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Valdo : « C’est du 50-50 »
Il y a 18 ans, il était du PSG qui a tapé le Barça en quart de finale retour de Ligue des champions. Aujourd'hui, il est directeur sportif des Lusitanos Saint-Maur, club de son ami Artur Machado. Lui c'est Valdo, ancienne gloire du Paris Saint-Germain et pote de Leonardo. Alors, à quelques jours de PSG-Barcelone, on est allés dans le 9-4 pour avoir son sentiment sur le duel que tous les Parisiens attendent.
Quelles sont les chances du PSG contre Barcelone ?Pour moi, c’est 50-50. Bien sûr, tu as le morceau le plus difficile avec le Barça, mais on parle quand même du Paris Saint-Germain qui a un effectif fort avec des joueurs capables de déséquilibrer un match.
Reste que si Barcelone joue à son niveau, il ne devrait pas y avoir de match.Oui, théoriquement on peut dire que le Barça va passer. Mais le foot, ce n’est pas de la théorie. Là, il y a deux matchs et tout peut arriver. Je peux vous dire que ce sera très difficile pour le Paris Saint-Germain. Mais c’est faisable.
Il faudrait que Barcelone soit un peu moins bon que d’habitude…(Il coupe) Non ! Ce n’est pas la question. C’est plutôt au Paris Saint-Germain d’être très fort.
Certains parlaient d’un Barça un peu à la peine ces dernières semaines. Il en avait finalement mis quatre au Milan…Heureusement qu’ils sont pas biens !
À votre avis, dans quel état de forme seront les Catalans pour ce premier match ?Je ne pense pas qu’ils sont moins bons en ce moment. Moi, je suis quelqu’un de sensible et je pense que ce qu’il se passe avec leur entraîneur joue beaucoup. Il y a des joueurs comme Messi qui le connaissent depuis 15 ans. Parfois, je vois le Barça un peu triste, mais malgré ça, c’est la meilleure équipe du monde.
Quelle tactique adopter contre cette équipe ? Le 4-4-2 qui réussit pas mal à Paris ou un 4-3-3 avec un milieu de terrain un peu plus dense ?Je crois que le Paris Saint-Germain doit être lui-même. Ancelotti connaît l’équipe mieux que personne. Je crois que le PSG va jouer comme d’habitude. Ils ont des joueurs capables de déséquilibrer n’importe quelle formation, comme Lucas ou Lavezzi. Puis il y a aussi des gars comme Matuidi ou Thiago Silva, on ne parle pas de n’importe qui quand même. Sans oublier Zlatan qui pourra jouer finalement. C’est pour ça que je dis que c’est du 50-50, même si Barcelone, c’est un sacré morceau.
Ce sera plus dur pour le PSG d’aujourd’hui que ça l’a été pour celui dont vous faisiez partie au moment de ce succès en quarts de C1 face au Barça en 1995 ?C’est pas pareil. Les époques sont différentes, les systèmes tactiques sont différents. Les deux équipes de 95 et celles d’aujourd’hui sont toutes très fortes. On ne peut pas comparer.
Est-ce que vous pensez que, malgré certains joueurs parisiens habitués à ce genre de rencontres, le PSG peut souffrir d’un petit manque d’expérience ?Je dirais plutôt que le Barça est un habitué, alors que le PSG est une équipe jeune. L’histoire est là, mais elle est faite pour être contrariée.
Et de jouer ce premier match à domicile a-t-il son importance ?Si tu gagnes, c’est toujours bien, mais si tu perds… Moi, je crois que contre Barcelone il faut être très costaud physiquement, tactiquement et mentalement parce que le Barça peut faire des grands matchs quel que soit le stade. Bien sûr le Camp Nou, c’est le Camp Nou. On va voir 90 000 personnes, le terrain est plus grand et ça peut compter. Mais au Parc, le PSG peut faire la différence. Je ne crois pas que les deux équipes vont mettre quatre ou cinq buts. Ça va être un bon match à voir et j’imagine un score serré. Je pense qu’au Parc on verra un deux partout.
Et là-bas ?Là, ça va être dur… Je ne sais pas. (rires)
Vous pensez quoi de l’ambiance au Parc depuis bientôt trois ans ? C’est moins chaud qu’à votre époque. Vous le regrettez ?Ce sont des époques différentes…
« À Reims,Leonardo a fait exprès pour attirer l’attention sur lui »
Ça vous manque ?Bien sûr que ça me manque. Mais le Parc, ça reste le Parc, même si le parfum y est différent.
Et vous pensez quoi de ce nouveau PSG ?Il y a tout pour réussir. Ils ont les moyens, des bons joueurs et j’ai confiance en ce club. Je crois que petit à petit, il va devenir extrêmement costaud en Europe.
Barcelone a un championnat quasi gagné et peut se concentrer pleinement sur la Ligue des champions sans laisser trop de forces en Liga. À l’inverse du PSG. Ça aura forcément une incidence.Pour moi, ça ne change pas grand-chose. Dans la tête, les Parisiens sont forts. Ils vont affronter le Barça et la préparation mentale est complètement différente que lorsque tu affrontes des équipes comme Reims, malgré tout le respect qu’on leur doit. Là, on parle de Barcelone ! Cela compte beaucoup et les joueurs du Paris Saint-Germain seront présents.
Donc, quand Leonardo disait que le PSG était taillé pour l’Europe, il avait raison.C’est pas ça. C’est juste que lorsque tu as des joueurs habitués des grandes compétitions, c’est difficile de jouer sur des terrains comme celui de Reims, un peu gelé, sur une pelouse qui n’est pas bonne. À mon avis, Leonardo a fait exprès pour attirer l’attention sur lui afin qu’on oublie un peu les joueurs du Paris Saint-Germain.
Il y a eu quelques critiques sur le travail de Leonardo et sur sa communication. C’est un ami à vous. Vous pensez qu’il a commis des erreurs depuis son arrivée ?J’aime pas trop parler des choses que je ne connais pas. Je peux dire qu’il a beaucoup de responsabilités, mais je ne sais pas exactement ce qu’il se passe entre Leonardo et la presse. D’après ce que je lis et ce que j’écoute, je trouve que c’est dommage. C’est un bon mec, très intelligent et quand je vois la presse française « se bagarrer » avec Leonardo et inversement, je trouve ça triste. Ce n’est pas bon pour Leonardo, ça ne l’est pas non plus pour la presse et surtout ça ne l’est pas pour le championnat français.
Vous en avez parlé avec lui ?Non, pas du tout.
Travailler avec le Paris Saint-Germain, ça vous dirait ?J’ai un projet pour faire un partenariat entre le PSG et Saint-Maur. Pour travailler réellement au sein du Paris Saint-Germain, il y a encore du chemin à parcourir, mais pour l’instant, je suis heureux ici. On verra ce que me réserve le futur, mais ma réalité du moment ce sont les Lusitanos et j’en suis très content.
Le partenariat que vous espérez serait sous quelle forme ?J’aimerais faire connaître les joueurs des Lusitanos, créer une école de foot avec une formation reconnue, pas seulement en France, mais partout dans le monde. Il y a encore du chemin à faire, je le sais, mais je crois que c’est possible. On fait du bon boulot et d’ici un an ou deux, j’espère envoyer des jeunes joueurs à gauche à droite. Mais pour cela, il faut déjà les former. Et quand je dis ça, je ne parle pas uniquement du terrain, mais aussi de ce qui se passe en dehors. Il faut des hommes, forts dans la tête. Je veux qu’on se dise qu’un mec des Lusitanos, c’est forcément un bon.
propos recueillis par Sylvain Michel