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Une Squadra en folie ?

Eric Maggiori
Une Squadra en folie ?

Cesare Prandelli, le sélectionneur italien, a lâché une pré-liste de 32 joueurs en vue de l’Euro. Parmis eux, des grosses surprises, comme Verratti, Destro et Diamanti, mais aussi des gros oubliés, comme Matri, Osvaldo et Mauri. Le point sur la Squadra.

Cesare Prandelli aime les surprises. Et d’ailleurs, il n’aime pas faire les choses comme tout le monde. En même temps, passer après Marcello Lippi, qui, dans la tête de tous les Italiens, demeure celui qui a ramené le titre mondial après 24 années de disette (et non pas celui qui a lamentablement échoué en 2010), n’était pas une chose facile. Il fallait marquer le coup. Marquer immédiatement sa différence. Prandelli, au cours des 22 mois qui viennent de s’écouler, l’a fait avec brio, en tournant la page du fiasco sud-africain. Alors, au moment d’annoncer sa liste des 23, le sélectionneur azzurro a tranché : non, il allait encore faire les choses différemment. Une liste de joueurs évoluant à l’étranger et une autre pour ceux qui jouent en Italie ? Tu parles, il laisse ça aux autres. Non, Prandelli a décidé de convoquer 32 joueurs. Ni plus, ni moins. Et parmi ces 32, il choque, en appelant deux joueurs de Serie B dans le groupe : Angelo Ogbonna, du Torino, et Marco Verratti, de Pescara. Un peu comme si Del Bosque convoquait un mec d’Alcorcon et Laurent Blanc un de Bastia. Bah… pourquoi pas, après tout ? Après, rien ne dit que ces deux gus seront à l’Euro. Car des 32 présélectionnés, 9 ne partiront pas pour l’Ukraine et la Pologne. Mais comme Prandelli aime les surprises…

Pirlo et Balo ne tombent pas à l’eau

Première constatation : l’ancien coach de la Fiorentina a suivi une certaine logique. L’an dernier, alors que la Juve réalisait une saison calamiteuse, l’ossature de sa Squadra était déjà faite de joueurs turinois. Et on l’avait critiqué pour ça. Maintenant que la Vieille Dame vient de réaliser une saison parfaite, en terminant invaincue, ses choix semblent beaucoup plus légitimes. De fait, la colonne vertébrale de la Nazionale sera bien celle de la Juve. Buffon dans les cages, une certitude, surtout que Gigi a retrouvé un gros niveau. Derrière, Chiellini (malgré une blessure qui devrait le tenir hors des terrains 20 jours) tiendra la baraque en compagnie de Barzagli. Au milieu, Pirlo et Marchisio semblent désormais indéboulonnables. Surtout que le beau Pirlo a un compte en suspens avec l’équipe d’Italie. Lors du Mondial 2010, il n’avait pas pu jouer à cause d’une blessure tenace. Bravant la douleur, il était entré à 30 minutes du terme du dernier match de poule contre la Slovaquie. Coïncidence, l’Italie s’était mise à jouer à ce moment-là. Trop tard, néanmoins, pour se qualifier.

Or, après une saison exceptionnelle, l’ancien Milanais veut être l’étoile de cette équipe. Mais il aura de la concurrence (pas au niveau du talent, hein…). Car celui qui peut lui voler la vedette, tout le monde en est bien conscient, c’est Mario Balotelli. Tout juste sacré champion d’Angleterre avec City, Bali Balo veut désormais faire de grandes choses avec son équipe nationale. Prandelli voit en lui le « fuoriclasse » qui manquait à la Squadra depuis Totti et Del Piero. Oui : Supermario est capable du meilleur comme du pire, mais pour sa première grande compétition avec la Nazionale, il veut briller. Il aura l’occasion de le faire aux côtés de Cassano. Personne n’y croyait, et pourtant, Fantantonio a récupéré de son opération au cœur à la vitesse de l’éclair. Il sera bien là. Un vrai survivant, encore plus balèze que Highlander. Giuseppe Rossi, lui, n’a pas eu la même chance. Il regardera la compétition à la télévision, avec son genou en mousse. Une sacrée perte.

Qui a vu, Verra(ti)

Les surprises, maintenant. Il y en a. Déjà, celle des absents. Les plus grands oubliés sont sans aucun doute Matri, Quagliarella et Osvaldo. Trois joueurs offensifs de poids, qui contrastent fortement avec les profils des joueurs sélectionnés. De fait, les Giovinco, Cassano et Di Natale sont tous des petits gabarits. Pour les duels avec les grands défenseurs, cela aurait pu faire un argument supplémentaire. D’autres oubliés : Ledesma, Mauri et Marchetti, trois joueurs de la Lazio, qui est clairement l’équipe bannie par Prandelli puisqu’elle est la seule des grandes formations d’Italie à ne pas compter un seul représentant dans le groupe des 32. Pas de convocation non plus pour Miccoli. Ni pour Pazzini, qui paie sa mauvaise saison à l’Inter. A côté des absents, il y a ceux que personne n’attendait.

Tout d’abord, Mattia Destro. Le tout jeune attaquant de Sienne, formé à Ascoli puis à l’Inter, a planté 12 buts cette saison, et tous les grands clubs se l’arrachent déjà. Mais celui que l’on s’arrache et qui pourrait bien être la grosse surprise du chef de Prandelli, c’est la pépite Verratti. Âgé de 19 ans, ce jeune milieu de terrain offensif a fait des merveilles avec Pescara, actuel deuxième de Serie B (et leader jusqu’à hier soir). La Juve serait même prête à mettre 15 millions pour le débaucher. Personne n’est dans la tête de Prandelli, mais quelque chose nous dit que Verratti sera du voyage. D’autres, comme Diamanti, le taré de Bologne, Schelotto, le chevelu de l’Atalanta ou encore Borini, l’homme au couteau entre les dents de la Roma, devront en revanche se battre pour prouver qu’ils méritent d’en être.

Quid du schéma tactique ?

Reste maintenant à savoir qui Prandelli va garder, et quelle orientation il va donner à son équipe. Pendant la plupart des matches de qualification, c’est la doublette Cassano-Rossi qui était alignée en pointe. Sans Rossi, Prandelli va donc devoir revoir son schéma tactique. A priori, le sélectionneur va s’orienter soit vers un 4-4-2, avec un milieu tout en élégance Pirlo-Marchisio-De Rossi-Montolivo, et un Cassano (Giovinco ?) en soutien de Balotelli. L’autre possibilité, c’est un 3-5-2 avec deux ailiers qui poussent (Maggio, comme à Naples, et Criscito), et une improbable paire Di Natale-Balotelli devant. Car même si Toto n’a jamais été flamboyant avec le maillot azzurro, il semble impossible de se priver d’un type qui a planté 80 buts lors des trois derniers championnats. Après, pour le jeu, Prandelli admet sans vergogne que son modèle, c’est le Barça. Mais, comme il a récemment fait l’éloge du Real Madrid pour brouiller les pistes, bah, personne ne sait vraiment à quoi va ressembler sa Squadra. Mais après tout, le mister adore les surprises, non ?

La pré-liste :

Gardiens : Buffon (Juventus), De Sanctis (Napoli), Sirigu (Paris St. Germain), Viviano (Palermo) Défenseurs : Abate (Milan), Astori (Cagliari), Balzaretti (Palermo), Barzagli (Juventus), Bocchetti (Rubin Kazan), Bonucci (Juventus), Chiellini (Juventus), Criscito (Zenith), Maggio (Napoli), Ogbonna (Torino), Ranocchia (Inter) Milieux : Cigarini (Atalanta), De Rossi (Roma), Diamanti (Bologna), Giaccherini (Juventus), Marchisio (Juventus), Montolivo (Fiorentina), Thiago Motta (Paris St. Germain), Nocerino (Milan), Pirlo (Juventus),Schelotto (Atalanta), Verratti (Pescara) Attaquants : Balotelli (Manchester City), Borini (Roma), Cassano (Milan), Destro (Siena), Di Natale (Udinese), Giovinco (Parma).

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Eric Maggiori

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