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Comment Zlatan va lutter contre la faim ?
Le programme alimentaire mondial s'est trouvé un nouveau parrain en la personne de Zlatan Ibrahimović. Après avoir exhibé tatouages et chaussure, le Parisien devrait à nouveau servir la cause. À sa sauce, mais sans décalcomanie.
PITCH
Après avoir remporté la Coupe de la Ligue aux dépens de Bastia qui avait ressorti pour l’occasion le maillot camouflage, le PSG s’adjuge la Coupe de France. 2-1 contre Guingamp. Du travail sans bavure malgré la nonchalance d’Ibra, assez transparent durant la rencontre. Au coup de sifflet final, Zoumana Camara se précipite dans les bras du Suédois en hurlant : « On l’a fait ! On l’a fait ! On a remporté le doublé Pitch ! » Zlatan ne pige rien et réclame des explications. Alors, Papus lui résume le doublé de 98, Rai, Gava, les brioches et tout le reste. Le jour de la présentation de la coupe sur le parvis de l’hôtel de ville, Ibra met un coup de pression à l’équipe. Personne ne moufte, tous descendent du balcon et remplissent les potches d’enfants de Pitchs. Ou comment concilier belle action et histoire du club.
SYLVAIN ARMAND
Durant l’été, le site du PSG annonce fièrement le retour de Sylvain Armand au Camp des Loges. Un scénario improbable qui étonne même footmercato, jamais en manque d’imagination. C’est Zlatan en personne qui a demandé au président Nasser Al-Khelaïfi de le rapatrier. Contrat de génération ? Pour pouponner Lucas Digne ? Non, Armand jouera à son meilleur poste dans la capitale depuis l’arrivée du Qatar et le poids des années : derrière le barbecue. Une fois par mois, un barbeuk avec les joueurs du PSG est mis aux enchères. L’argent récolté revient à une association qui lutte contre la faim. À condition de liquider ce qui reste de Livret A, il est possible de grignoter une chipolata entre Zlatan et El Flaco. Et à partir de 60 000 euros, Mino Raiola se remet aux pizzas.
MORSURE
À Stamford Bridge, il ne reste qu’une dizaine de minutes à jouer, mais ça sent le sapin en Ligue des champions. Zlatan le sait : il est une nouvelle fois passé à côté de l’évènement, et les journalistes ne manqueront pas d’écrire qu’il est un grand joueur de petits matchs. Mais lorsque son regard se porte sur Fàbregas, il ne laisse pas passer l’occasion de réaliser un coup d’éclat. Ni une ni deux, il se rue sur l’Espagnol et enfonce ses crocs à l’épaule. Carton rouge, garrot pour Cesc et tentative d’explication en zone mixte : « Je sais que je n’ai pas donné le bon exemple aux enfants, mais j’ai voulu sensibiliser le plus grand nombre. Faut-il que 805 millions de personnes deviennent cannibales pour que les États prennent enfin les bonnes décisions ? » Dans la soirée, Issei Sagawa applaudit la démarche en 140 signes quand, en Catalogne, tombe un communiqué de presse signé de l’avocat de Luis Suárez : « Ce type de morsure est breveté par mon client, toute contrefaçon est illégale. Nous nous réservons les suites à donner à cette affaire » .
CHASSE
Bien décidé à installer son poulain dans le monde sans pitié du charity business, Mino Raiola active ses réseaux jusqu’à Madonna. La vieille peau de la pop daigne lui refiler quelques contacts au Malawi. Avec sa prime de champion, le buteur affrète un jet à Lilongwe qui embarque une dizaine de gamins souffrants de malnutrition. Ibrahimović et son ami Östlund les accueillent en Suède, fusils en bandoulière et treillis. Sur le tarmac, un cerf encore fumant agonise à leurs pieds et pousse un dernier râle en se vidant de son sang. Comme il fallait s’y attendre, un des gamins est pris d’un malaise. Les autres sont conduits dans une cahutte spacieuse au cœur de la forêt scandinave. À l’intérieur, une toque vêtue d’un maillot rouge et noir s’active. Sylvain Armand prépare une sauce grand veneur. Rien de mieux pour accommoder ce genre de barbaque.
Par Adrien Rodrigues-Ares