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Pourquoi l’Espagne ne se tape que des matchs amicaux à la con ?

Par Robin Delorme, à Madrid
4 minutes
Pourquoi l’Espagne ne se tape que des matchs amicaux à la con ?

Après Porto Rico en août et l'Arabie Saoudite en septembre, la Roja s’attaque au Panama. Un énième déplacement à la mords-moi-le-nœud difficile à expliquer sportivement. Qu’importe, les raisons extra-sportives ne manquent pas.

Pour s’en mettre plein les poches

Le football professionnel est avant tout une histoire de gros sous. Et ça, la Real Federacion Española de Futbol (la FFF locale) l’a bien imprimé. L’ambulance locale étant déjà bien endommagée, la RFEF a donc décidé d’aller chercher de l’argent ailleurs que chez elle. Les dirigeants de la Roja se plient avec plaisir aux exigences du capitalisme. Pour leurs exhibitions semestrielles, les maîtres du monde doivent désormais se farcir du déplacement haut en couleur. Car à la dure loi du plus offrant, les pays émergents se taillent la part du lion. À base de coups de millions de dollars, les matchs amicaux se délocalisent. Bien souvent outre-Atlantique. Et le prix est exorbitant. Pour ce déplacement au Panama, la RFEF touche un rondelet pactole : 2,8 millions d’euros. Une enveloppe qui s’accompagne de quelques pochettes-surprise. Pour une action dite « sociale » en dehors du terrain de jeu, chaque joueur reçoit une prime de 19 500 euros. Rayon prix toujours, les places du stade de Panama City ont subitement augmenté pour osciller entre 35 et 940 euros. Ah, la démocratisation du football…
Pour gonfler ses stats
Championne du monde, double championne d’Europe… La Roja aime se pavaner en gourou mondial du ballon rond. Au top du classement depuis juin 2008 (seulement sept semaines sur la deuxième marche du podium), elle peut se targuer d’un bilan quasi parfait lors des coupures internationales. Et il y a de quoi. Sur les 27 derniers matchs, la bande à Vicente del Bosque l’a remporté 21 fois pour deux petits nuls et quatre défaites. Mais à y regarder de plus près, ce sont surtout des nations mineures qui sont passées à la casserole. Les quatre défaites, face à l’Argentine (4-1), le Portugal (4-0), l’Angleterre (1-0) et l’Italie (2-1), montrent donc qu’il est humain de battre la sélection espagnole. Alors quoi ? Rien de vraiment honteux à perdre face à ce quatuor. Mais lorsque les Pays-Bas reçoivent l’Allemagne, la Suède l’Angleterre, ou encore l’Italie la France, l’Espagne, elle, s’exile au Panama. Histoire de faire gonfler des statistiques qui n’en demandaient pas tant. Car oui, l’Espagne tient également à son titre de championne du monde des matchs en bois.
Pour faire souffler ses vieux
Imbattable depuis presque quatre ans, la sélection espagnole s’appuie sur la même ossature. De Casillas à Xabi Alonso en passant par Xavi, ces trois-là forment la colonne vertébrale de la Roja. Plus vraiment tout jeunes, avec quelque 60 matchs par saison dans les guiboles, ils ont besoin de souffler. Alors lorsque l’Arabie Saoudite ou Porto Rico s’avancent, les héros de sa royauté peuvent prendre place sur le banc. Histoire de ne pas se cramer avant une saison qui s’annonce encore très longue, et d’arriver aussi frais que possible dans un an et demi au Brésil – la dernière mission d’un gars comme Xavi. Pour ce déplacement au Panama, Vicente del Bosque s’est donc passé des services de la plus belle barbe rousse de Madrid ainsi que du cerveau barcelonais. De même, tout justes remis de blessures, Arbeloa, Reina, Silva et Piqué pourront s’octroyer un repos hebdomadaire bien mérité. Les jeunes néophytes Susaeta et Montoya en profiteront, eux, pour gratter le bardage de la sélection. Concernant l’absence de Fernando Torres, Vincent du Bois n’a pipé mot.
Pour s’offrir un tour du monde gratuit

« Le voyage au Panama est partie intégrante d’un accord conclu avec d’autres pays hispanophones et, sur le plan sportif, il nous aide à nous préparer pour les matchs à venir. » Vicente del Bosque est un gros mytho. Alors qu’il essaye vainement d’expliquer que ce déplacement est « un match de compétition, pas d’exhibition » , ses poulains font du tourisme. Une excursion au canal du Panama, des clichés avec la population locale et un serrage de main avec le président panaméen plus tard, l’excuse ne tient plus. Car la Roja est devenue mieux que Fram ou qu’un séjour groupé en VVF. Un voyage tout frais payé qui leur permet de sortir du train-train quotidien entraînement-repos-match-entraînement-repos-match. Majoritairement sud-américaines, les flâneries doivent permettre aux joueurs de s’adapter au climat humide local. Pour ce mercredi par exemple, le taux d’humidité annoncé est de 90 %. Bref, l’Espagne va gagner, sans convaincre, et respecter ces quatre adages si chers à la Real Federacion.

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Par Robin Delorme, à Madrid

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