- Europe
Top 10 : Erreurs de casting
Il y a ceux pour qui c'était écrit d'avance (Houllier à Aston Villa, Hogdson à Liverpool), et ceux pour qui c'était écrit d'avance mais où ça a l'air de marcher quand même (Leonardo à l'Inter). Eux, ce sont les entraîneurs qui n'auraient jamais dû mettre les pieds là où ils les ont mis. Top 10.
– Scolari à Chelsea, juillet 2008/février 2009
Champion du Monde 2002 avec le Brésil, puis vice-champion d’Europe et demi-finaliste du Mondial 2006 avec le Portugal, Luiz Felipe Scolari remplace la blague Avram Grant à l’été 2008 avec pour mission d’entamer un nouveau cycle victorieux chez les Blues. Après avoir encensé Mourinho et ses costumes Prada, le public de Stamford Bridge fait connaissance avec un type qui coache en moustache et survêtement et qui ressemble de loin à Gene Hackman. Scolari dans un club historiquement vulgos mais qui ambitionne de devenir classe, ça ne pouvait pas coller.
– Guy Roux à Lens, juin 2007/août 2007
On le croyait l’homme d’un seul club. Pendant quarante ans, Guy Roux c’était Auxerre et Auxerre c’était Guy Roux. Pourtant, à l’été 2007, Gervais Martel place l’homme au bonnet comme nouvel homme fort des ambitieux Sang et Or, plus pour faire un “coup” que dans l’optique de franchir un nouveau palier. Dans le Pas-de-Calais, Guy Roux fait encore du Auxerre : il fait venir Kalou, Akalé et Pieroni. Mais la mayonnaise ne prend pas et n’a, à vrai dire, jamais eu le temps de prendre : Roux jette l’éponge avant même la fin du mois d’août. Les bannis Monterrubio et Demont organisent un barbecue pour fêter ça, pendant que Papin arrive dans l’Artois. Ils feront moins les malins huit mois plus tard, car une chose est sûre, le RCL ne serait jamais descendu en Ligue 2 si Guy Roux avait fait toute la saison.
– Carlos Queiroz au Real Madrid, 2003/2004
Exceptionnel poseur de plots (Ferguson a toujours loué le travail de son adjoint comme rouage essentiel de ses succès), Carlos Queiroz n’est visiblement pas fait pour être seul maître à bord. Intronisé capitaine du Real Madrid en 2003-2004, il ne parvint jamais à garder le cap au cours d’un exercice qui a vu le Real des Galactiques devenir une caricature de lui-même. Les Merengues termineront à une piteuse quatrième place, avec cinquante-quatre buts encaissés. Le Portugais est quand même parvenu à tenir toute la saison, preuve qu’il sait négocier ses contrats. Mais la vie est ainsi faite, il y a parfois des fantastiques copilotes qui se révèlent être de véritables catastrophes une fois le volant entre les mains.
– Juande Ramos à Tottenham, 2007/2008
Grâce à ses deux victoires successives en Coupe de l’UEFA, la cote de Juande Ramos est au plus haut à l’automne 2007. Suffisant pour répondre à un appel du pied de Tottenham, alors en pleine reconstruction, en cours de saison. En octobre, Ramos l’ingrat quitte donc la quiétude de Séville, un prétendant régulier à la C1, pour White Hart Lane et son bordel ambiant : une place de reléguable, un effectif de quarante joueurs et une défense passoire. On croit assister au début d’une nouvelle ère chez les Spurs lorsque le club soulève la Carling Cup au détriment de Chelsea. Que nenni, un an tout rond après son arrivée, Ramos se fait gicler à cause d’un début de championnat 2008-2009 calamiteux. Redknapp le remplace et on connaît la suite (du spectacle, la Ligue des Champions, tout ça). Paraîtrait pourtant qu’il n’y a plus de grand entraîneur anglais.
– Christian Gourcuff à Rennes, 2001/2002
Nouveau riche du foot français, le Stade Rennais du début des années 2000 faisait vraiment n’importe quoi avec son blé, en témoigne sa politique de recrutement catastrophique (Turdo, Lucas). Ambitieux, le président Pinault espère faire de Rennes la capitale du foot breton, alors que Nantes célèbre son septième titre de champion. Pour cela, quoi de mieux que le meilleur théoricien de la région pour driver son équipe de “stars ” ? Après dix saisons chez les Merlus, Gourcuff quitte enfin Lorient pour un club censé jouer les premiers rôles. Les Rennais vont vite déchanter : première journée du championnat 2001-2002, Rennes-Auxerre : 0-5, avec un quadruplé de Djibril Cissé. En partant sur de telles bases, difficile de construire quelque chose de solide. La saison terminée, Gourcuff ira se refaire la cerise au Qatar, le seul endroit où sa réputation était encore intacte.
– Fatih Terim au Milan AC, 2001
Une belle équipe de tocards que le Milan des Cosmin Contra, Javi Moreno et autre José Mari. Une sombre période de l’histoire du AC qui coïncide à peu de choses près avec la pige effectuée par Fatih Terim en Lombardie. Viré rapidos malgré un bilan correct, l’entraîneur turc, débauché à la Fiorentina, n’a jamais eu le temps de faire ses preuves à Milanello. En vérité, Berlusconi l’avait engagé dans l’unique but de faire signer Rui Costa chez les Rossoneri, avec lequel il entretenait une relation particulière. Injuste, mais parfois, la fin justifie les moyens.
– Marcello Lippi à l’Inter, 1999/2000
Le nom de Marcello Lippi restera à jamais associé à la Juve et à l’équipe nationale. Pourtant, le Mister a fait une infidélité à la Vieille Dame, l’espace d’une saison. Malgré un effectif de cinglés, son Inter termine à une triste quatrième place au terme du championnat, bien loin des folles ambitions du président Moratti, qui se verrait bien remporter deux Ligues des Champions par an. Lippi quittera les Nerazzurri la saison suivante, après seulement un seul match de championnat, de son propre chef. Le motif ? Il ne s’est jamais vraiment fait à sa nouvelle équipe, qu’il continuait de considérer inconsciemment comme un adversaire.
– Javier Clemente à l’OM, 2000-2001
Cf. Abel Braga à Marseille, Albert Emon à Marseille, Tomislav Ivic à Marseille, Casoni à Marseille, Alain Perrin à Marseille, José Anigo à Marseille etc. En gros, tous les coachs de l’OM durant la période allant de Goethals à Gerets, sauf Courbis.
– Luis Fernandez au PSG, 2000-2003
On ne dira rien sur son premier passage au PSG, parce qu’il n’y a rien à dire (une Coupe d’Europe, what else ?). En revanche, le retour de Luis dans le club de son cœur ne ressemblait à rien. Des danses ridicules, des sucettes bigoût, des clashs à n’en plus finir, bref Luis a tout foiré. Ce qu’on a retenu ? Qu’il fût incapable de gérer une équipe de “cailleras” (Luccin, Dalmat, Anelka), qu’il a réussi à perdre un match en menant 3-0 à trente-cinq minutes de la fin et qu’il restera le premier coach à avoir mis Ronaldinho sur le banc. Et si ce mec était simplement fait pour sortir une équipe de la zone rouge ?
– Santini en Equipe de France, 2002-2004
Après Lemerre et ses histoires de chapeau qui sait pour qui il vote et ses maillots/numéros à honorer, la FFF opte pour un autre grand communiquant, Jacques Santini, l’entraîneur qui a dépucelé l’OL. Malgré une campagne de qualif’ impeccable, les Bleus se crasheront comme il faut à l’Euro 2004. En même temps, il ne fallait pas compter sur l’ancien milieu des Verts et son charisme de méduse pour dire à Desailly qu’il n’avait plus niveau. Deux petites années et puis s’en va, pour Jacquot. Puisse son successeur nous apporter enthousiasme, joie et fierté.
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