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Ettori : «Chagaev est impatient»
A peine renvoyé de Neuchâtel Xamax avec Sonny Anderson et François Ciccolini, Jean-Luc Ettori revient sur son aventure en Suisse. Brève mais intense.
Depuis le reportage de Canal + sur le match en Tchétchénie organisé par Kadyrov et les ennuis de Ruud Gullit au Terek Grozny, on se doutait bien qu’il ne faisait pas bon de rester à proximité d’un Tchétchène qui a de l’argent dans une main et un ballon de foot dans l’autre. Le reportage « Tchétchènes en or » , du dernier numéro de So Foot confirmait d’ailleurs que le nouveau propriétaire, Bulat Chagaev, n’allait pas faire son Gervais Martel avec son trio d’anciens Monégasques (Anderson-Ettori-Ciccolini). Ça n’a pas manqué. Après une deuxième défaite hier soir contre Bâle 2-0, tout le staff made in France s’est fait débarquer.
Jean-Luc, il parait qu’on vous vire après seulement deux journées de championnat ?
Pour l’instant, on n’a pas eu de confirmation écrite. Mais on attend oui, ça devrait se faire. Monsieur Chagaev est venu dans le vestiaire à la fin du match pour nous dire que c’était terminé. Je ne pense pas donc que les morceaux puissent être recollés. C’est quelqu’un de très impatient, il ne comprend pas qu’il n’y a eu qu’une semaine de compétition. Il nous a pris pour des faiseurs de miracles. Mais quand tes joueurs majeurs ne te rejoignent que quelques jours avant le début du championnat, tu ne peux pas faire grand-chose.
Il parait qu’il a aussi viré des joueurs à la fin du match ?
Oui, c’est vrai. On s’est alors permis d’intervenir en lui disant que si ça continuait comme ça, il allait avoir des soucis d’effectif. Parce qu’il va falloir les trouver ceux qui veulent venir avec tout ce qui s’est passé ! Je crois qu’ici, on met la charrue avant les bœufs. Mais bon, c’est lui le patron, il a le droit de faire ce qu’il veut.
Avec François Ciccolini et Sonny Anderson, vous devez tous être abattus ?
Abattus, abattus… De toute façon, on se rendait compte jour après jour que l’on ne pouvait pas vraiment travailler dans ce club alors … En tout cas, on s’est comportés en professionnels jusqu’au bout.
Vous avez pu parler avec vos joueurs avant de partir ?
Eux, ils sont très déçus parce que ça se passait très bien. Nous on était tous conscients qu’on était au début d’une aventure, que c’était encore une phase expérimentale. Mais apparemment, ce n’est pas comme ça que ça marche ici. On pensait avoir tout vu dans le football, eh bien non, il y a aussi Neuchâtel.
Vous avez eu les inconvénients du riche propriétaire mais pas les avantages…
C’est exactement ça parce que les gros noms ont été jetés en l’air : il était question de Kanouté, de Heinze… Mais on ne les a jamais vus. C’était de la poudre aux yeux pour les supporters, pour les journalistes mais aussi pour nous.
Bon courage alors…
Ah mais il n’y a pas de problème. Nous sommes sereins et tranquilles. On sait qu’on a donné notre maximum, que l’on n’a rien à se reprocher. Maintenant, on va voir comment ça se passe.
Propos recueillis par Romain Canuti
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