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«Je me suis prostitué pour Boya !»
Après avoir balancé sur Edel, Nicolas Philibert se lâche sur le Grenoblois Pierre Boya. L'ancien entraîneur des deux Camerounais à Yaoundé n'a guère apprécié les mots de Boya à son égard. Du coup, il se (re)met à table. Dégustation...
Vous avez récemment eu de fracassantes déclarations sur le gardien du PSG, Apoula Edel, en affirmant que ce dernier s’appellerait en réalité Ambroise Béyamena et qu’il aurait cinq ans de plus. Le Grenoblois Pierre Boya est venu à se défense. Il dit que…
(Il coupe) Il dit que j’ai traité Béya (Philibert affirme que le vrai nom de Edel est Ambroise Béyamena et qu’il la toujours appelé Béya, ndlr) comme un esclave…. Et ensuite, il dit je l’ai abandonné comme un chien… Comment Pierre Boya peut-il dire ça de moi ? Je les ai tous les deux entraînés à Espoirs de Yaoundé en 2001 et j’ai tout fait pour eux. Grâce à moi, ils mangeaient à leur faim. En 2003, je pars entraîner une équipe de D1 libanaise (Salam Zghorta) et je demande à recruter deux joueurs dont Pierre Boya, qui voulait quitter le Cameroun. En tant que coach, je suis en droit de faire cette demande à mon président, comme Le Guen le faisait au PSG, par exemple. Un accord de prêt est trouvé entre les deux clubs pour 40 000 dollars. Je ne suis en rien son manager comme il semble l’affirmer. Je ne touche rien dans cette histoire. Il dit que je l’ai abandonné à Beyrouth. Mais trois mois avant la fin de son prêt, l’Espoir décline une prolongation de bail au Liban. Salam Zghorta refuse alors de payer les trois derniers mois de salaire au joueur. C’est moi qui lui ai versé cet argent et je lui ai même payé son billet d’avion pour rentrer au Cameroun ! Boya était mon fils. Je me suis prostitué pour lui ! Ce qu’il a dit sur moi est atroce. J’en ai été malade. C’est un comportement de voyou. Les 35 000€ que Béya me doit, je m’en fous à côté… (selon Philibert, Edel aurait une dette de 35 000€ à son égard, ndlr).
Vous avez l’air ému…
Mais Boya était un fils pour moi ! J’ai des centaines d’emails de lui où il m’appelle comme son père. J’ai tout fait pour lui ! L’été 2001, je me souviens que pour les Jeux de la Francophonie qui avaient lieu au Canada, il était sélectionné avec le Cameroun. Je parviens à négocier une autorisation auprès de la Camfoot (fédération camerounaise de football) pour qu’il fasse un essai en Suisse à Neuchâtel, juste avant le début de la compétition. Là-bas, il est pris un piège car son Visa n’est pas en règle et qu’en Suisse, on ne peut pas quitter le pays ainsi. Il tombe sur des gens peu scrupuleux qui refusent de le libérer. Du coup, j’ai envoyé deux de mes joueurs, sous ma responsabilité, pour aller le chercher et qui l’ont fait sortir dans le coffre de leur voiture !
Pourquoi Pierre Boya prend-il la défense du gardien du PSG ?
Parce qu’en 2007, c’est Béya qui lui permet de quitter le Partizan Belgrade où il n’était pas bien, pour le rejoindre au Rapid Bucarest. Il y a une solidarité entre Noirs nous n’avons pas entre Blancs. A partir de ce jour-là, je n’ai plus eu de nouvelles ni de l’un ni de l’autre…
Avez-vous des personnes qui peuvent témoigner en votre faveur ?
Les gens ont peur. Quand vous leur parlez en tête à tête, ils disent que je dis la vérité mais dès qu’il faut le dire en public, ils craignent les représailles. J’ai reçu des menaces de mort du Cameroun et je connais le Cameroun. C’est très dangereux. Je n’ai pas le droit de mettre la vie de mes amis en danger.
Que comptez-vous faire maintenant ?
Je vais porter plainte contre Pierre Boya pour diffamations. Il ne va pas y échapper. J’ai des reconnaissances de dette le concernant. Je ne lui aurais jamais réclamé cet argent s’il ne m’avait pas traité de négrier. Pourtant, il le sait tout ça ! Je n’arrive toujours pas à croire ce qu’il a pu dire sur moi…
BONUS TRACK
« Boya a l’obligation de soutenir Philibert »
C’est sous couvert d’anonymat qu’un ancien coéquipier de Boya et Edel aux Espoirs de Yaoundé se confesse…
Pourquoi ne voulez-vous pas qu’on décline votre identité ?
Je veux rester neutre dans cette affaire. Je ne veux pas que mon image soit ternie. Même si je sais qu’au fond Nicolas a raison, que c’est quelqu’un de bien, je ne veux être celui qui a trahi un de ses frères camerounais.
Quelle image avez-vous de Nicolas Philibert ?
Il m’a beaucoup aidé au Cameroun. C’est lui qui m’a donné l’envie de jouer en football. Grâce à lui, on a touché un salaire. Quand l’affaire Edel a explosé, il m’a demandé de témoigner pour lui. Mais je ne veux pas être mêlé à ça. Ce n’est pas à moi de le faire, c’est plutôt Boya qui a cette obligation.
Pourquoi Boya ?
Parce que Nicolas a tout fait pour lui. Il est le fils spirituel de Nicolas et après tout ce que ce dernier a fait pour lui, Boya devrait être le premier à le soutenir. Sur la vie de ma mère, au Cameroun, Nicolas a tout fait pour lui. Si lui et Edel sont en Europe aujourd’hui, c’est grâce à Nicolas.
Vous qui avez joué avec Apoula Edel au Cameroun, pouvez-nous nous dire nous confirmer son identité ?
(Gêné) C’est un peu compliqué… Je sais que Nicolas a reçu des appels bizarres déjà et je préfère éviter les ennuis.
Nicolas Vilas
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