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Digard : « Content pour Paris »
A 24 piges, Didier Digard est un mec tranquille. Le milieu de terrain de Nice progresse, sans bruit. Un altruiste qui kiffe la belle saison de son ex.
Jouer contre le PSG quand on a porté le maillot parisien, c’est forcément spécial, non ?
Franchement pas plus que ça. Quand c’est au Parc, oui, là c’est quelque chose de fort mais sinon c’est un match comme un autre. Alors c’est spécial pour nous compte tenu de notre situation délicate et parce qu’on affronte une équipe de tête.
Et comment le groupe vit-il cette mauvaise période ?
Entre joueurs, il y a plus de déception qu’autre chose. On doit faire mieux. Il va falloir engranger des points.
Pourquoi les Aiglons galèrent-ils autant cette saison ?
On ne croit pas assez en nous. On n’a pas une mentalité de guerriers sur le terrain. Alors qu’on serait à la dixième place ça ne ferait pas tâche.
Tu as été pas mal blessé ces derniers mois. Tu te sens mieux ?
Ca va. Il me faut encore un peu de temps pour être à 100%. Physiquement je me sens bien mais je peux encore gommer certaines erreurs que je ne dois pas faire. Je continue de progresser, je suis encore jeune.
Nice reste sur cinq succès contre Paris à domicile. Et le PSG va moins bien, ces derniers temps. Ca vous donne des idées ?
Je ne connaissais pas cette stat. Je ne m’y intéresse pas vraiment. Mais c’est vrai que je me souviens avoir perdu au Ray avec le PSG (1-2). Mais bon, tout est fait pour avoir une fin. Et puis, je ne sais pas si on peut dire que le PSG va moins bien. Ils ont tellement d’occasions… Ils n’ont pas été dominés sur leurs derniers matches. Ils sont peut être moins bons au niveau comptable mais pas au niveau du jeu.
Quand tu as joué au PSG, le club avait terminé à la 16ème place, la même qu’occupe aujourd’hui l’OGC Nice. Peut-on comparer ?
Ce n’est pas pareil. Il y a tellement d’attentes à Paris que c’était vraiment particulier. Là-bas, finir 16ème, c’est la fin du monde. Un club comme le PSG doit lutter dans le haut de tableau. Nice est un club qui pense avant tout à se maintenir aujourd’hui. C’est un club en transition.
On a l’impression que cette phase de transition dure depuis un moment déjà, au Ray…
Il y a le nouveau stade qui arrive, un vrai projet se met en place… J’espère que les dirigeants vont faire confiance au staff actuel et lui laisser le temps. Si on veut réussir, il faut de la longévité dans le travail.
Il y a pas mal d’anciens parisiens dans le groupe niçois. Vous parlez entre vous de vos passages dans la capitale ?
On écoute surtout les mecs comme Létizi ou Pailsey qui ont connu les grands joueurs et les grandes heures du PSG. C’est un bonheur d’entendre leurs anecdotes. Mais c’est toujours un plaisir pour un ancien parisien de jouer contre Paris.
Le Paris-SG peut-il prétendre au titre ?
Pour les avoir beaucoup regardé cette saison, je pense, oui. Ils sont vraiment solides, très complets. Il n’y a pas de gros manques dans cette équipe.
Tu as gardé des potes à Paris ?
Celui avec qui je suis le plus en contact c’est Peg (Peguy LUYINDULA) mais ça ne chambre pas plus que ça. On ne parle pas foot entre nous.
Un peu d’amertume de n’avoir passé qu’une année au Parc ?
Non, aucune. Le coach (Paul Le Guen) ne voulait pas de moi et puis il y a eu l’évolution de ma blessure. Je ne suis pas du genre à regretter les choses. Bien au contraire, je suis content de ce que les Parisiens réalisent. Et je suis content de retrouver des gens que je connais.
On te sent hyper serein, très posé comme mec…
Il faut relativiser par rapport au métier qu’on fait. Si je me mets la pression avant un match, ça ne sert à rien. Après, chacun se concentre à sa façon. Moi, j’y pense dans le vestiaire. C’est vrai que je suis assez détaché. On a la chance d’avoir beaucoup de gens, des enfants qui viennent nous voir. On peut donner des émotions à travers ce qu’on fait. Ce n’est pas comme aller dans une maison en feu pour sauver des vies. Là, j’aurais la pression.
Entre Paris et Nice. Quels sont les supporters les plus oufs ?
Difficile à dire… Ils sont plus nombreux à Paris mais à Nice ils défendent aussi très haut leurs couleurs. Ce qui est marrant ici, c’est que c’est générationnel. Ils sont supporters de père en fils.
Qu’est-ce qui te manque le plus que tu avais à Paris et que tu n’as pas à Nice ?
La famille. Mes parents, mes amis étaient juste à côté. J’étais près de chez moi. Et puis le fait d’être au Paris-SG…
Propos recueillis par Nicolas Vilas
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