld, le Louis Nicollin local, 30 ans de FC Muespach dans les pattes et président du club depuis 2000. À « 7 ou 8 mètres de l’action » au moment de la boucherie, Serge a sa petite théorie sur le duel entre Eric et Gilbert. « Il faut être clair : il y a le jeune technique qui évite les contacts au maximum et l’autre, bah c’est le bourrin. Un vrai bourrin, qui y allait au physique. Et puis bon, il était pratiquement vétéran, je pense qu’il était vexé de s’être fait moucher par un petit jeune. » Lorsque Gilbert – qui n’a pas souhaité décrocher le téléphone – réalise sa balayette, le temps s’arrête sur le bord de la pelouse. Conscients que leur partenaire vient de réaliser un geste fou, les joueurs de Kappelen viennent au chevet d’Eric qui, au grand dam des amoureux d’internet, ne souffre de rien de sérieux. « Sur le moment, on a eu peur pour notre joueur, c’était un tacle spectaculaire ! C’est pour ça qu’on en parle encore » , se rappelle Serge Springinsfeld. « Sur le coup, ça m’a blessé un peu, mais rien de méchant. Si je simule ? Non, franchement, je n’en rajoute pas plus que ça. Je ne me suis pas blessé parce que j’ai anticipé en le voyant arriver. Lui, il prend rouge sur le coup et moi, je ne m’énerve pas trop parce que tout le monde, même ses coéquipiers, a réagi dans mon sens. D’ailleurs, lui aussi, il a tout de suite reconnu son erreur. » Pas de mauvaise foi de la part de Gilbert donc, et c’est normal. Comme dans tous ces petits derbys, Gilbert connaît des gens dans le camp d’en face. « Ça s’est fini par une bonne bière, tout ça » , sert un Springinsfeld vieilli en fut, mais toujours pétillant. Eric, lui, n’avait jamais entendu parlé de Gilbert. Ce samedi 3 novembre était leur première rencontre. Pas leur dernière.

« On l’appelait Toto, comme les blagues »

Du côté de Muespach, on n’a pas terminé la saison à la bière, mais avec un alcool plus fort. Promu à l’échelle supérieure, les coéquipiers d’Eric ont eu droit à une autre surprise pour terminer l’année : le transfert de Gilbert J. « Au départ, son arrivée était un choc. Je ne m’attendais pas du tout à ce qu’il rejoigne le club » , admet Eric, pas vraiment chaud pour se faire balayer tous les soirs à l’entraînement. « Il est venu au club l’année suivante parce qu’il venait s’installer à Muespach-le-Haut » , se souvient Springisfled. « Mais il est venu pour jouer en équipe 2. Occasionnellement, il a dû jouer avec Eric, mais Toto, c’était un ancien qui venait pour jouer le dimanche matin. Il n’avait pas une grande condition. » Toto ? « Oui, Gilbert, on l’a toujours appelé Toto. Comme les blagues. » Ou parce qu’il taclait Into the line, peut-être. Quelques mois après le drame, « Toto » et Eric s’entraînent ensemble sous les couleurs du FC Muespach et contrairement à ce qu’il se passe habituellement en matière de transfert, ce n’est pas l’arrivant qui a besoin d’une période d’adaptation. « Au bout de quelques semaines, j’ai fini par le prendre avec le sourire. Le temps faisant son travail, on en rigolait pendant les soirées au club house. J’ai déjà bu l’apéro chez lui, même si on avait une petite différence d’âge. Mais la première fois, quand même, c’était dur. » Étudiant balayé en plein vol il y a plus de six ans, l’ingénieur affirmé a appris à vivre avec sa petite célébrité. « Sur le coup, je ne pensais pas que ça allait faire le buzz. Aujourd’hui, je la regarde seul ou avec des potes qui m’en parlent et que ça fait marrer. » Il assure également que si les choses étaient amenées à se reproduire, sa réaction serait différente : « À l’époque, ce qui me préoccupait, c’était ma potentielle blessure. Aujourd’hui, je lui dirais quand même que c’est un fou. J’étais jeune et il était balèze, je fais 1,70, lui 1,88, facile. C’était un défenseur à l’ancienne, un bûcheron du dimanche, quoi ! » Le président Springisfeld résume simplement : « Quand il est venu chez nous, ce n’était pas un transfert. Ce n’était pas le genre de joueur derrière lequel on court. » Plutôt un joueur qui court derrière vous, c’est sûr.

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