Tu es né et tu as grandi en Iran. Quel rapport avec le foot entretenais-tu là-bas ?
Le foot de club ne m’intéressait pas. D’ailleurs, les matchs étaient à peine diffusés. Contrairement aux matchs internationaux, qui m’ont très vite passionné. Je me souviens, par exemple, que le match de l’Iran contre l’URSS m’a clairement donné envie de faire du foot. Bon, on avait perdu 2-1, mais c’était très prenant.
Tu as joué en club ?
Non, je jouais uniquement avec mes potes lorsque je suis arrivé en France, à Strasbourg. On se retrouvait à une dizaine et on jouait pendant des heures. Mais ça n’est jamais allé plus loin. Au lycée, cet enthousiasme s’est arrêté pour un temps. Je côtoyais des joueurs nettement plus forts que moi et j’avais l’impression d’entrer dans l’âge adulte. Je jouais l’artiste maudit passionné par la cold wave (rires). En plus, j’avais le souvenir d’un match au Stade de la Meinau où l’on s’était fait courser par des skins. Ça calme un peu les ardeurs.
À quand remonte tes premiers souvenirs de foot ?
Si je remonte au tout début, ça devait être lors de la Coupe du monde 1982. J’étais un gamin à l’époque, mais je me souviens de l’enthousiasme de ma famille devant les matchs. Mes oncles étaient hyper sérieux, ils notaient tous les résultats sur un papier et me demandaient régulièrement mon favori pour les matchs. Du coup, je me sentais impliqué. Bon, je n’étais pas forcément d’une grande aide parce que j’ai toujours eu tendance à supporter les équipes qui perdent.
C’est pour ça que tu supportes Arsenal aujourd’hui ?
(Rires) Je savais que j’aurais le droit à une question comme ça. En fait, je suis tombé amoureux d’Arsenal à cause du jeu. J’aime ce qu’Arsène Wenger a réussi à créer. Le fait qu’il soit alsacien a peut-être également contribué à cette sympathie. Son accent me rappelait de bons souvenirs. Il faut dire aussi qu’Arsenal a toujours eu le don de recruter des joueurs pour lesquels j’éprouvais une certaine affection. Je pense notamment à Fredrik Ljungberg, qui était un joueur que j’aimais beaucoup.
Et le manque de titres d’un tel club, ça ne t’inquiète pas ?
C’est vrai que c’est une question qui revient souvent, même au sein des médias anglais. Cependant, j’ai l’impression que l’on est encore plus sévère à l’égard d’Arsenal en France, comme si on avait gardé l’image de ce club qui gagne plein de titres avec énormément de Français dans l’effectif. Il faut relativiser : je trouve que ce que fait Wenger, c’est quand même énorme ! Bien sûr, le but reste de gagner des titres, mais il n’y a aucune saison où le club passe complètement à côté. Ce n’est pas comme si on parlait d’Everton ou de Tottenham. Arsenal est toujours en Ligue des champions et a même gagné la FA Cup l’année dernière. De plus, ils ont une identité et un jeu collectif, ce que beaucoup de clubs n’ont pas.
Tu as déjà eu l’occasion d’aller à Highbury ou à l’Emirates ?
Je n’ai jamais pu me rendre à Highbury, malheureusement. En revanche, je suis allé plusieurs fois à l’Emirates. C’est assez compliqué et onéreux de s’y rendre, mais j’ai un très bon ami à Londres qui m’a emmené voir quelques matchs. Avec lui, je suis même parti voir Tottenham-Arsenal au White Hart Lane en 2011. On était dans le camp des supporters de Tottenham, donc on ne manifestait pas trop notre joie (rires). Au final, ça a fait 3-3 et on a assisté à un super match. À l’époque, il y avait Nasri, Van Persie et Fàbregas.
Tu ne penses pas que ce genre de joueurs charismatiques manque actuellement à Arsenal ?
C’est une analyse qui revient souvent, mais je pense qu’Arsenal se définit surtout par des joueurs collectifs et discrets. À l’image de Rosický. Ce qui coince, je pense, c’est que les grands joueurs du club finissent toujours par partir. J’espère que ce ne sera pas le cas d’Alexis Sánchez, qui porte l’équipe cette saison.
Quel est ton souvenir préféré par rapport à Arsenal ?
Le problème avec Arsenal, c’est que les souvenirs finissent souvent mal (rires). Il y a par exemple le match contre le Bayern l’année dernière, où on les atomise pendant plus de vingt minutes avant que Szczęsny ne soit expulsé et que le match ne soit complètement relancé. Il y a aussi ces deux matchs contre Milan en 2012 où l’on gagne 3-0 à l’aller avant de s’écrouler au match retour et de se faire éliminer. Heureusement, il y a la FA Cup de l’année dernière où l’équipe a réussi à revenir dans le match et à s’imposer.
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