Quand Raymond devient œuvre d’art
Après les femmes, les artistes s’intéressent maintenant au foot. Visée esthétique ou filon marketing ? A vous de juger.
A Fribourg, le festival Belluard Bollwerk International (BBI) présente “Deep Play”, une installation vidéo signée Harun Farocki.
Le réalisateur allemand propose une lecture inédite de la finale de la Coupe du Monde 2006, qui opposa la France à l’Italie. Mais encore ?
Sur 12 écrans, sont diffusées simultanément des images de la finale du mondial allemand, où les joueurs et coaches sont « placés sous la loupe » de Farocki et où le « stade de foot devient un laboratoire d’observation » .
Aux différentes perspectives vidéo de la finale, il superpose des graphiques, des statistiques et des animations en 3D. Le tout constitue un outil d’analyse technique.
Vous n’y comprenez toujours rien ? L’explication de l’artiste vous éclairera peut-être : « Ce qui m’intéresse, c’est la production du jeu. Dans le foot, il y a des stratégies qui existent déjà et qui interfèrent avec les tactiques actuelles. ‘Deep Play’ analyse, par exemple, l’évolution de la défense dans un match, comment elle se gère aujourd’hui » .
Lorsqu’on lui demande si des entraîneurs s’intéressent à son art, il répond : « En Allemagne en tout cas, beaucoup de gens du foot sont venus voir ‘Deep Play’. Mais difficile de vous dire si, depuis, certains coaches ont revu leur tactique… »
Domenech, par exemple ? : « Ah lui, ça fait plusieurs années qu’il n’a pas changé de stratégie, ce n’est pas maintenant qu’il va le faire » .
Artiste certes, mais réaliste.
MM