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On était aux vingt ans du sacre européen de Schalke 04

Par Ali Farhat et Sophie Serbini, à Gelsenkirchen
5 minutes
On était aux vingt ans du sacre européen de Schalke 04

Le 21 mai 1997, le FC Schalke 04 soulevait la Coupe de l'UEFA au terme d'une intense séance de tirs au but face à l'Inter. Vingt ans après, le peuple de Gelsenkirchen fêtait ses « Eurofighter », et surtout, rendait hommage à son « entraîneur du siècle », Huub Stevens.

Dimanche après-midi, jour de match à la Veltins Arena. Comme à leur habitude, les supporters du FC Schalke 04 se rendent par milliers à leur stade préféré, mais, une fois n’est pas coutume, il n’y a ni cohue dans les transports ni tension palpable aux abords de l’enceinte. La saison s’est terminée la veille pour les Knappen, sur un triste 1-1 sur la pelouse du FC Ingolstadt. Aujourd’hui, il n’est question que de plaisir : vingt ans après le sacre à Milan en Coupe de l’UEFA, les héros d’une soirée inoubliable, communément appelés les « Eurofighter » , viennent recevoir les félicitations du peuple de Gelsenkirchen. Jens Lehmann, Jiri Nemec, Youri Mulder et consorts, des hommes qui ont marqué à jamais l’histoire d’un club qui, s’il a du mal à collectionner les titres, sait se rappeler sa gloire passée et l’honorer comme il se doit.

L’importance de la tradition

« J’ai amené mes filles, qui n’étaient pas nées à l’époque, pour qu’elles se rendent compte à quel point cette rencontre est importante dans l’histoire de notre club » , raconte cette mère de famille aux abords de la Veltins Arena, tandis que le papa, qui n’a plus aucun souvenir de la fête qui acait suivi, tenait absolument à revoir le capitaine Olaf Thon sur un terrain, « un joueur comme on n’en fait plus, qui a toujours donné, qui est allé au-delà de ses limites, ce qui n’est pas forcément le cas des joueurs d’aujourd’hui » . Raviver la flamme de la tradition et la transmettre aux générations futures, c’est aussi le credo de Christopher, 32 ans, qui tient à ce que son petit Max, né en 2000, se rentre les noms de Marc Wilmots, Andreas Müller et Mike Büskens dans le crâne, d’autant plus que la petite tête blonde fait partie des enfants sélectionnés pour entrer avec les « Eurofighter » sur le terrain.

Un parcours exceptionnel

C’est donc sous le soleil de la Ruhr que de nombreuses familles sont venues célébrer ceux qui, un soir de printemps, avaient permis de situer Gelsenkirchen sur une carte de l’Europe. Tout autour de la Veltins Arena, on fait la queue pour gratter des autographes aux « Eurofighter » ou encore pour se prendre en photo avec le fameux trophée. À l’intérieur, le toit a été fermé pour permettre aux 35 000 spectateurs de revivre sur le gros cube qui charpente l’enceinte les grands moments de l’épopée 1996-1997. Roda JC, alors encore entraîné par… Huub Stevens (3-0, 2-2). Trabzonspor (1-0, 3-3), le FC Bruges (1-2, 2-0), puis le Valence CF d’Andoni Zubizarreta et Valery Karpin en quarts (2-0, 1-1), le CD Tenerife de Jupp Heynckes (0-1, 2-0 ap) et, enfin, la finale face à l’Inter. Une victoire 1-0 à l’aller au Parkstadion grâce à Marc Wilmots, un retour géré pendant 85 minutes, jusqu’à l’égalisation sur l’ensemble des deux matchs de ce renard d’Ivan Zamorano, le coup de bluff de Jens Lehmann ( « Je vais rester au milieu » ) qui fait foirer son tir au but à Aron Winter, et la délivrance signée Wilmots, épaule et chevilles en vrac et maillot en sang. Des images qui sont applaudies et célébrées avec vigueur par le public, comme si le FC Schalke 04 venait tout juste de remporter la C3.

Les légendes au rendez-vous

Autre grand moment d’émotion : l’entrée des équipes pour la fameuse rencontre du jour, essentiellement en hommage à Huub Stevens, couronné « entraîneur du siècle » par le peuple bleu roi. Du côté des All Stars, il y avait notamment le gardien Frode Grodås, qui a gardé les bois de la Norvège lors du Mondial 1994, l’infranchissable Marcelo Bordon, toujours aussi apprécié du côté de Gelsenkirchen, ou encore les cultissimes Sven Vermant, Tomasz Hajto et Tomasz Waldoch. À cette liste de joueurs viennent s’ajouter les idoles récentes, comme Ebbe Sand, Gerald Asamoah et Kevin Kurányi, ainsi que le légendaire Klaus Fischer (toujours meilleur buteur de l’histoire des Knappen, avec 199 buts en 323 rencontres). Des adversaires croisés lors du parcours européen avaient également fait le déplacement, comme Oliver Neuville (alors à Tenerife), Aron Winter et Massimo Paganin (Inter). Huub Stevens, lui, pouvait compter sur pratiquement tout son effectif de l’époque, exception faite d’Yves Eigenrauch, Radek Latal, Thomas Linke et Marc Wilmots.

S’il y a eu beaucoup de cris et d’applaudissements quand le capitaine Olaf Thon est arrivé sur le terrain avec la Coupe dans les bras, l’effervescence était sans pareille quand Rudi Assauer a fait son apparition, accompagné par ses proches. Assauer, le manager légendaire, qui souhaitait que Schalke devienne la troisième puissance du football allemand, qui s’est démené pour recruter des joueurs de caractère malgré un budget limité, qui est allé chercher Huub Stevens après avoir sorti son équipe de Roda lors du premier tour de cet exercice 1996-1997, bref, l’homme à la base de ce projet, qui malheureusement n’a plus de souvenir de cette époque, la faute à la maladie d’Alzheimer. Une fois de plus, à Gelsenkirchen, la tragédie n’est jamais vraiment loin de l’émotion. Huub Stevens le sait, lui qui est au bord des larmes durant toute la rencontre. Un match anecdotique, qui se terminera sur un score de 6-6, une opposition au cours de laquelle les spectateurs se sont marrés en voyant Youri Mulder se casser la figure tout seul, Bordon défendre comme s’il s’agissait d’un match de Bundesliga, Aron Winter et sa science de la passe, ainsi que les dernières chevauchées de Sead Kolašinac et la dernière réalisation de Klaas-Jan Huntelaar. Après 80 minutes de rires et de chants à la gloire du club, les larmes ont de nouveau fait leur apparition quand Huub Stevens a tiré sa révérence sur cette phrase : « Schalker un jour, Schalker pour toujours. » Il n’y a pas à dire : du côté de Gelsenkirchen, on ne gagne pas souvent, mais on sait rendre hommage.

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