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Kingsley Coman, en voilà un drôle de piston

Par Maxime Brigand
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Kingsley Coman, en voilà un drôle de piston

Aligné dans un rôle de piston droit lors de la démolition du Kazakhstan (8-0), Kingsley Coman a brillé de mille feux et a confirmé qu’il pouvait être le marteau-piqueur attendu pour apporter largeur et folie face à un bloc bas. Voilà Didier Deschamps avec une carte crédible pour un contexte précis.

Un mois après la pluie de confettis de Milan, déclenchée au bout d’un Final Four traversé sur un fil, il y avait le souhait chez Didier Deschamps de ne plus jeter de pièce en l’air. Trop risqué. Alors, cette semaine, le boss tricolore a dit : « On n’a aucune peur, on respecte l’adversaire, et on sait que plus on maîtrisera, moins on laissera de place au hasard et à l’incertitude. En football, il suffit de peu. Faisons en sorte qu’il n’y ait même pas ce « peu ». » Action, réaction : samedi soir, dans un Parc des Princes qu’ils n’avaient plus vu depuis octobre 2013, les Bleus ont poussé le Kazakhstan dans un grand huit et ont décroché leur billet pour la Coupe du monde 2022 sans faire de sentiment. Mieux encore, face à une opposition très faible, l’équipe de France a confirmé qu’elle pouvait, comme lors de certaines séquences vues au cours de la Ligue des nations (la deuxième période contre la Belgique, la fin de rencontre face à l’Espagne), prendre des risques dans son pressing pour étouffer ses adversaires et qu’elle possède une certaine faim intérieure. Une faim qu’il est possible de symboliser ce soir par un choix : celui de déguiser Kingsley Coman en piston afin de mettre de la folie, du déséquilibre et de la diversité dans un couloir droit français que Benjamin Pavard peine habituellement à animer offensivement.

Cette option, à laquelle Didier Deschamps avait déjà songé lors d’un déplacement en Albanie en novembre 2019 avant de finalement abattre la carte Léo Dubois, a été une réussite totale, et la mobylette du Bayern n’a cessé de faire crisser ses pneus au cours de la soirée. Pour imager l’affaire, il y a d’abord les chiffres, bien sûr : deux passes décisives, trois tirs, neuf centres (dont quatre réussis), seulement deux petites passes manquées, six dribbles réussis, trois ballons récupérés… Il y a aussi un homme, Jules Koundé, avec qui Kingsley Coman a bavardé toute la soirée (47 passes échangées entre les deux joueurs en 79 minutes), mais il y a surtout des images. Alors qu’il effectuait son retour au Parc, Coman a été le joueur qu’il a toujours voulu être : un dynamiteur, porté par l’envie de mettre le feu à chaque prise de balle, et ce, toujours avec le respect du jeu collectif. Explications données à So Foot il y a quelques mois : « Je pourrais prendre le ballon et faire deux ou trois virgules par match, c’est un geste que je maîtrise, mais ça fait un peu cirque Pinder. Au Bayern, je suis dans un club très sérieux, on doit gagner des trophées, et je me dois d’être efficace. Enchaîner trois passements de jambes, ça va ralentir le jeu. Dribbler tout le monde puis revenir en arrière, ce n’est plus possible. Le plus important, c’est la victoire et non le spectacle. J’essaie de concilier les deux, mais la rationalité l’emporte. »

Heatmap de Kingsley Coman face au Kazakhstan.

« Avec lui, c’est très facile… »

Samedi soir, Kingsley Coman, dont l’ambidextrie est un atout considérable, a réussi à marier succès et brio. Face à un bloc bas, synonyme de cauchemar fréquent pour Didier Deschamps et sa bande, on a ainsi vu Coman jouer avec les décrochages de Karim Benzema, profiter des appels dans la profondeur de N’Golo Kanté, discuter les yeux fermés avec un Kylian Mbappé lui aussi déchaîné, enchaîner les démarrages brutaux ou piquer à l’intérieur tout en évitant la moindre jambe tendue, comme s’il ne jouait pour rien d’autre que le but. Aucun geste pour la galerie, juste des idées pour le jeu et des prises d’initiative individuelles pour la réussite du projet collectif.

Au cours de la rencontre, Kingsley Coman a brillé dans plusieurs situations différentes. Sa relation avec Jules Koundé a été très intéressante, notamment sur cette séquence où Coman a profité du décrochage de Benzema pour attaquer l’espace entre le latéral gauche kazakhstanais (Taykenov) et le central excentré gauche (Alip).

Comme attendu, le joueur du Bayern, très à l’aise pied gauche comme pied droit, a aussi réussi à engendrer des séquences de une-deux avec N’Golo Kanté comme à la 19e minute de jeu…

… mais également à jouer avec les appels dans la profondeur du milieu de Chelsea pour attaquer l’intérieur.

En se créant de l’espace dans le cœur du jeu, Coman a alors pu engendrer un danger permanent comme sur cette ouverture vers Mbappé…

… ou ces courses dévastatrices entre les particules défensives kazakhstanaises.

Au fil de la rencontre, on a aussi vu progressivement Coman resserrer de plus en plus à l’intérieur, contractant ainsi la ligne défensive du Kazakhstan et offrant un espace à Koundé pour dédoubler au large.

Reste une question : cette option est-elle viable dans la durée ? Elle pourra être renouvelée, c’est une certitude, mais la copie rendue par Coman vient surtout prouver à Didier Deschamps que le joueur du Bayern peut être un atout précieux dans un contexte précis (affrontement d’un bloc bas, rencontre déséquilibrée ou nécessité de faire la différence sur une fin de match). Après la démonstration, le chef des Bleus n’a d’ailleurs pas dit autre chose : « Je ne fais jamais un one shot. À mon sens, aujourd’hui, cette option n’était pas du tout risquée, car j’imaginais qu’on aurait beaucoup plus le ballon que notre adversaire et que Kingsley allait se retrouver dans une position qu’il connaît bien, dans les trente derniers mètres. Il a la qualité de percussion, de centre… C’est possible de répéter cette option, même si ça demande des aménagements face à d’autres adversaires. » Lors d’une rencontre plus équilibrée, à moins de freiner les velléités offensives de Paul Pogba, un piston moins aventurier pourrait être préféré par le sélectionneur. En attendant, dans les couloirs du Parc des Princes, Jules Koundé n’a pas caché son bonheur. « Je me suis très bien senti avec Kingsley. Il sait faire des différences partout sur le terrain et aujourd’hui, il a été très juste dans ses choix et dans ses dribbles. Jouer avec lui est très facile. C’est un plaisir. » Un plaisir partagé et une preuve qu’il est parfois bon de faire péter le filet de sécurité.

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