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FIFA/PES : Le Test

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FIFA/PES : Le Test

Tous les ans, fin septembre, c'est la même rengaine pour les amoureux du football pixelisé : FIFA et PES ressurgissent avec un nouvel opus, après des mois à se tirer la bourre à coups de marketing offensif, d'effets d'annonce et de nouvelles features ambitieuses. Les deux jeux sont arrivés dans les bacs, et il semblerait qu'ils n'évoluent plus dans la même division.

Tout ce qui brille

Il suffit de quelques secondes pour constater que sur le plan visuel, l’écart entre les deux simulations est toujours conséquent. Sur l’aspect strictement graphique, le bébé de Konami n’a pas vraiment à rougir de la comparaison avec le monstre d’EA Sports. Les deux soft ont peu évolué au demeurant, se contentant de légères retouches et d’ajouts bienvenus. On ne va pas se mentir : c’est très chouette à regarder d’un côté comme de l’autre, ça fourmille de détails, entre les bancs de touche, l’entrée des équipes sur le terrain, les photographes et le public. Si les finitions sont un peu plus poussées chez FIFA, le jeu est encore loin d’atteindre le photoréalisme de son concurrent japonais pour la modélisation des stars : traits du visage, cheveux, attitudes, grain de peau, sueur, le résultat est tout simplement bluffant. PES fait très fort.

C’est quand le jeu s’anime que les choses se gâtent pour Pro Evolution Soccer. Les déplacements des joueurs sont toujours aussi peu naturels, les animations de jeu toujours aussi robotisées… En un mot, PES fait pâle figure en comparaison de FIFA, qui semble repousser les limites du réalisme d’année en année : animations quasi-parfaites, mouvements soignés, travail hallucinant sur la motion capture. C’est sans doute un lieu commun, mais on a de plus en plus l’impression de mater un match à la télé… Sans compter que l’ambiance sonore penche elle aussi très largement en faveur de FIFA 12. Si on aurait apprécié un peu de changement au niveau des commentaires (Hervé Matthoux et Franck Sauzée commençant sérieusement à se répéter depuis 2008), les chants de supporters sont impressionnants, et aisément distinctifs (les chants ne sont pas les mêmes en Angleterre et en Italie). Quant à la soundtrack, rien de vraiment extraordinaire d’un côté comme de l’autre, mais on préfère nettement la pop éclectique de FIFA (parmi les meilleurs : Kasabian, The Hives, TV on the Radio, CSS, etc) aux bouses électroniques de PES.

Une histoire de flocage

Au niveau du contenu, c’est à peu de choses près le même constat : FIFA 12 n’est certes pas parfait, loin de là, mais reste loin très loin devant PES 12. Le nombre de licences est toujours aussi pauvre du côté de Konami, et on commence à en avoir plein le dos de se coltiner des London FC (Chelsea), des Merseyside Red (Liverpool) et des West Midlands Village (Aston Villa), avec des maillots non-officiels et affreusement laids – ça fait plus de dix ans que ça dure et que tout le monde s’en plaint. Pas de championnat d’Allemagne, deux ou trois vraies équipes en Angleterre, et la Copa Libertadores comme seule nouveauté ! Rien qui fasse vraiment rêver face à FIFA 12, sa trentaine de championnats officiels et sa quarantaine de stades fidèlement modélisés. Concernant les menus, c’est moche d’un côté comme de l’autre, et excessivement lent en plus d’être confus chez FIFA.

EA Sports et Konami n’ont pas manqué de communiquer sur les améliorations de leurs modes « carrière » respectifs, consistant à prendre les rênes d’une équipe et de la mener vers les sommets au fil des saisons, en recrutant, en faisant progresser ou en prêtant les jeunes joueurs, et en gérant tactique et état physique des joueurs. La « Ligue des Masters » de PES est toujours une référence. D’une profondeur exceptionnelle, ce mode reste légèrement supérieur au mode « Carrière » de FIFA, qui a pourtant connu une sacrée refonte et qui s’avère également passionnant, notamment grâce à la possibilité désormais de gérer une équipe de « juniors » et de jouer les Arsène Wenger en récupérant des prodiges pré-pubères à foison.

Montre-moi comment tu bouges…

Mais c’est avant tout au niveau du gameplay que l’on juge de la qualité d’une simulation sportive. Et là encore, plus que sur n’importe quel autre plan, le match est terriblement déséquilibré entre les deux poids lourds du foot virtuel : FIFA 12 écrase la concurrence. Les petits gars d’EA Sports ont encore affiné le réalisme et la liberté d’action balle au pied. Le nouveau moteur de gestion des contacts, en plus d’être chouette visuellement quand deux joueurs se télescopent, change pas mal de choses quant à notre façon de jouer, et notamment sur la faculté à défendre, FIFA 12 inaugurant également la « défense tactique » . Sous ce nom bien pompeux se cache en réalité l’apparition d’une organisation défensive moins facile que par le passé, quand il suffisait d’écraser la touche X pour voir un défenseur piétiner le porteur du ballon avant de relancer proprement. Aujourd’hui, il faut réapprendre à défendre, anticiper les trajectoires des passes, tenter des interceptions, accentuer le pressing pour espérer choper la gonfle. Jouer à FIFA 12 est un plaisir de tous les instants, tant le réalisme et la variété des situations et des possibilités sont omniprésents. Et les petites retouches apportées au gameplay affinent de plus en plus l’aspect tactique du jeu, imposant aux joueurs de se montrer toujours plus créatifs et imaginatifs.

Du côté de PES, tout n’est pas si rose. Le jeu a fait d’énormes progrès, et il y a bien longtemps que l’on n’avait pas pris autant de plaisir manette en main. Faire circuler le ballon pour trouver la brèche dans la défense ennemie est un pur régal, presque autant que de placer des petits gestes techniques pour se défaire du marquage d’un défenseur trop collant. Le rythme du jeu a été grandement ralenti, ce qui est bien pratique pour temporiser et accentuer l’aspect tactique du jeu. Néanmoins, un certain nombre de défauts entame grandement l’intérêt de passer des heures à s’entraîner et à transpirer devant l’écran. Dans le désordre, l’Intelligence Artificielle ne sait pas maintenir un pressing décent ou défendre sur les ailes, les frappes finissent les trois quarts du temps en pleine lucarne, quelle que soit la position du tireur, les centres tendus à mi-hauteur font mouche à chaque fois ou presque, et la possibilité de contrôler un deuxième joueur pour lancer un appel est tout simplement un énorme bordel à prendre en main. Et cette liste de problèmes bien réels est très loin d’être exhaustive…

Ligue des Champions sur canapé

Toujours est-il que lors d’une soirée entre potes, FIFA 12 et PES 12 sont deux excellents jeux de football à mettre entre toutes les mains. Le premier, très accès simulation et sans doute légèrement plus délicat à prendre en main (surtout en ce qui concerne la défense et la récupération du ballon, beaucoup plus difficiles à maîtriser que par le passé), ravira les amateurs de beau jeu et de liberté d’action. PES, quant à lui, s’avère tout aussi jouissif à pratiquer entre amis, grâce à son orientation légèrement plus « arcade » , qui garantit une prise en main et un plaisir immédiats. Les amateurs de football devraient néanmoins logiquement s’orienter vers FIFA 12, qui est sans nul doute le jeu de foot le plus abouti et le plus réaliste qui ait vu le jour.

L’avis de SoFoot.com

PES 12 : 7/10

Graphismes : 6/10

Contenu : 5/10

Jouabilité : 8/10

Plaisir de jeu : 8/10

FIFA 12 : 9/10

Graphismes : 8/10

Contenu : 8/10

Jouabilité : 9/10

Plaisir de jeu : 9/10

Julien Mahieu

Un derby, deux grands corps malades

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