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- 15e journée
Le PSG invente la crise de décembre
Éliminés de la Coupe de la Ligue, les joueurs du Paris Saint-Germain ont connu un nouveau revers ce soir, sur la pelouse de Nice (2-1). Pas plus inspirés, les joueurs de Lille ont, eux, concédé un triste nul (0-0) sur leur pelouse face à Bastia.
Nice 2 – 1 PSG
Un pétage de plomb qui illustre parfaitement les maux parisiens du moment. 92e minute, Blaise Matuidi, agacé par un David Ospina qui prend légitimement son temps, bouscule le portier niçois et prend son deuxième carton jaune de la rencontre avant de sortir du terrain la tête basse. À raison. Oui, comme prévu, Paris a passé une sale soirée sur la pelouse du stade du Ray. Sans réponse face à l’agressivité et à l’intensité niçoise, les coéquipiers d’un Zlatan Ibrahimović buteur, mais toujours aussi agaçant dans l’attitude, se sont inclinés au terme d’une deuxième mi-temps riche en buts et en suspense. Emmenés par un Cvitanich intenable, les Niçois ont pris leur temps et ont su profiter de la faiblesse incroyable d’un Gregory van der Wiel entré en cours de match à la place de Jallet. En duel face à Cvitanich, le Batave prend un petit pont passable de peine de mort dans une cour de récréation. L’Argentin lâche un crochet et laisse le ballon à Bauthéac qui, en deux temps, trompe Douchez. Les volées de Ménez et de Pastore ne servent qu’à faire briller un bon Ospina, qui finit par payer cash sa seule erreur du match : un mauvais mur. Mauvais maçon, le Colombien laisse un côté ouvert à un Zlatan adepte du tir au pigeon ce soir, qui ne laisse pas passer cette énième chance. La mine est cadrée, Paris égalise, mais Nice ne baisse pas la tête. Fragiles derrière, les Parisiens pâtissent d’un mauvais replacement de Maxwell qui, suite à un long centre, voit Eysseric marquer le but de la victoire. Paris est troisième ce soir. En attendant demain…
Lille 0 – 0 Bastia
Le Grand Stade fait la gueule. Et le fait savoir. Sifflets à la mi-temps, sifflets à la fin du match, synonyme de petits soirs dans le Nord. Et pour cause. En quête de rachat après la défaite du week-end dernier à Marseille, les joueurs de Rudi Garcia n’ont pas réussi à planter le moindre but à la meilleure défense du championnat. Incapables de se procurer la moindre occasion, les coéquipiers de Florent Balmont n’ont frissonné qu’en milieu de première mi-temps, sur un coup franc de Dimitri Payet venu s’écraser sur le poteau de Bonnefoy. Solides et à leur avantage face à des Lillois peu créatifs, les Corses s’en sortent bien. Ouais, sur l’ultime action du match, un coup franc, en fait, le mur bastiais touche la balle de la main. Un fait de jeu ignoré par l’arbitre qui, comme le public du soir, s’est peut-être dit que l’équipe de Rudi Garcia ne méritait pas beaucoup mieux ce soir.
Bordeaux 2 – 2 Sochaux
Ce soir, les Girondins de Bordeaux organisaient une soirée à thème. Une « centre party » à laquelle les Sochaliens se sont pointés sans déguisement. Omniprésents sur leurs côtés, Mariano et Trémoulinas multiplient les centres. Les Doubistes s’en tamponnent. Sur un coup franc lointain de Ryad Boudebouz, Cédric Carrasso part cueillir un kebab et voit Poujol le lober de la tête. Le ballon se dirige vers le but et Sloan Privat, initialement en position de hors-jeu, laisse intelligemment le ballon lui filer devant les yeux. 1-0 pour Sochaux qui ne cadenasse pas mal les offensives girondines. Menés contre le cours du jeu, les joueurs de Francis Gillot réagissent par l’intermédiaire de Ben Khalfallah. Sur le côté gauche, le punchliner bordelais centre pour Jussiê qui, de la tête et aidé par Roussillon, égalise. En début de seconde période, les efforts de Trémoulinas sont enfin récompensés. Pak-pak centre à ras de terre pour Jussiê qui contrôle et sert parfaitement Gouffran en retrait. L’ancien Caennais ne se fait pas prier pour donner l’avantage à son équipe. Les locaux se dirigent tranquillement vers un nouveau succès à domicile, mais Marc Planus pète un plomb. Largué sur un appel en profondeur, le défenseur bordelais se prend pour Dikembe Mutombo et contre une passe sochalienne avec la main. Pour ses premières minutes en Ligue 1, Diaz s’offre un baptême exceptionnel, en enroulant parfaitement le ballon dans le but de Carrasso. Sochaux décroche un beau nul à Chaban-Delmas. Marc Planus, lui, saura qu’il n’y a qu’un seul Luis Suárez.
Évian TG 1 – 1 Nancy
Le Pablo Correaico. Sur le papier, l’une des affiches les plus dégueulasses de la saison. Surtout à Annecy, par une température glaciale. Le pire, c’est que Jean Fernandez n’en a pas grand-chose à foutre des quelques courageux venus braver le froid en tribunes. Du coup, le coach lorrain dégaine une belle défense à cinq, qui rend le début de match assez pénible. La seule occasion à se mettre sous la dent fait suite à une bourde de Ndy Assembé qui, après une sortie manquée, offre une belle occasion à Kévin Bérigaud. Les Haut-Savoyards ont compris qu’il fallait dégainer de loin, et c’est Dja Djédjé qui s’y colle. Sans faire semblant. Sa mine aux trente mètres, après un petit rebond, fait mouche, dans la lucarne nancéienne. Mi-temps. Le deuxième acte est triste, mais débouche sur l’égalisation nancéienne sur un beau mouvement initié par Lothiès. Le débordement du lorrain est bon, son centre aussi. Servi au second poteau, Yoann Mollo ne tremble pas. 1-1. Un nul médiocre, qui ne fait frissonner personne.
Valenciennes 1 – 0 Reims
Il y a un peu de génie en Foued Kadir. Homme providentiel d’une équipe qui marche bien et qui, ce soir, ne compte qu’un point de retard sur le Paris Saint-Germain, le Valenciennois a marqué un but très classe ce soir, sur la pelouse du stade du Hainaut. Servi par Gaëtan Bong en début de rencontre, Kadir dégaine un enchaînement parfait contrôle – frappe enchaînée qui laisse le portier rémois sans voix. Le seul but d’un match dominé par des Valenciennois qui, sans trop se fouler, ont décroché leur septième succès de la saison. Un brin ambitieux, Hubert Fournier, entraîneur du Stade de Reims, avait, lui, décidé d’innover un peu ce soir, en offrant des titularisations à des joueurs qu’il avait peu utilisés depuis le début de la saison. Si c’est pour se faire remarquer par des émissaires qui traquent les fous de Football Manager, c’est raté.
Par Swann Borsellino