- Le journal de Zlatan
Happy birthday, Zlatan
Cette semaine, Zlatan a été expulsé de la maison où il n'habitait pas encore, a fait une aile de pigeon contre Porto, est allé au Salon de l'Automobile et a fêté son anniversaire. Si le Suédois prenait la plume pour raconter ses impressions, voilà ce que cela donnerait. Ou pas.
Cher journal,
Comme tu peux l’imaginer, je suis assez en colère. Tout est allé de travers, cette semaine, alors que c’était la semaine de mon anniversaire. Mais j’aurais dû m’en douter, il y avait des signes avant-coureurs. Déjà, le week-end dernier, contre Sochaux, qui n’avait rien de chaud d’ailleurs, Gamérau a marqué deux buts. Gamérau… Deux buts… N’importe quoi. J’aurais dû comprendre que c’était le signe d’une semaine de merde. D’ailleurs, je suis persuadé que c’est de la faute de Gamérau si je n’ai pas pu avoir ma maison à la Villa Montmorency. À tous les coups, c’est lui, avec sa tête de fouine, qui est allé dire au propriétaire que j’allais occuper les lieux. Tout ça parce que je gagne en un mois ce que lui gagne en un an. Putain de pauvre ! Personne n’a le droit d’arnaquer Zlatan, c’est Zlatan qui arnaque les autres. Bref, je n’habiterai donc pas à côté du petit Nicolas Sarkozy. À vrai dire, c’est surtout lui qui doit être dégoûté. Après le match contre Sochaux, il est venu me voir dans les vestiaires pour me demander un autographe. Il voulait que je signe directement sur son bras, mais je n’ai pas réussi. Le mec bouge beaucoup trop son épaule, on se serait cru dans une barque en haute mer, bordel !
Après ce premier coup dur, la semaine pourrie s’est poursuivie avec une défaite en Coupe d’Europe. Nous nous sommes déplacés juste à côté de Paris, dans le département du Val-de-Marne, pour aller affronter Porto. Non mais franchement, une équipe qui porte le nom d’un alcool, on est où là ? Ça va être quoi le programme après ça ? Un huitième de finale contre Ricard et une demie contre Amstel ? Quand j’ai vu le nom de mes adversaires, je n’ai même pas eu envie de me fatiguer à jouer. James Rodríguez, Jackson Martínez… Sincèrement, je me suis plutôt cru sur le casting d’un film porno, il ne manquait plus que Dolly Golden et Jenna Haze. Et Patrice Loko. Bref, tout le monde a été nul sauf Zlatan. Je n’ai pas marqué, c’est vrai, mais j’ai fait une aile de pigeon. Et pour Zlatan, faire une aile de pigeon, c’est comme marquer un but. Buffon pourra en témoigner, hein. Le lendemain de la défaite, j’ai vu que Rolland Courbis avait dit que « le PSG avait été moyen, à l’image de Zlatan » . Zlatan ne connaît pas la notion de moyen. Il ne connaît que l’excellence. Et comme il ne connaît pas la notion de moyen, il ne connaît pas non plus Rolland Courbis. Espèce de gros.
Heureusement, il y a eu quelques rayons de soleil dans cette semaine. L’autre jour, je suis allé au Salon de l’Automobile pour visualiser mon prochain cadeau de Noël sur le stand Audi. Au moins, là-bas, j’ai pris du plaisir avec des gens qui apprécient vraiment les belles choses. C’est sûr que ce n’est pas avec Nene que je vais parler de belles bagnoles. Lui, tout ce qui n’a pas d’écarteur de narines, ça ne l’intéresse pas. D’ailleurs, j’ai vu que Van der Wiel aussi s’était foutu ce truc d’idiot dans le nez. C’est quoi, en fait ? C’est un signe distinctif pour savoir à qui Zlatan ne doit pas donner le ballon ? Bah, bien joué, ça marche. Par contre, mon petit gros va devoir arrêter de faire des roulettes dans la surface, sinon, lui aussi, je vais lui foutre un écarteur dans le pif. Ou sur ses sourcils, au choix.
Bon, ce n’est pas tout, mais il va falloir que j’abrège cette conversation, cher journal. Dimanche soir, c’est le match le plus important de l’année, le Clásico, comme on dirait ici. J’aurais préféré le Zlatanico, mais bon… Il paraît que les supporters tiennent vraiment à ce match. Alors Zlatan ne les décevra pas. Même s’il n’est pas impossible que, pendant le match, je me tire dans les vestiaires pour aller regarder le derby milanais. Juste pour dire que j’ai vu le dernier match de ce tocard d’Allegri. À bientôt.
Z.
NB : Ezequiel, la prochaine fois que tu shootes dans mon bac à boissons, je vais te donner une vraie bonne raison d’être blessé. T’es pas à Naples, ici.
PS : Une photo souvenir de moi au Salon de l’Automobile, en compagnie de Nelson Monfort. Ou de Sven-Göran Eriksson avec une perruque, je n’ai jamais réussi à savoir.
Ceci est évidemment une fiction. Toute ressemblance avec des faits réels et avérés serait fortuite. Enfin, pas vraiment.
Eric Maggiori