6 - Pep Guardiola a été éliminé à 6 reprises en demi-finales de Ligue des champions (2010 et 2012 avec Barcelone, 2014, 2015 et 2016 avec le Bayern, 2022 avec Manchester City), plus haut total pour un entraîneur en compagnie de José Mourinho. Séisme. #RMAMCI pic.twitter.com/pagjEDpJor
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Un coaching en question
Qui pouvait prévoir un tel scénario ? Personne, à l’évidence. Le Real a retrouvé son mojo in extremis, et une grande part d’irrationnel a fait le reste. Considérer que Guardiola n’est en rien responsable de cette terrible désillusion serait toutefois bien malvenu. Certes, l’ancien milieu barcelonais n’a pas tenté de coup de poker, comme l’an passé contre Chelsea en finale (0-1), ni de schéma tactique farfelu, comme face à Lyon lors du Final 8 lisboète (3-1). Son coaching n’a néanmoins guère été payant, et on pourrait même penser qu’il a plombé son équipe dans les derniers instants. S’il était logique de remplacer Kyle Walker, complètement rincé à force de faire l’essuie-glace devant l’intenable Vinícius Júnior, on peine en revanche à comprendre pourquoi, par exemple, Riyad Mahrez a cédé sa place à Fernandinho. Sans son maître feu follet algérien, City s’est avéré beaucoup moins menaçant. Et on ne peut pas dire que Raheem Sterling, entré en dernier recours pendant la prolongation pour tenter de sauver les meubles, ait brillé par sa clairvoyance.
Pep Guardiola désabusé, mais qui félicite son adversaire avec élégance après #RMAMCI ?️▶️ https://t.co/IH2nOcYw4F pic.twitter.com/VmViEQP57o
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Contrôle défaillant
Quand l’on met en parallèle les choix du manager mancunien et ceux de Carlo Ancelotti, dont l’impact sur la physionomie du match a été déterminant (Rodrygo auteur d’un doublé, Eduardo Camavinga bluffant dans l’entrejeu), la différence est flagrante. « On était qualifiés pour la finale, on menait 1-0, on avait le match sous contrôle. Eux, ils ont commencé à jouer plus haut, et ils ont réussi à marquer » , a rembobiné Guardiola au micro de Canal+. Lui souhaitait voir ses joueurs contrôler leur adversaire et gérer leur avance, ce qui explique sans doute en grande partie son coaching prudent. Une attitude pas vraiment en adéquation avec l’ADN des Citizens qui, en Premier League, prennent souvent un malin plaisir à appuyer sur l’accélérateur jusqu’au bout. Au tour précédent, déjà, les partenaires d’Aymeric Laporte étaient passés - sans que l’on ne sache trop pourquoi - en mode contrôle, lors de la manche retour face à un Atlético pourtant peu dangereux. Ça n’avait pas été franchement brillant, mais c’était passé (1-0, 0-0). Mercredi, ça a loupé. Et en septembre, Pep repartira de la case départ, avec l’espoir de briser cette fichue malédiction qui le poursuit en Ligue des champions.
Par Raphaël Brosse