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Les leçons tactiques de Barça-PSG

Par Markus Kaufmann
Les leçons tactiques de Barça-PSG

Ce fut cruel, mais beau. Mais cruel. Mais beau quand même. Le PSG est éliminé, mais dans le jeu, « là où ça compte » pour les Barcelonais, Paris a été supérieur et plus séduisant que son adversaire. S'il fallait tomber face à la « plus belle équipe au monde », il était écrit que le PSG le ferait par manque de réalisme. Cruel, mais beau.

Ancelotti ose Verratti et Motta, et le PSG déroule

On commençait à croire que Beckham allait jouer tous les grands matchs de ce PSG. En l’absence de Matuidi, le fait qu’Ancelotti conserve le même système en 4-2-2-2 et aligne ses deux meilleurs milieux en valeur absolue montre le niveau collectif atteint par ce PSG. Thiago Motta, le grand, le calme, l’intelligence et la classe. Marco Verratti, le petit, le fou, le talent sans limite. Et surtout leur immense orgueil. La différence se fait déjà là : Motta s’est toujours cru meilleur que Busquets, Verratti se croit certainement plus fort que Xavi et Iniesta. On retrouve ici l’ADN du PSG : un club aussi jeune qu’insouciant, capable de perdre contre les plus petits, mais qui n’a jamais eu peur de personne.

D’entrée, le PSG s’applique, construit, ne perd pas le ballon, Busquets en vient à dégager le ballon en panique. Le pressing de Lavezzi et la position axiale de Pastore mettent mal à l’aise les Blaugranas. Motta fait tourner, il connaît. Il a déjà lu le livre. C’est lui qui donne la passe en retrait supplémentaire qui permet à Paris de respirer et de maintenir sa possession entre 35 et 40%. Et puis il y a de la variation. Après des phases de contre-attaques où on tente de construire au sol avec Lucas et Lavezzi, les Blancs tentent la profondeur : Verratti, Motta et Pastore cherchent les trous d’une défense dont le placement aura été meilleur que prévu. Même Alex trouve à plusieurs reprises Ibra en plein cœur du milieu barcelonais : le Barça joue bas, le Barça recule. Le numéro de Lucas à la 42e minute marque la suprématie du PSG en première mi-temps.

C’est ça, le Barça de Vilanova ?

Une première mi-temps à droite, puis le premier quart d’heure de la seconde à gauche. Comme à l’aller, sans Messi, le Barça n’y arrive pas. Après environ neuf mois de gestation, on croit enfin reconnaître les traits du Barça de Vilanova. Plus conservateur que la Pep Team, moins magique, aussi. Encore une fois hier, Alba et Busquets avaient la consigne de ne faire qu’observer la construction offensive, formée de seulement six joueurs (Alves, Xavi, Iniesta, Pedro, Villa, Cesc). Loin de la folie artistique de Guardiola. C’est à la 38e minute que l’on voit enfin Alba arriver dans la surface parisienne… Le contraste est flagrant avec la dernière demi-heure, où Alba et Busquets jouaient vingt mètres plus haut.

A droite, l’absence de Messi se fait ressentir. On force, on insiste, mais Alves n’arrive pas à combiner, que ce soit avec Cesc, Villa, Xavi ou Iniesta. Au bout de dix minutes, le Brésilien préfère même centrer immédiatement à la réception du ballon. Le Barça perd la gonfle plus rapidement, tente des frappes lointaines, joue avec les armes d’une équipe ordinaire. Le danger vient donc des renversements sur Pedro, mais Jallet tient bon. Tout se résume par le match de Xavi : quand le capitaine réussit 92 passes sur 92, pas une seule ne vient mettre un joueur en position dangereuse. Le paradoxe est là : le Barça craint de perdre le ballon, mais anticipe déjà qu’il va être perdu en gardant du monde derrière.

Le PSG aurait-il pu faire mieux ?

En dehors de mettre au fond ses occasions (Lavezzi…), d’éviter quelques imprécisions et de faire de Lucas un joueur plus concret, le PSG aurait-il pu tenter autre chose ? C’est facile à dire le lendemain, mais on peut avoir deux interrogations. Premièrement, pourquoi ne pas réagir à l’entrée de Messi en rajoutant un milieu axial comme Chantôme ou Beckham ? Deuxièmement, en tenant compte de la facilité d’Ibra pour lancer ses « assistants » et la mauvaise soirée de Lavezzi, pourquoi ne pas lâcher plus tôt Gameiro ?

Javier Pastore, cette délicatesse

Pied gauche, pied droit, pied droit, pied gauche. 0-1. Comme ce merveilleux but, la trajectoire de Javier Pastore au PSG fait l’équilibriste. On l’a dit nonchalant, maladroit, mou et même pas assez bon. On lui a préféré Nenê ou Ménez. Cela fait presque deux ans qu’une grande partie de la France du football aime répéter que l’Argentin ne vaut pas les 42 millions investis. Qu’il vient d’un autre football, loin de la Ligue 1, un football ancien, un football mort. Et aujourd’hui ? Après un but et une assist à Valence, Pastore porte à nouveau le PSG à l’extérieur en C1.

Présent en phase défensive sur son côté gauche, il a couru. Non, il ne sait pas défendre, mais il fait ce qu’il peut. En phase offensive, El Flaco est princier. Plus axial qu’à l’aller, Javier a désorienté le repli barcelonais, à la manière d’Özil avec le Real. Hier, Pastore était plus intense, plus dense, et aussi brillant que d’habitude. Quand Lucas et Lavezzi sont déjà des joueurs techniques, on aurait dit des bolides de Nascar à côté d’une élégante Formule 1. Il avait séduit les romantiques et les artistes dès son arrivée, quand les sceptiques ne pouvaient s’empêcher de chercher une faille à ce corps maigre soi-disant plus fort que toute la Ligue 1. Après ce match au Camp Nou, on a envie de dire : si t’aimes le football, t’aimes Pastore.

Ibrahimovic à la baguette

Ibra, ce type que l’on dit toujours nul en C1, vient donc de sortir un but et deux passes décisives en quart contre le Barça. Comme avec le Milan en 2011, Ibracadabra a une nouvelle fois dessiné les offensives dangereuses de sa formation dans une position plus reculée, avec le jeu devant les yeux. Cette passe parfaite qui amène le duel Lavezzi-Valdès, ce centre au deuxième poteau pour la tête de Lucas, la passe décisive pour Pastore, l’autre service qui met Pastore en position de tir à l’entrée de la surface, ou encore ce centre dangereux pour Lavezzi… Après le but d’opportuniste et la déviation d’avant-centre à l’aller, Ibra a fait du « numéro dix » ce mercredi soir. Tout passait par lui.

L’effet Messi

A peine les filets ont tremblé qu’il a déjà les yeux fixés sur le sol, les mains sur ses lacets, et la tête qui chauffe. Leo se lève et on croirait voir un Général s’élever contre une nation envahissante. Un pur moment d’héroïsme. Si jamais ce stade arrivait à faire du bruit, on entendrait les cris des chœurs barcelonais appeler à l’aide leur sauveur. Messi entre, trottine, touche un, deux ballons, puis accélère. Verratti effacé, Motta vient l’empêcher de se mettre sur son pied gauche. Crochet. Passe. Villa et Pedro font le reste. Messi peut célébrer l’action comme s’il avait marqué.

Le savoir-faire barcelonais

Une sixième demi-finale de C1 d’affilée. Les dirigeants blaugranas peuvent faire tous les discours du monde sur le beau jeu et la paix universelle, leur équipe sait avant tout gagner des matchs de football. Ou plutôt ne pas les perdre. Le dernier quart d’heure est un modèle de gestion. Le temps effectif passé à jouer ne doit pas dépasser les dix minutes. Le Barça obtient des fautes, dribble quand il le faut (Iniesta…), monte un jeu en triangle en l’espace d’une demi-seconde, et fait passer le temps. Pas une frayeur, ou presque, face à un PSG qui n’aura cessé de le tutoyer aussi bien techniquement que tactiquement.

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Par Markus Kaufmann

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