Socrates et la philosophie
S’inscrivant dans la lignée des footballeurs décus par le football contemporain, Socrates s’est livré à des confessions épicées. Le bihebdomadaireFrance Football a publié ses invectives adressées pelle-mêle à l’encontre de la Seleçao et son parcours décevant lors du dernier mondial, les rondeurs de Ronaldo, et la corruption sévissant dans le foot italien.
Concernant le Brésil, Socrates a fustigé la tendance otarie (lire So Foot n°46, finies les otaries) lors de l’escapade foireuse des Auriverde en Allemagne : « Avant le Mondial 2006, le Brésil on aurait dit le Cirque du soleil ! Les joueurs ressemblaient à des phoques. Du pur exhibitionnisme. Lors des entraînements, ils jouaient avec le ballon en le mettant sur le nez, sur les lèvres… » s’emporte le frangin de Raï.
Au passage, il égratigne également « il fenoméno » : « Juninho méritait d’être titulaire. Au contraire de Ronaldo. Un mec qui se présente à un Mondial en pesant 97 kgs… Ce n’était pas une Coupe du monde de sumo. En Allemagne, il était obèse. Ce n’était pas un athlète. Lui et Adriano c’étaient deux arbres plantés en attaque. »
Enfin, au niveau des sélections brésiliennes pétries de talent qui déçoivent au final, il s’agirait pour Socrates, le frère de Rai, de ne pas oublier qu’il faisait partie des Coupes du Monde 82 et 86, d’où les Auriverde sont repartis bredouilles.
Pour conclure, le « Moggiopoly » qui a secoué le Calcio ne semble pas le surprendre lui qui aurait vécu des situations similaires lorsqu’il évoluait à la Fiorentina : « Je me suis retrouvé dans un pays complètement arrêté, doté d’un football absolument corrompu (…) Ca a toujours été comme ça, le Calcio. Les résultats sont manipulés, tout le système est corrompu. Les joueurs les arbitres, tous ! C’est une mafia. Une mafia très bien organisée. » Il confie ainsi cette anecdote sur son expérience italienne : « Le capitaine de la Fiorentina, Eraldo Pecci, est arrivé dans le vestiaire et a dit : ‘Aujourd’hui c’est match nul les gars’… J’ai répondu : ‘Comment ça match nul ? T’es fou ?’ Il a répété : ‘match nul’. Alors j’ai dit : ‘ne comptez pas sur moi.’ Pendant les 45 minutes que je suis resté sur le terrain, je n’ai pas reçu un ballon. Et, le match s’est terminé par 0-0. C’était le TotoCalcio qui dictait tout. L’objectif, ce n’était pas le championnat, mais les paris… »
David Sfez