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Ligue 1 : Le Montpellier HSC en crise après sa défaite contre le FC Nantes

Par Jérémie Baron, à la Mosson
6 minutes
Ligue 1 : Le Montpellier HSC en crise après sa défaite contre le FC Nantes

Humilié à chaque match, en conflit avec ses supporters, le MHSC traverse ce qui ressemble à une crise. Et la nouvelle lourde défaite à la Mosson contre Nantes (0-3) ce dimanche en a été le triste symbole.

Il est un peu plus de 17h05, ce dimanche à Montpellier, les trois coups de sifflet de Thomas Léonard viennent de retentir et c’est une mise à mort à laquelle la Mosson a l’impression d’avoir assisté. L’ovation pour Jonas Omlin, seul Montpelliérain à avoir tenu son rang et à avoir été discuter avec les supporters, laisse rapidement place à une salve de sifflets destinée à tous ses coéquipiers, qui auront bien du mal à s’aventurer au pied de la tribune Étang de Thau, celle des ultras, au vu de l’atmosphère pesante dans laquelle l’enceinte héraultaise est plongée. Au micro de Prime Video, Christopher Jullien avoue qu’il va continuer de se réveiller « tous les matins avec un mal de crâne ». Produit du centre du MHSC, Joris Chotard est en pleurs ; enfant du club depuis ses six ans, Khalil Fayad accuse également le coup. « Ici c’est la pagaille », braille un observateur qui préfère, lui, rire du triste destin de son équipe. Le MHSC, réduit à neuf dans un match triste et crispant, vient de s’incliner trois buts à zéro à domicile face à un FC Nantes qui n’a rien d’un foudre de guerre et n’avait plus gagné en Ligue 1 à l’extérieur depuis neuf longs mois. Cette fois, quelque chose semble s’être définitivement brisé dans les rangs montpelliérains.

« Si des gens veulent nous tirer dessus… »

Contre les Canaris, Montpellier a passé son match à se saborder. Par ces cartons rouges (un par période), largement évitables et qui ont inéluctablement facilité la mission des visiteurs. Ou en tribune, car les fumigènes balancés sur le carré vert par les aficionados locaux – signe d’une profonde exaspération quant aux performances actuelles de Téji Savanier et ses collègues – sont intervenus alors que les Pailladins affichaient un beau visage et ont permis aux Nantais, avec ce quart d’heure de break, de revenir dans la partie. « Dans les vestiaires, on a pu réajuster, calmer les joueurs, mettre en place quelque chose de différent, avouait Antoine Kombouaré après la bataille. Cette coupure leur a fait du tort, alors que nous… » Avant ça, les ultras de l’Armata et de la Butte avaient été muets, durant le premier quart d’heure, s’exprimant uniquement par des banderoles plus qu’explicites, qu’il ne serait pas élégant de retranscrire ici.

« Cette rancœur, ils l’ont depuis un certain moment, a continué Jullien en zone mixte. Qu’ils le montrent, c’est comme ça. Soit tu restes positif, soit tu regardes le négatif. Si eux regardent le négatif, on va regarder le positif. C’est notre douzième homme, il faut qu’il soit avec nous, il faut qu’on ait une force supplémentaire. Si à la fin de cette rencontre ils disent « mouillez le maillot », qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ? On est à neuf contre onze, c’est difficile… Je vois des joueurs sur le terrain qui donnent tout, maintenant on n’a pas la réussite. Si des gens veulent nous tirer dessus, ok tirez-nous dessus. Moi, à la fin du match, je regarde mes coéquipiers, je les serre dans mes bras et je leur dis qu’aujourd’hui, on est allés à la guerre. » Le latéral nantais Fabien Centonze, lui, qui admettait avant le coup d’envoi avoir fait le déplacement « pour les enfoncer », a savouré ces événements avec une pointe de cynisme : « On savait qu’avec leur public, ça n’était pas trop la joie. […] Après le but et la deuxième période, on a vu qu’ils ont déraillé, c’était tout bénef’ pour nous. »

Mamadou fiasco

Après l’élimination en Coupe de France face à Pau, une Ligue 2, et la baffe reçue dans le derby à Nice (6-1), ça commence à faire beaucoup pour le MHSC. Voilà quatre revers que les Sudistes enchaînent, eux qui avaient déjà signé une jolie série de cinq défaites consécutives en octobre. « Il y a eu beaucoup d’évènements contraires qui ne nous ont pas facilité la tâche, a estimé Romain Pitau. Pourtant, ce soir, on fait peut-être notre meilleure entame depuis le début de saison. » Le symptôme d’une spirale infernale que rien ne semble pouvoir freiner. En tout cas pas Mamadou Sakho, l’homme du Parc des Princes et d’Anfield aux 29 sélections en Bleu, qui a plus amené sa maladresse que son expérience face aux Jaune et Vert, à l’image de sa boulette dont a bénéficié Mostafa Mohamed sur le deuxième but ; malheureusement dans la lignée de sa saison, en témoigne la banderole « Mamadou fiasco » aperçue dans les travées de la Mosson au cours de la rencontre. Ni Wahbi Khazri, le vieux briscard de Ligue 1, qui a laissé au jeune Nathan Zeze, en guise de carte de visite, la marque de ses crampons dans le cou. Ni même Téji Savanier, le virtuose et capitaine, dont la nervosité face aux fautes nantaises a pu déteindre sur ses troupes.

Kombouaré a pourtant vu « une équipe généreuse, forte, qui (les) a mis sous pression. C’est cher payé pour Montpellier, ils ne méritent pas ce score-là. Le contexte est compliqué pour eux. Ils doivent être plus costauds pour pouvoir mentalement mieux gérer les matchs. » Pris d’empathie, le Kanak et Moussa Sissoko ont d’ailleurs souhaité « du courage » à leurs adversaires du jour. « La colère des supporters, ça leur appartient. Ils ne sont pas contents, mais ce soir, j’ai vu une équipe de Montpellier très courageuse, a de son côté posé Pitau. Ce que je retiens, c’est que les joueurs ont fait abstraction et ont tout donné, il faut les féliciter. On n’a pas été récompensés. » Quinzième à deux points de la zone rouge au moment où se clôt la phase aller (avec dix-sept points, son pire bilan à ce stade depuis la remontée en 2009), Montpellier peut se rassurer en se disant qu’Auxerre (19e) et Angers (20e) ont déjà de bonnes têtes de relégués. Mais les signaux envoyés ce dimanche sont alarmants. Le coach de la Paillade a insisté sur deux mots : « caractère et solidarité ». Et a terminé sur une promesse : « Comptez sur nous pour ne pas lâcher. »

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À onze contre dix, Nantes refroidit Rennes
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Par Jérémie Baron, à la Mosson

Tous propos recueillis par JB, sauf mentions.

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