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Les 50 joueurs qui ont écrit l’histoire de l’AS Monaco (du 6e au 4e)

Par Maxime Brigand, Christophe Depincé et Aina Randrianarijaona

En plus de quatre-vingt-dix ans d'histoire, l'AS Monaco a vu défiler un carré VIP monstrueux, de Marco Simone à Jürgen Klinsmann, de George Weah à Marcelo Gallardo en passant par Delio Onnis. Voilà le gratin.

#6 - Marcelo Gallardo

Le premier jour, il a pris deux ballons en pleine tête et il a quitté le terrain. Trop dur, trop seul. Quand ses potes allaient dans la rue, lui préférait aller jouer avec un cerf-volant. Et Marcelo Gallardo s’est trouvé ce qu’il appelle avec du recul « un talent endormi » . Il y a d’abord eu River et les couleurs qu’il voyait chaque jour à la maison quand il était petit puis, forcément, l’Europe. Cela aurait pu être Paris, ce sera finalement Monaco. La faute à un physique incertain, fragile, et à un statut bousculé par l’éclosion en Argentine d’autres artistes eux aussi différents (Verón, Aimar). Alors, lors de l’été 1999, Jean-Louis Campora sent, comme souvent, le joli coup. La prise de risque est mesurée, la suite est une caresse. S’il fallait garder une production de Gallardo, ce serait sans hésiter la copie rendue lors de la saison 1999-2000. En France, on le voyait provocateur, lui assure qu’il ne l’a jamais été. « Ma seule manière de provoquer, c’était balle au pied » , préfère-t-il préciser.

Des images, il y en a des centaines : un lob contre l’OL, une lucarne au Parc, ce contrôle orienté, cette tête levée, l’élimination en première intention… La force de Gallardo était aussi sa faiblesse : s’il magnifiait le collectif, il ne pouvait vivre sans. C’est en partie pour ça que la suite de son aventure monégasque sera plus floue, entre les blessures et les embrouilles avec Didier Deschamps. On l’aimait autant qu’ils le détestaient, Jean-Michel Aulas s’affichant publiquement dans la peau du sniper après avoir vu Sonny Anderson essuyer ses crampons sur l’artiste argentin lors d’une première saison où El Muñeco fut élu meilleur joueur de première division : « C’est la prime à la médiatisation. Pour pouvoir être entendu, il faut pleurer, simuler et il faut probablement, pour être champion, avoir une audience médiatique. » Comment également oublier le piège qui s’est refermé sur Gallardo le 7 avril 2000 dans les couloirs du Vélodrome ? Impossible. Il se relèvera, mais ne brillera plus vraiment, l’AS Monaco le lâchant progressivement et le forçant à retirer sa plainte à la suite de son agression marseillaise. Comme dernière pièce, il y aura une ouverture magnifique pour Ludovic Giuly en finale de la Coupe de la Ligue 2003. Jusqu’à un retour à Louis-II avec le maillot du PSG quelques années plus tard. Forcément, le Pesage s’inclina.

Vidéo

#5 - Glenn Hoddle

« J’ai entendu dire que Glenn Hoddle avait trouvé Dieu. Ça devait être une passe magnifique. » L’humoriste Jasper Carrott résume bien le style de jeu de l’Anglais. Le reste de l’Angleterre ne le comprend pas vraiment. La Premier League est connue pour son engagement, sa vitesse, ses duels, son adrénaline. Au milieu de tout ça, Hoddle, le joueur technique, soyeux balle au pied, semblait être un hérétique. Wenger était étonné du fait qu’Hoddle n’était pas apprécié à sa juste valeur en Angleterre. Peut-être était-il en avance sur son temps ? Ou alors il était né dans le mauvais pays.

Après avoir passé 18 ans à Tottenham (de 11 à 29 ans), Hoddle choisit le projet de Monaco et Wenger au lieu du PSG et de Gérard Houllier. En France, c’est une renaissance pour le meneur. Fini les bières après les matchs et place au décrassage. « Wenger siffle la fin de la séance et je me dirige vers les vestiaires et il me dit : « Non Glenn, maintenant, c’est le décrassage. » Je me dis : « C’est quoi, un décrassage ? » » Wenger va alors modifier son approche de l’attaque. Moins de courses inutiles. Maintenant qu’il était positionné derrière le numéro 9, Glenn Hoddle devait organiser le jeu devant Dib et Rohr. Tous les ballons devaient passer par lui. La recette a payé dès la première saison : ils gagnent le titre de champion de France. Le prophète a trouvé sa vraie terre d’accueil. Platini affirme qu’Hoddle aurait eu 150 sélections s’il avait été français. Jean-Luc Ettori lui est catégorique : «  Glenn c’est le bon Dieu… Il n’y a rien d’autre à dire. »

#4 - Theo

Il est l’origine du bien et du mal, de ces numéros dix qui ont tant fait rêver et souffrir Monaco par leur présence et leur absence. Il y a bien eu Raúl Conti et sûrement d’autres que l’histoire a balayés, mais Théo, c’est autre chose. Une fleur que le football est allé chercher à la mine, l’inventeur d’un ailleurs. En 1965, Le Miroir du Football lui rendait hommage par ces lignes : « Il reste une chose utile à faire : filmer une bonne dizaine de matchs joués par Théo afin que les générations futures puissent constater qu’entre 1957 et 1965, il existait un merveilleux précurseur du jeu de demain. » Tout a pourtant commencé dans la douleur, celle d’être rejeté par les supporters du RC Lens, alors moins fascinés par le talent que par l’effort. Le fils d’ouvrier polonais est, selon l’expression déjà consacrée à l’époque, un joueur nonchalant. Norbert Siri, historien passionné de l’AS Monaco, confirme, amusé et nostalgique : « Il jouait avec sa chique dans la bouche. Il ne courait pas du tout, il marchait sur le terrain. Mais il avait un pied gauche… C’était une main. Il envoyait la balle où il voulait. C’était un meneur de jeu exceptionnel. » Théo a beau être le maître à jouer du grand Monaco des sixties, son profil détonne : « C’est pour ça qu’il n’a presque jamais été sélectionné en équipe de France. Il l’a été seulement une ou deux fois, notamment à la suite d’une pétition des supporters monégasques. Il ne pouvait pas convenir dans le système de jeu de l’époque, qui était davantage basé sur la rapidité des joueurs. »

En 1958, il quitte Lens avec fracas et rejoint le petit poucet rennais. Mais le club breton ne peut le retenir quand Monaco frappe à la porte en 1960. La grande histoire commence alors. La sienne et celle de l’ASM. Ils grandiront ensemble, parce qu’ils se ressemblent : « Jamais on ne m’a si bien compris et apprécié » reconnaît-il en 1963, année du magnifique doublé. Peut-être parce que, comme le club de la Principauté, il n’a jamais rien fait comme les autres : « En 1963, lors d’un Monaco-Bordeaux au Parc des Princes, en quart de finale de Coupe de France, il a tiré un penalty en marquant un temps d’arrêt dans sa course d’élan. Ça a créé la polémique » , renchérit Norbert Siri. Après deux titres de champion et autant de coupes, Monaco se sépare de Lucien Leduc pour épouser un déclin qui durera plus d’une décennie. Théo descend du Rocher en 1967, un peu amer, dépassé par une époque à laquelle il a toujours été un peu étranger. Nul ne peut vraiment dire si Théo, plus amateur – au sens premier – que professionnel, était davantage du futur ou du passé. Il était peut-être tout simplement hors du temps : « Ce n’est plus du football, mais de la lutte » , soupire-t-il à Miroir Sprint, en 1968. Il possédait le physique pour se battre, mais Théodore Szkudlapski avait choisi d’être un artiste.

Par Maxime Brigand, Christophe Depincé et Aina Randrianarijaona

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