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Une joueuse chypriote alerte sur l’état du foot féminin dans son pays

Faire carrière dans le foot ne rime pas toujours avec prospérité.
C’est ce que nous explique Andria Michael, internationale chypriote, qui tire la sonnette d’alarme quant à la situation du foot féminin dans son pays. Dans une tribune publiée sur le site de la FIFPRO (Fédération internationale des associations de footballeurs professionnels), la milieu de terrain de 33 ans, dont le club de Lefkothea a fermé ses portes le mois dernier, dénonce des inégalités qui perdurent dans le foot féminin européen.
« Même si nous constatons une professionnalisation accrue et un large public au plus haut niveau pour des événements comme la Ligue des champions féminine et l’Euro, toutes les ligues et tous les pays ne se sont pas développés aussi rapidement et le niveau de professionnalisme reste inégal à travers le continent », écrit-elle.
À Chypre, avec la fermeture du club d’Andria Michael et un autre actuellement en grève (Karmitiossa), il ne reste plus que quatre équipes en activité dans le championnat. C’est dix de moins qu’il y a quinze ans (dont une seule équipe qui a survécu).
Since filming this in December, Andria Michael’s fears became her reality: her club folded. This isn’t a one-off. Over 25 years, 27 clubs in the Cypriot women’s league have disappeared. A league once with 14 teams is now down to just five, with one out on strike.@PASPCyprus pic.twitter.com/Ok39pen2q3
— FIFPRO (@FIFPRO) January 21, 2025
Si j’avais une fille, je ne voudrais pas qu’elle soit footballeuse
Dans sa tribune, Andria Michael donne l’exemple de la sélection féminine de Chypre. Elle y évoque des frais personnels importants pour consacrer du temps à la sélection, et des équipements qui frôlent le ridicule. « En 2019, nous avons affronté la Finlande en novembre et nous n’avions pas de manches longues lorsque nous avons joué par des températures négatives. En fait, nous n’avions pas notre propre tenue – nous portions celle des hommes ! », explique Michael.
Un fait pour lequel les joueuses chypriotes s’étaient déjà exprimées auprès de la FIFPRO, ouvrant alors un débat national. Mais quatre ans plus tard, cette première avancée ne semble pas avoir relevé la situation du foot chypriote. Andria Michael, dont la carrière s’est achevée sur la fermeture de son club de toujours, dresse un triste bilan de la situation. « Si j’avais une fille, je ne voudrais pas qu’elle devienne footballeuse », avait-elle admis lors d’une conférence de la FIFPRO le mois dernier.
En ce sens, Michael apporte son soutien au projet ROGE25, qui tend à l’égalité des chances et cherche à accroître le niveau de professionnalisme dans le football féminin.
TJ