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Une grève menace la diffusion des trois dernières journées de Liga

« Pas contents ! Pas contents ! »
La fin de saison de Liga pourrait bien se dérouler sans images. En Espagne, les techniciens de Mediapro, diffuseur historique des deux premières divisions, annoncent une grève qui menace la retransmission télévisée des trois dernières journées du championnat. Le problème : la décision de LaLiga de confier la production audiovisuelle à un nouveau prestataire : le suisse HBS, épaulé par Telefónica.
Le Clásico sera diffusé, mais ensuite…
Selon un communiqué du syndicat CGT relayé par le média ibérique Cadena SER, la grève affectera la société Eumovil (filiale de Mediapro), du 14 au 27 mai. « HBS, la nouvelle adjudicataire, ne garantit pas la subrogation des travailleurs, ce qui génère une grande instabilité pour toute la main-d’œuvre », dénonce le syndicat. Concrètement, les salariés craignent d’être laissés sur le carreau sans garantie d’être repris par la nouvelle structure. Résultat : les journées 36, 37 et 38 de LaLiga EA Sports, ainsi que les 40e et 41e de LaLiga Hypermotion (D2), risquent ne pas être diffusées (à partir du 16 mai).
Sindical 📢Huelga en las jornadas finales de LaLiga de fútbol. 🔴La sección sindical de #CNT en MediaPro convoca huelga las 3 ultimas jornadas de #LaLiga. Si no se respetan los derecho laborales no habrá retransmisión.@GRUPMEDIAPRO @HBS_Tweets @LaLiga #CuentaConCNT pic.twitter.com/kdJ3JM3Nhx
— CNT Barcelona (@CNT_Barcelona) May 7, 2025
Le syndicat CGT exige que les choses soient clarifiées avant la fin du championnat : « Nous demandons un document signé et contraignant avant que la Liga ne s’achève, dans lequel on nous assure que ni les conditions de travail ni les droits acquis ne seront perdus. » En plus de cela, les grévistes veulent éviter tout plan de licenciement : « Nous voulons aussi qu’il soit garanti qu’aucun ERE (plan de régulation de l’emploi) ne soit mis en place pour ceux qui ne seront pas repris et qui resteront dans les entreprises du groupe Mediapro. »
Les postes concernés sont ceux des techniciens qui assurent la production, la réalisation, la retransmission, le montage et le démontage du matériel audiovisuel, ainsi que son transport. Au total, cela touche environ 450 personnes sur les 800 qui travaillent encore dans les différentes filiales de Mediapro liées à la Liga. La CGT prévient que « d’autres syndicats ont déjà déposé ou s’apprêtent à déposer des préavis de grève pour les autres entités du groupe ».
Une demande revalorisation au passage
La colère gronde aussi sur le fond des conditions de travail. Selon la CGT, les employés de Mediapro travaillent dans une précarité persistante. Le syndicat dénonce que les techniciens reçoivent encore aujourd’hui « 150 euros bruts par match, le même tarif qu’il y a 20 ans », sans revalorisation. Il précise qu’un « nombre important » d’entre eux sont encore sous « contrats fixes discontinus, en mode intermittent », et que certains « se trouvent en marge de la légalité », ce qui a été signalé à l’inspection du travail à plusieurs reprises. Enfin, le syndicat souligne l’injustice de la situation : « Nous ne pouvons pas accepter que HBS, qui va brasser une énorme somme d’argent avec la Liga, soit incapable de garantir l’emploi de plus de 800 personnes qui y travaillent aujourd’hui. »
Finalement, il n’y a pas qu’en France que les diffuseurs tapent sur le système.
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