Ulrich la main froide
Il a vécu son quart d’heure wharolien. Obscur joueur du championnat de France, Ulrich Le Pen s’est particulièrement illustré ce week-end, qui plus est dans un registre qu’on ne lui connaissait pas. Habitué des longues chevauchées sur son couloir gauche, c’est dans les buts qu’Ulrich a connu la gloire. Dès la 9ème minute du match opposant Lorient à Valenciennes, Fabien Audard, le gardien des Merlus, est victime d’une entorse à la cheville à la réception d’une sortie aérienne. Un quart d’heure plus tard, son remplaçant, Sébastien Cappone, est expulsé pour une faute en position de dernier défenseur. C’est donc le bon Ulrich qui enfile les gants pour l’heure de jeu restante. Pour un résultat surprenant. Interventions aériennes, plongeons décidés, sorties dans les pieds, il a offert aux spectateurs du Moustoir la panoplie complète du gardien de but. Pas une surprise cependant pour Kombouaré, le coach valenciennois. « Je le leur ai dit à la mi-temps. J’ai entraîné Le Pen pendant presque deux ans à Strasbourg. A la fin de chaque séance il allait dans le but pour s’entraîner. » Confirmation de l’intéressé. « J’aime beaucoup jouer gardien. C’est vrai que souvent, je m’y essaie à la fin de l’entraînement pour aider les attaquants. » Une bonne idée en somme puisque l’attaquant lorientais a écoeuré Valenciennes à lui tout seul. « Il a réussi une prestation impressionnante, digne de notre corporation« , commente Audard. « Il n’a pas peur de plonger et sent bien le jeu« , rajoute Nicolas Penneteau, son vis-à-vis d’un soir. En plus de l’ovation de ses supporters, Le Pen est sorti du terrain sur les épaules de ses coéquipiers. Porté en triomphe dans une ambiance euphorique. « Des soirs de gloire comme celui-là, je n’en vivrai peut-être qu’un« , déclarait-il. « C’est du pur bonheur. » En espérant que son triste homonyme ne connaisse pas la même destinée en 2007…
BB